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CHRONIQUE «LE FIL VERT» ABONNÉS
Une enzyme trouvée dans du compost pour recycler du plastique à l’infini
Par Margaux Lacroux — 21 avril 2020 à 07:14
Une PME française s'est alliée à des chercheurs toulousains pour développer une enzyme qui dégrade le plastique le plus utilisé et permet de le réutiliser autant que l'on veut.
Une enzyme trouvée dans du compost pour recycler du plastique à l’infiniTous les jours, retrouvez le Fil vert, le rendez-vous environnement de Libération. Aujourd’hui, trois questions pour mieux cerner une avancée scientifique.
Des chercheurs affirment qu’ils ont trouvé la solution pour recycler le plastique le plus courant, le PET, à l’infini. Et ce grâce à une enzyme particulièrement efficace, qui décompose (dépolymérise) le plastique et permet sa réutilisation, expliquent-ils dans un article publié dans la prestigieuse revue Nature. Une avancée majeure car les procédés actuels de recyclage ne sont pas totalement circulaires : le plastique perd progressivement ses propriétés et finit en déchet. Ce projet mobilise une vingtaine de personnes au sein du Toulouse Biotechnology Institute (CNRS, Inrae, Insa), qui travaillent en lien avec la société française de chimie verte Carbios. Les chercheurs ont passé en revue des enzymes capable de dégrader le PET, le plastique qui compose nos bouteilles d’eau. Ils ont retenu la plus prometteuse, dénichée dans le compost de sous-bois japonais, et l’ont améliorée. Sophie Duquesne, chercheuse Inrae au TBI, et Alain Marty, directeur scientifique de Carbios, expliquent le procédé qu’ils ont breveté.
Une enzyme qui digère du plastique, est-ce vraiment nouveau ?
Non, ce n’est pas la première. En 2016, des chercheurs japonais ont publié un article scientifique concernant l’enzyme venant d’Ideonella sakaiensis, devenue la référence mondiale pour la dépolymérisation du PET. L’an dernier, un groupe anglo-américain a publié un variant de cette enzyme, améliorée. Mais notre enzyme, elle, est à peu près 10 000 fois plus active que celle d’Ideonella sakaiensis et elle est 100 fois plus active que la meilleure jusqu’ici décrite, Thermobifida fusca, trouvée par des chercheurs allemands. Elle s’appelle LCC et a été découverte en 2012 par des chercheurs dans un compost de feuilles et de branches dans une forêt japonaise. Ils l’ont isolée pour ses propriétés de dégradation de la cutine, constituant les parois végétales, et ont démontré la capacité de dépolymérisation du PET, mais cela a ensuite été oublié.
En quoi les propriétés de votre enzyme LLC sont particulièrement intéressantes ?
Nous essayons de développer un procédé circulaire : on revient aux briques de base du déchet et on refait un objet en plastique à l’infini. C’est une vraie boucle fermée. Si vous entrez au sein d’une bouteille de plastique, elle est faite par des milliards de colliers de perles enchevêtrés. Tous sont fabriqués à partir de deux perles différentes, des molécules chimiques aujourd’hui fabriquées à partir du pétrole. Notre enzyme est un ciseau qui vient couper entre ces perles, on les récupère, on les purifie et on peut refaire très exactement la même bouteille avec les mêmes propriétés. En quatre ans de travail, nous avons essayé de rendre l’enzyme plus efficace, pour qu’elle coupe plus vite et qu’elle soit plus stable à la température. Désormais, elle est capable de dégrader 90% d’un PET en seulement dix heures. Il y a une meilleure productivité. On prend le déchet plastique broyé et on en met 200 grammes pour 1 litre d’eau dans une grande cuve. L’enzyme est ajoutée et tout est chauffé à 70 degrés pour qu’elle se mette à fonctionner.
Quels seront les débouchés de cette recherche à plus long terme ?
Nous menons ce procédé, qui va du déchet à une nouvelle bouteille grâce à l’enzyme, à une échelle pilote. Nous travaillons à la construction d’une mini-usine pour prouver qu’on peut mener ce projet à échelle industrielle. Ce démonstrateur verra le jour début 2021. Grâce à l’expérience acquise, Carbios pourra ensuite vendre son savoir-faire, en délivrant des licences aux producteurs de PET. Nous prévoyons une première unité industrielle en 2024-2025. S’allier à la recherche publique, de qualité, a porté ses fruits et on l’espère, résoudra le problème de la pollution par les plastiques. L’enzyme et le procédé ont été brevetés. Cela a été rendu possible grâce à des investisseurs privés comme Truffle Capital, L’Oréal, Michelin. L’Etat a aussi contribué à hauteur de plusieurs millions d’euros, via la BPI France et l’Ademe (l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie).
Ege aussi, en est capable!!! :lol:Enfin un progrès significatif de recyclage, une enzyme capable de dépolymériser le PET
« Extrait » a écrit :
Il est désormais légal de vendre à des jardiniers amateurs des semences paysannes, c’est-à-dire celles qu’un agriculteur prélève directement dans sa récolte afin de les replanter. Jusqu’à la loi relative à la transparence de l’information sur les produits agricoles et alimentaires, parue le 11 juin, seules les semences d’une variété inscrite au Catalogue officiel des espèces et variétés de plantes cultivées pouvaient être commercialisées.
— Entretien avec Ananda Guillet, président de l’association Kokopelli, qui promeut notamment la vente des variétés de graines libres et reproductibles.
.....
Et je me demande pourquoi et comment ces sénateurs ont pu trouver là matière anticonstitutionnelle. Mais je ne chercherai pas, ça me fatigue.L'Assemblée nationale a adopté, en lecture définitive, le 2 octobre 2018, le projet de loi pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous (loi dite "EGALIM").
Le 5 octobre 2018, plus de soixante sénateurs ont, en application de l'article 61 alinéa 2 de la Constitution, saisi le Conseil constitutionnel au sujet de la constitutionnalité du projet de loi. Dans sa décision n° 2018-771 DC du 25 octobre 2018, le Conseil constitutionnel a estimé qu'un certain nombre d'articles de cette loi n'étaient pas conformes à la Constitution.
Non, elle avait été retoquée par les sénateurs. Et je me demandais pourquoi ...Donc avant, elle manquait —comme moi— de vigueur !
Super! Ces jeunes qui se lancent dans du pas banal me mettent du baume au cœur.
CHRONIQUE «LE FIL VERT» ABONNÉS
Plante fourragère écolo, la silphie s’enracine en France
Par Margaux Lacroux — 1 septembre 2020 à 06:14
Plantation de silphies.
Plantation de silphies. Photo ROHA-Fotothek Fürmann. Shotshop. Picture Alliance
Robuste en période de sécheresse, cette plante mellifère, très présente en Allemagne et qui pousse sans pesticides, est une bonne ressource en protéines pour les animaux d'élevage et permet d'assainir les sols. Carton plein.
Plante fourragère écolo, la silphie s’enracine en France
Tous les jours, retrouvez le Fil Vert, le rendez-vous environnement de Libération. Aujourd’hui, une bonne nouvelle.
Ses fleurs jaunes en forme de petits soleils perchées sur de longues tiges sont déjà bien connues dans le paysage allemand. La silphie commence à déployer ses pétales dans l’Hexagone, grâce à ses vertus écologiques. «On a démarré, en 2019, avec 160 hectares la première année dans les Vosges. Puis on a progressé jusqu’à cette année, où on a semé 600 hectares dans 29 départements différents», explique Amédée Perrein, cogérant, avec Arnaud Febvay, du négoce agricole HADN. Inspirée par ce qui se fait outre-Rhin, sa société est la seule à distribuer en France l’abica perfo, une des 23 espèces de silphies connues, utilisée dans l’alimentation animale et pour la méthanisation.
Plante phénix
Riche en protéines, la silphie a l’avantage de pousser sans besoin de produits phytosanitaires. «Comme elle monte très vite jusqu’à trois mètres de haut, les mauvaises herbes n’ont plus de lumière, rien ne pousse en dessous», explique Amédée Perrein. La densité de son feuillage piquant dissuade aussi sangliers et oiseaux de venir ravager les cultures, problème bien connu dans les champs de maïs. Côté éleveurs, la culture de la silphie est intéressante pour diversifier l’alimentation des bêtes et parer au manque de fourrage lié aux sécheresses. Ils peuvent l’intégrer en complément du foin ou du maïs s’ils en font. «Ce n’est pas une plante miracle contre la sécheresse, comme beaucoup l’ont dit. Mais, elle va assurer une sécurité de volume alimentaire pour les agriculteurs parce que, arrivée au mois de juin, même lorsqu’il y a de grosses sécheresses, elle fait deux mètres. Quelqu’un qui manque de nourriture pour ses vaches peut couper sa silphie tout de suite», détaille Amédée Perrein.
La silphie ne consomme pas moins d’eau que le maïs. En revanche, elle est plus précoce donc elle ne pompe pas dans les ressources amoindries en plein été. Elle s’éveille dès février et pousse pendant le printemps. Elle se récolte deux fois par an, le 15 juin et le 15 septembre. «C’est ce qui est fou dans cette plante : même en plein été, en pleine sécheresse, elle repousse parce qu’elle a son fameux système racinaire qui fait plus de deux mètres de profondeur», ajoute le gérant.
Autre gros atout : la silphie est un phénix. Cette plante vivace n’a pas besoin d’être plantée tous les ans. Après avoir travaillé le sol la première année, on enfouit la graine dans la terre une fois pour toutes, puis elle se ressème en autonomie et multiplie ses tiges pendant au moins quinze ans. En Allemagne, les plants les plus vieux ont 37 ans. L’investissement est donc vite amorti. Si on veut l’enlever, un passage de charrue suffit. La société HADN facture 1 800 euros l’hectare pour des semences et un engrais, en version bio ou pas, à mettre seulement au début la première année. Le processus va prochainement essaimer en Italie, en Belgique, en Suisse et en Roumanie.
Miel de silphie
Les agriculteurs peuvent aussi planter la silphie dans les zones désormais interdites de traitements à proximité des habitations. S’ils installent des ruches à proximité, ils obtiendront jusqu’à 150 kilos de miel jaune fluo et acidulé par an. De quoi montrer qu’ils participent à régénérer les écosystèmes et dégager des revenus complémentaires. «La silphie fleurit de début juillet à mi-septembre, pile le moment où les abeilles manquent de nourriture», renchérit Amédée Perrein. Mais l’avantage économique réside surtout dans la méthanisation. Une petite partie de silphie cultivée peut servir à produire de l’énergie grâce au gaz qu’elle dégage, quand on la met dans la grande marmite qu’est un méthaniseur.
La silphie rend enfin service aux sols. «Ses racines régénératrices poussent et meurent chaque année, ce qui apporte beaucoup de matière organique : six à huit tonnes d’humus par hectare et par an. Cela améliore la structure et la vie microbienne du sol.» La qualité de l’eau en bénéficie aussi. La plante est connue pour absorber beaucoup de nitrate contenu dans la terre. Elle le transforme en azote pendant sa croissance, puis en protéine intéressante pour les animaux. Les agences de l’eau financent d’ailleurs de plus en plus la plantation de silphie autour des points de captage de l’eau, pour l’assainir