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par Marie_May » 11 sept. 2020, 23:12
Ils ne nagent pas dans l'aisance, les uns et les autres. Mais c'est sûr, ils ont tous l'air heureux, dans ce film. Même quand les vignes ont pris un coup de gel et que le viticulteur perd 70 % de ses revenus sur une année !
Ils sont quand même contents de leur travail et ont foi dans l'avenir. Ce n'est pas rien.
Cela dit, une expérience qui fait vraiment envie, c'est celle de ces douze copains agronomes qui ont monté une ferme collective qui semble vraiment bien marcher, dans le Limousin, où 40 % des fermes à vendre ne sont pas reprise - ce qui m'étonne beaucoup ; est-ce qu'elles ne sont pas découpées en morceaux et reprises par les agriculteurs du coin qui semblent toujours avides d'hectares supplémentaires. En tout cas, ils semblent avec bien conçu leurs projets et même l'intégration dans le monde rural qui entoure la ferme semble en route, avec leur boutique-salle de réunion-troquet.
De même, l'association Solidarité Paysans semble aussi très utile pour permettre aux agriculteurs malchanceux de se regrouper et de pouvoir échanger et parler de leurs problèmes. C'était assez touchant d'entendre cette femme expliquer qu'elle n'avait pas oser se confier à quiconque, ni à ses voisins ni à sa famille par peur et par honte d'être en faillite alors qu'elle était si fière d'avoir monté seule son exploitation.
Or, c'est justement la solitude qu'il faut éviter dans ces cas-là ; et c'est aussi important pour les nouveaux ruraux. Ne pas rester seul avec ses questionnements, ses doutes, ses problèmes, fait partie des recommandations.
C'est vrai que la campagne, la nature, les animaux, tout ça, c'est très beau ; mais il ne faut pas négliger d'écouter les voisins (surtout quand ils veulent bien vous causer...) et j'ai bien aimé, pendant le débat, la réflexion de cette femme de l'INRA qui disait que le mieux serait que les uns et les autres, agriculteurs du coin et néo-ruraux venus d'ailleurs puissent s'entraider en s'appuyant les uns sur les autres, car ils ont beaucoup à s'apporter mutuellement. Cela dit, c'est bien plus facile à dire qu'à faire.
Il semble que la meilleure façon de s'en sortir c'est de faire du maraîchage, quand on est néophyte.
Mais le docu montrait aussi des agriculteurs qui s'étaient remis en question, certain après une faillite - d'autres parce qu'il voyait leur terre s'appauvrir. Le premier avec ses vaches laitières, ses coûteuses cultures de maïs et ses grosses machines, s'est "converti en herbe". Plus de maïs, mais des prairies d'herbe et de trèfle qui poussent gratuitement. Ça lui a permis de sortir la tête du trou, avec l'aide des ses grands enfants qui ont financé sa reconversion.
Le second a cessé de retourner sa terre, de déverser des pesticides et a commencé à "compter ses vers de terre à l'hectare". Doit y avoir du Bourguignon là dessous...
Est-ce que l'un d'entre vous se souvient du nom de cette assoc' auprès de laquelle on peut obtenir des conseils de bon sens ? Quelque chose comme SAVAM...
C'était une chouette émission. Même si on sait tous que la vie d'agriculteur, néo ou pas, ce n'est pas toujours une partie de plaisir.