Je bouquine, tu bouquines, nous bouquinons
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Re: Je bouquine, tu bouquines, nous bouquinons
Fini de lire la petite Chartreuse de Pierre Péju.
Une belle écriture, une histoire émouvante, douloureuse.
Une belle écriture, une histoire émouvante, douloureuse.
Re: Je bouquine, tu bouquines, nous bouquinons
J'avais envoyé un courriel à l’adresse trouvée sur le profil de Muscardine
peut-être une erreur ?
je viens de répondre à ton message privé, en espérant que ce coup ci est le bon
(de retour d'un festival quatuor dans le 32, et de jazz dans le 65, mais j'en parlerai ailleurs).
peut-être une erreur ?
je viens de répondre à ton message privé, en espérant que ce coup ci est le bon
(de retour d'un festival quatuor dans le 32, et de jazz dans le 65, mais j'en parlerai ailleurs).
Re: Je bouquine, tu bouquines, nous bouquinons
J'ai lu presque d'une traite Les tribulations d'une cusinière anglaise par Margaret Langley chez Payot.
C'est les mémoires de ML, placée comme aide-cusinière à l'âge de 13 ans alors qu'elle aurait voulu devenir instit mais c'est parents trop pauvre ne pouvait pas lui offrir un tel avenir.
Ces mémoires se déroulent entre les deux guerres. ML raconte les très dures conditons de travail avec réalisme, humour, ironie.
C'est les mémoires de ML, placée comme aide-cusinière à l'âge de 13 ans alors qu'elle aurait voulu devenir instit mais c'est parents trop pauvre ne pouvait pas lui offrir un tel avenir.
Ces mémoires se déroulent entre les deux guerres. ML raconte les très dures conditons de travail avec réalisme, humour, ironie.
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Re: Je bouquine, tu bouquines, nous bouquinons
Ma mère a failli subir le même sort. Elle était brillante à l'école et son instit' espérait qu'elle continuerait ses études. Elle avait passé son certificat à 10 ans, ce qui n'était pas courant. Et comme nous sommes en 1909, le certif', c'était quelque chose.
Au lieu de quoi, ma grand-mère l'a placée dans une crèmerie, elle allait livrer le beurre chez les clients, dans un panier.
Heureusement l'instit l'a prise chez elle, dans sa famille, sous le prétexte de travailler à garder un gamin épileptique. Et toute la famille est partie au Québec où ma mère a vécu avec eux jusqu'à la déclaration de guerre. Elle est rentrée avec son bac en poche et bilingue.
Comme quoi, les instituteurs peuvent tout simplement changer la vie de quelqu'un.
Au lieu de quoi, ma grand-mère l'a placée dans une crèmerie, elle allait livrer le beurre chez les clients, dans un panier.
Heureusement l'instit l'a prise chez elle, dans sa famille, sous le prétexte de travailler à garder un gamin épileptique. Et toute la famille est partie au Québec où ma mère a vécu avec eux jusqu'à la déclaration de guerre. Elle est rentrée avec son bac en poche et bilingue.
Comme quoi, les instituteurs peuvent tout simplement changer la vie de quelqu'un.
Re: Je bouquine, tu bouquines, nous bouquinons
Ta mère a eu beaucoup de chance de rencontrer cette institutrice.
Ml, après s'être mariée, a cessé de travailler (sauf pendant la guerre, son mari mobilisé, elle a dû faire des ménages pour vivre ) Elle a eu trois fils.
Et elle a repris ses études et passé un diplôme anglais (l'équivalant de notre bac) a plus de 50 ans.
j'ai vraiment aimé ce livre (sauf un passage de deux ou trois lignes) il y a des passages révoltants comme ceux où elle décrit ses conditons de vie au travail mais j'ai aussi bien rit en particulier lors des passages sur la raison qui poussait les parents a envoyé leurs enfants au catéchisme et aussi celui sur les toilettes à la campagne.
Ce livre me rappelle deux livres de mémoires écrits par une couturière française au début du XXième. Je ne retrouve ni son nom ni les titres des bouquins.
Ml, après s'être mariée, a cessé de travailler (sauf pendant la guerre, son mari mobilisé, elle a dû faire des ménages pour vivre ) Elle a eu trois fils.
Et elle a repris ses études et passé un diplôme anglais (l'équivalant de notre bac) a plus de 50 ans.
j'ai vraiment aimé ce livre (sauf un passage de deux ou trois lignes) il y a des passages révoltants comme ceux où elle décrit ses conditons de vie au travail mais j'ai aussi bien rit en particulier lors des passages sur la raison qui poussait les parents a envoyé leurs enfants au catéchisme et aussi celui sur les toilettes à la campagne.
Ce livre me rappelle deux livres de mémoires écrits par une couturière française au début du XXième. Je ne retrouve ni son nom ni les titres des bouquins.
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Re: Je bouquine, tu bouquines, nous bouquinons
Ok MP bien reçu ! on a bien fini par y arriver :Dherran a écrit :J'avais envoyé un courriel à l’adresse trouvée sur le profil de Muscardine
peut-être une erreur ?
je viens de répondre à ton message privé, en espérant que ce coup ci est le bon
(de retour d'un festival quatuor dans le 32, et de jazz dans le 65, mais j'en parlerai ailleurs).
Re: Je bouquine, tu bouquines, nous bouquinons
Super Muscardine
note de lecture
Faillir être flingué de Céline Minard (prix livre inter)
J'ai bien aimé. Une écriture précise, originale et vivante pour nous faire partager les aventures d'une dizaine de personnages dans l'ouest américain. Elle nous propose des tableaux qui les mettent en scène en quête de leur destinée. On les suit dans leurs cheminements, passant de l'un à l'autre, les retrouvant après les avoir perdus, les retrouvant dans des rencontres jusqu'à les voir tous réunis dans un même lieu. Une écriture dynamique qui fait de ce livre un vrai western, des détails finement insérés qui donnent de la densité à cette histoire, aux personnages, aux paysages.
note de lecture
Faillir être flingué de Céline Minard (prix livre inter)
J'ai bien aimé. Une écriture précise, originale et vivante pour nous faire partager les aventures d'une dizaine de personnages dans l'ouest américain. Elle nous propose des tableaux qui les mettent en scène en quête de leur destinée. On les suit dans leurs cheminements, passant de l'un à l'autre, les retrouvant après les avoir perdus, les retrouvant dans des rencontres jusqu'à les voir tous réunis dans un même lieu. Une écriture dynamique qui fait de ce livre un vrai western, des détails finement insérés qui donnent de la densité à cette histoire, aux personnages, aux paysages.
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Re: Je bouquine, tu bouquines, nous bouquinons
Tes suggestions donnent toujours envie de lire le livre, Herran. C'est fou ce que tu décris bien.
Re: Je bouquine, tu bouquines, nous bouquinons
De Céline Minard, j'ai lu Bastard battle. Le terme d'originale est là aussi adapté autant pour l'écriture que pour l'histoire. Elle revisite un événement survenu pendant la guerre de 100 ans et le raconte façon ninja. J'ai beaucoup aimé. Elle est peu médiatisée mais elle mérite vraiment qu'on la découvre.
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Re: Je bouquine, tu bouquines, nous bouquinons
Herran
Qu'as-tu pensé du Mémé de Torreton? T'as fait suivre ou bien?
Qu'as-tu pensé du Mémé de Torreton? T'as fait suivre ou bien?
Re: Je bouquine, tu bouquines, nous bouquinons
Je n'ai pas encore reçu le livre
Ensuite je n'ai pas non plus de demande pour faire suivre
Ensuite je n'ai pas non plus de demande pour faire suivre
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Re: Je bouquine, tu bouquines, nous bouquinons
Plumette ! au coin, tu causes et tu suis pas ! :lol:
C'est moi qui l'ai, je pense le poster mercredi à Herran, je confirmerai.
J'ai bien aimé, lecture facile, si on parlait comme ça de moi ... ouf ça me ferait tout bizarre !
C'est moi qui l'ai, je pense le poster mercredi à Herran, je confirmerai.
J'ai bien aimé, lecture facile, si on parlait comme ça de moi ... ouf ça me ferait tout bizarre !
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Re: Je bouquine, tu bouquines, nous bouquinons
Et de moi, donc...
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Re: Je bouquine, tu bouquines, nous bouquinons
:oops: :oops: :oops: :oops: :oops: :oops: :oops:Plumette ! au coin, tu causes et tu suis pas ! :lol:
Parce que les itinéraires des gens m'intéressent toujours, j'ai sorti de la bibli un livre sur Stromae que j'apprécie beaucoup, tout en me demandant si ça valait le coup.
Mauvais bouquin: mal foutu, creux, redondant. Fait par un gars qui se dit biographe et qui a probablement voulu profiter de la notoriété fulgurante du petit gars.
Stromae n'avait pas voulu participer et il a bien fait, car le résultat n'est pas du tout à la hauteur du travail qu'il fait.
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Re: Je bouquine, tu bouquines, nous bouquinons
Ayé, Mémé est parti chez Herran aujourd'hui, bon voyage Mémé !
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Re: Je bouquine, tu bouquines, nous bouquinons
:lol: :lol: :lol:
Oui, elle mérite de se déplacer un peu, l'a pas tellement voyagé dans sa vie, Mémé.
Oui, elle mérite de se déplacer un peu, l'a pas tellement voyagé dans sa vie, Mémé.
Re: Je bouquine, tu bouquines, nous bouquinons
Reçu la mémé aujourd'hui
bien venue dans le Gers
Elle ira où après ?
merci Muscardine et MM
bien venue dans le Gers
Elle ira où après ?
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Re: Je bouquine, tu bouquines, nous bouquinons
Y a-t-il des amateurs pour MÉMÉ de Claude Torreton?
S'adresser à Herran.
S'adresser à Herran.
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Re: Je bouquine, tu bouquines, nous bouquinons
C'est formidable ce réseau de solidarité que vous formez pour accueillir cette vieille dame ! Vous êtes admirables. Que d'amour.
Le groupe d'Ici l'on Sème mérite bien son nom.
:idea: À moins qu'elle soit insupportable ? D'où le nombre de rotations.
Et pour trouver preneur, vous n'en dites que du bien. J'ai compris. C'est ça ?
Pfftt ! vous pouvez la garder.
Le groupe d'Ici l'on Sème mérite bien son nom.
:idea: À moins qu'elle soit insupportable ? D'où le nombre de rotations.
Et pour trouver preneur, vous n'en dites que du bien. J'ai compris. C'est ça ?
Pfftt ! vous pouvez la garder.
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Re: Je bouquine, tu bouquines, nous bouquinons
Pourquoi t'en veut pas, t'as peur de pleurer ? t'aimes pas ce qui est bô ?
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Re: Je bouquine, tu bouquines, nous bouquinons
Je viens de lire un magnifique bouquin -( pris à la bibliothèque ) :
- PHOTO DE GROUPE AU BORD DU FLEUVE, d' Emmanuel DONGALA (2006)
L'histoire d'un petit groupe de femmes africaines - réduites à casser des cailloux et à les vendre pour survivre - et de leur révolte comme un système, contre la condition des femmes africaines , à travers le personnage de Méré, égérie malgré elle … Pour ne rien gâter, une très belle écriture de cet écrivain "africain" - pourtant surprenante au départ (c'est rare de mettre en scène des personnages à la 2ème personne - le "tu …"), ça donne un ton particulier au bouquin, que j'ai lu en trois jours, sans pouvoir m'en décoller !
Pour aider comprendre ce continent multiforme … tout y est : la corruption, le VIH, les "coutumes" sociales des familles, mais aussi le bonheur, la beauté des femmes, la candeur des hommes, la violence bête et aveugle … bref splendide !
Un bouquin qui m'aura marqué !
- PHOTO DE GROUPE AU BORD DU FLEUVE, d' Emmanuel DONGALA (2006)
L'histoire d'un petit groupe de femmes africaines - réduites à casser des cailloux et à les vendre pour survivre - et de leur révolte comme un système, contre la condition des femmes africaines , à travers le personnage de Méré, égérie malgré elle … Pour ne rien gâter, une très belle écriture de cet écrivain "africain" - pourtant surprenante au départ (c'est rare de mettre en scène des personnages à la 2ème personne - le "tu …"), ça donne un ton particulier au bouquin, que j'ai lu en trois jours, sans pouvoir m'en décoller !
Pour aider comprendre ce continent multiforme … tout y est : la corruption, le VIH, les "coutumes" sociales des familles, mais aussi le bonheur, la beauté des femmes, la candeur des hommes, la violence bête et aveugle … bref splendide !
Un bouquin qui m'aura marqué !
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Re: Je bouquine, tu bouquines, nous bouquinons
Claude, je crois que ce bouquin plairait à ta sensibilité et il est très vite lu. Tu devrais l'accueillir la mémé à Torreton...
Singe, je note sur mes tablettes la photo de groupe au bord du fleuve. D'autant qu'Emmanuel Dongala, ça me dit quelque chose...
Singe, je note sur mes tablettes la photo de groupe au bord du fleuve. D'autant qu'Emmanuel Dongala, ça me dit quelque chose...
Re: Je bouquine, tu bouquines, nous bouquinons
A propos de Mémé
3 h du mat, les derniers mots de mémé, la dernière phrase du livre. 3 h, ça tombe bien, pile-poil, le moment de nourrir mon levain (faut dire que j'avais pris du retard pour le réveiller). Ça me plait bien de mettre côte à côte mémé et le levain, tous les deux expression de la vie, une vie sauvage, sans subterfuges, qui se nourrit de ce qu'ils captent au plus près.
Le livre de Torreton je l'ai abordé avec une petite crainte (petite car j'ai confiance dans vos avis), la crainte de l'abus de pouvoir, le pouvoir de ceux qui jouent sur leur renommée pour vendre leur soupe (là j'exagère un peu, mais c'est tellement fréquent par ailleurs). Et bien non, pas de crainte à avoir, un beau livre, sincère, qui fait du bien. Torreton nous donne à voir, sa mémé, mais aussi son univers, un univers peut-être en voie de disparition (peut-être pas autant qu'il ne le croit). Il peint comme les impressionnistes, par petites touches, qui illuminent un ensemble plein de vie. Mais j'ai pensé aussi à Breughel l'ancien, avec tous ces multiples points de vue qui se manifestent dans des petits détails pleins de réalisme. On pourrait penser aussi à de l'art brut, voire parfois naïf. Mémé c'est le regard d'un enfant, d'un petit enfant mais aussi d'un enfant de quarante ans. Un livre plein de tendresse (je préfère tendresse à Amour, réservé aux livres de mémé, ceux de France Loisirs), sans mélo, riche de sa simplicité. Une écriture au diapason de cet univers, simple, vivante et juste, avec de nombreuses petites trouvailles qui éclairent magnifiquement les propos.
Un livre que j'ai dégusté et qui est dans les mains de ma compagne (qui le savoure également).
Demain il peut partir vers d'autres terres, à qui le tour ?
3 h du mat, les derniers mots de mémé, la dernière phrase du livre. 3 h, ça tombe bien, pile-poil, le moment de nourrir mon levain (faut dire que j'avais pris du retard pour le réveiller). Ça me plait bien de mettre côte à côte mémé et le levain, tous les deux expression de la vie, une vie sauvage, sans subterfuges, qui se nourrit de ce qu'ils captent au plus près.
Le livre de Torreton je l'ai abordé avec une petite crainte (petite car j'ai confiance dans vos avis), la crainte de l'abus de pouvoir, le pouvoir de ceux qui jouent sur leur renommée pour vendre leur soupe (là j'exagère un peu, mais c'est tellement fréquent par ailleurs). Et bien non, pas de crainte à avoir, un beau livre, sincère, qui fait du bien. Torreton nous donne à voir, sa mémé, mais aussi son univers, un univers peut-être en voie de disparition (peut-être pas autant qu'il ne le croit). Il peint comme les impressionnistes, par petites touches, qui illuminent un ensemble plein de vie. Mais j'ai pensé aussi à Breughel l'ancien, avec tous ces multiples points de vue qui se manifestent dans des petits détails pleins de réalisme. On pourrait penser aussi à de l'art brut, voire parfois naïf. Mémé c'est le regard d'un enfant, d'un petit enfant mais aussi d'un enfant de quarante ans. Un livre plein de tendresse (je préfère tendresse à Amour, réservé aux livres de mémé, ceux de France Loisirs), sans mélo, riche de sa simplicité. Une écriture au diapason de cet univers, simple, vivante et juste, avec de nombreuses petites trouvailles qui éclairent magnifiquement les propos.
Un livre que j'ai dégusté et qui est dans les mains de ma compagne (qui le savoure également).
Demain il peut partir vers d'autres terres, à qui le tour ?
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Re: Je bouquine, tu bouquines, nous bouquinons
Superbe, ton compte rendu, Herran, comme toujours. Et je remets ici pour mémoire deux petits extraits:
Au début du livre, il décrit l'intérieur genre minimum de la mémé qui possédait outre la huche à pain et le poste au bouton réglé à demeure sur RTL "... un aquarium fabriqué et installé par mon frère à condition d'y mettre des poissons prolifiques, car chez mémé fallait que ça pousse que ça fleurisse que ça fasse des petits, des boutures, des œufs, des bourgeons, des rejets, que ça marcotte, que ça se greffe, que ça se sépare et se ressème, que ça hiverne, que ça reprenne, que ça se conserve et se congèle, que ça s'échange et s'assèche en motte et en bouquet pour toujours et à jamais."
Il dit aussi vers la fin:
" Tu ne m'as pas fait découvrir Mozart ni Shakespeare ni Rimbaud. Tu ne m'as pas emmené à l'opéra, on ne courait pas les expos - tes tableaux se résumaient à des couvercles de boîtes de chocolats que tu trouvais jolies et qu'un gendre bricoleur encadrait - ..... mais je connais grâce à toi la vie qui pousse derrière les étables, cette vie d'herbes longues comme la pluie, cette vie acide et moite. Je connais l'endroit exact où poussent les secrets, où se complote le "plus tard" avec les cousines, je connais la vie des bassins pleins de lentilles d'eau et de notonectes , de dytiques et de larves de libélulle, la vie des talus tout en frênes et en sureaux sucrés, les flaques de plantains et de pissenlits bons pour les lapins, les murs de ronces à mûres, les guêpes et les taons qui nous ampoulaient les jambes, derrière l'étable, là ou se distillait mon huile essentielle de Normandie. Plus tard, en lisant Shakespeare et Rimbaud, en écoutant Mozart, j'avais le cartable rempli, j'avais de quoi comparer......"
Au début du livre, il décrit l'intérieur genre minimum de la mémé qui possédait outre la huche à pain et le poste au bouton réglé à demeure sur RTL "... un aquarium fabriqué et installé par mon frère à condition d'y mettre des poissons prolifiques, car chez mémé fallait que ça pousse que ça fleurisse que ça fasse des petits, des boutures, des œufs, des bourgeons, des rejets, que ça marcotte, que ça se greffe, que ça se sépare et se ressème, que ça hiverne, que ça reprenne, que ça se conserve et se congèle, que ça s'échange et s'assèche en motte et en bouquet pour toujours et à jamais."
Il dit aussi vers la fin:
" Tu ne m'as pas fait découvrir Mozart ni Shakespeare ni Rimbaud. Tu ne m'as pas emmené à l'opéra, on ne courait pas les expos - tes tableaux se résumaient à des couvercles de boîtes de chocolats que tu trouvais jolies et qu'un gendre bricoleur encadrait - ..... mais je connais grâce à toi la vie qui pousse derrière les étables, cette vie d'herbes longues comme la pluie, cette vie acide et moite. Je connais l'endroit exact où poussent les secrets, où se complote le "plus tard" avec les cousines, je connais la vie des bassins pleins de lentilles d'eau et de notonectes , de dytiques et de larves de libélulle, la vie des talus tout en frênes et en sureaux sucrés, les flaques de plantains et de pissenlits bons pour les lapins, les murs de ronces à mûres, les guêpes et les taons qui nous ampoulaient les jambes, derrière l'étable, là ou se distillait mon huile essentielle de Normandie. Plus tard, en lisant Shakespeare et Rimbaud, en écoutant Mozart, j'avais le cartable rempli, j'avais de quoi comparer......"
Re: Je bouquine, tu bouquines, nous bouquinons
ton premier extrait je voulais le mettre (je l'avais recopié)
le deuxième je l'aime bien aussi
il y a aussi celui-ci, qui rend compte des petites notes d'humour glissées ça et là
"Mémé était seule, et le facteur venait rarement en bande pour boire un coup de café ou de gnôle"
le deuxième je l'aime bien aussi
il y a aussi celui-ci, qui rend compte des petites notes d'humour glissées ça et là
"Mémé était seule, et le facteur venait rarement en bande pour boire un coup de café ou de gnôle"