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par herran » 04 juil. 2014, 22:25
Le Peintre d’éventail d'Hubert Haddad Chez Zulma, mais vient de sortir en livre de poche.
Un petit livre bien ciselé, où il est question de jardin, de peinture, de rapport au monde, dans un coin isolé du Japon qui ne sera pas néanmoins à l’abri de tourments. J'ai eu beaucoup de plaisir à le savourer.
Celle qui plante des arbres de Wangari Muta Maathai. Auto biographie de cette Kenyane qui reçu le prix Nobel de la paix en 2004 pour son action pour l'environnement et son engagement militant en tant que féministe. Livre un peu laborieux dans son écriture, mais qui permet de mieux comprendre la réalité de l'Afrique qui a subit les méfaits du colonialisme, et qui continue à souffrir avec des pouvoirs souvent corrompus et des luttes tribales qui n'arrangent rien.
Je retiendrai en autres, une pratique du colonialisme vis à vis des langues régionales que nous avons aussi connue en France au XIXième et début du XXième siècle. On punissait celui qui était pris en train de parler sa langue, et pour lui faire honte on lui passait un écriteau autour du cou. Il ne pouvait s'en débarrasser qu'en désignant un camarade en train de parler sa langue locale. Pratique doublement exécrable qui mutilait l'individu d'une partie de sa culture tout en en faisant un délateur.
A noter que Jaures a défendu l'apprentissage de l'occitan à l'école :
"J'ai été frappé de voir, au cours de mon voyage à travers les pays latins, que, en combinant le français et le languedocien, et par une certaine habitude des analogies, je comprenais en très peu de jours le portugais et l'espagnol...Dans les rues de Lisbonne, en entendant causer les passants, en lisant les enseignes, il me semblait être à Albi ou à Toulouse. Si, par la comparaison du français et du languedocien, les enfants du peuple, dans tout le Midi de la France, apprenaient à retrouver le même mot sous deux formes un peu différentes, ils auraient bientôt en main la clef qui leur ouvrirait, sans grands efforts, l'italien, le catalan, l'espagnol, le portugais. Et ils se sentiraient en harmonie naturelle, en communication aisée avec ce vaste monde des races latines, qu'aujourd'hui, dans l'Europe méridionale et dans l'Amérique du Sud, développe tant de forces et d'audacieuses espérances. Pour l'expansion économique comme pour l'agrandissement intellectuel de la France du Midi, il y a là un problème de la plus haute importance, et sur lequel je me permets d'appeler l'attention des instituteurs"