Semences paysannes, du nouveau…

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Claude
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Semences paysannes, du nouveau…

Message par Claude » 21 sept. 2017, 14:51

Voici une interview particulièrement intéressante, riche en infos
suite au lancement de la campagne d'un grand hyper français en faveur des semences "interdites ".
AGRICULTURE

Carrefour au secours des semences paysannes :
«Une intention qui va dans le bon sens»


Par Coralie Schaub — 21 septembre 2017 à 08:19


Guy Kastler, de la Confédération paysanne, voit d'un bon œil la campagne lancée mercredi par le géant de la grande distribution pour défendre les semences paysannes interdites à la vente. Et espère que cela fera bouger la loi.

Carrefour se met à défendre les semences paysannes. Artichaut Glas-Ruz, potimarron Angélique, courge butternut Kouign Amann, oignons roses d’Armorique ou rhubarbes acidulées de Bretagne... Le géant de la grand distribution a noué des partenariats de cinq ans avec deux groupements de producteurs bretons de légumes, Bio Breizh et Kaol Kozh (vieux choux en breton) pour commercialiser dès ce mercredi dans une quarantaine de magasins d’Ile-de-France et de Bretagne une dizaine de variétés anciennes de légumes. Le tout sous un sulfureux logo noir «le marché interdit», car ces dernières sont issues de semences dont la commercialisation est interdite.

Les semences paysannes «ne figurent pas sur le catalogue officiel qui autorise leur vente car elles ne correspondent pas aux critères d’homogénéité d’une loi qui favorise la standardisation et ne défend pas assez la biodiversité», explique un Carrefour en mode «combat» dans le texte d’une pétition lancée parallèlement dans le but de «changer» la loi. Objectifs : la «simplifier pour permettre aux petits paysans de commercialiser en circuit court leurs semences librement reproductibles» et «ouvrir le catalogue officiel à ces semences paysannes, pour que les fruits et légumes qui en sont issus puissent être commercialisés plus largement auprès de tous les consommateurs».



Sincérité ou greenwashing ?

Entretien avec Guy Kastler, membre fondateur de la Confédération paysanne et coordinateur du réseau Semences paysannes jusqu’en 2016.


Que pensez-vous de l’initiative de Carrefour?
Cela ne change pas la nature de cette enseigne, il s’agit d’une opération sur un segment de marché assez étroit, pour l’instant en tout cas. Cela dit, quand la grande distribution évolue dans une bonne direction, on ne va pas s’en plaindre, au contraire. On verra ce qu’ils sont capables de faire, mais pour l’instant ils affichent une intention qui va dans le bon sens.

Le partenariat passé par Carrefour avec les producteurs bretons vous-paraît-il correct?
Oui. Dans la nature du partenariat, il y a une démarche intéressante : chacun fait son métier, la définition des semences paysannes est celle donnée par les paysans et non celle de Carrefour. Surtout, le partenariat s’inscrit dans la durée, pour qu’il y ait un travail de sélection puis de multiplication des semences, afin d’augmenter l’offre. Car la biodiversité cultivée a disparu depuis cinquante ans, les variétés locales ont été abandonnées pour passer aux semences industrielles du catalogue.

Pourquoi les semences paysannes sont-elles si importantes?
Parce que le paysan, quand il sélectionne ses semences, les sélectionne d’abord dans son champ, à partir de sa récolte. Si on veut que les plantes s’adaptent aux conditions de culture, au terroir, au climat, il faut les sélectionner dans ces conditions là. Si on le fait ailleurs, comme les industriels, dans les éprouvettes des laboratoires, sur des cellules de plantes, ces plantes sont adaptées aux conditions du laboratoire et non à celles du champ. C’est pour cela qu’elles nécessitent ensuite d’être cultivées à l’aide d’engrais chimiques et de pesticides.

Si on veut sortir de l’impasse dans laquelle se trouve l’agriculture, dépendante de tous ces intrants qui l’empoisonnent, il faut qu’on laisse aux plantes la possibilité, d’évoluer en permanence, de s’adapter aux changements de climat par exemple. Quand je sème, je ne sais pas s’il fera chaud, froid, pluvieux ou sec, donc j’ai besoin d’une grande diversité pour garantir ma récolte. Chaque année, l’essentiel des semences que les paysans conservent vient de leur propre récolte, mais ils en échangent aussi un petit peu pour renouveler cette diversité. Les semences paysannes sont diversifiés et variables, l’inverse des variétés industrielles homogènes et stables.

D’où vient cette interdiction de vendre les semences paysannes?
Les premières lois qui ont rendu le catalogue des semences obligatoire datent du régime de Vichy. Après la Libération, on manquait de nourriture et de bras pour travailler dans les usines. Il fallait produire plus avec moins de paysans, donc on a mis des engrais chimiques, il a fallu adapter les plantes à ces derniers et à la mécanisation, d’où cette homogénéité et cette stabilité. C’était une politique publique de sécurité alimentaire. Mais aujourd’hui, on exporte, on produit beaucoup plus que ce dont on a besoin, l’excès de production animale mobilise beaucoup de surfaces agricoles. Nous n’avons plus ce problème de quantité, mais des problèmes environnementaux et de qualité de la nourriture. Les vitamines, antioxydants et minéraux qui font les qualités nutritionnelles et gustatives des plantes disparaissent quand on travaille avec des engrais chimiques. Car la plante fabrique ces substances qui font la qualité nutritionnelle quand elle est obligée de s’adapter à un environnement où il y a des microbes, des insectes, des champignons… D’où la meilleure qualité des sélections paysannes, qui sont obligées de s’adapter.

Carrefour a aussi lancé une pétition pour changer la loi. Les demandes du distributeur rejoignent-elles votre combat?
C’est ce que la Confédération paysanne demande depuis des années. Nous avons longtemps demandé aussi de pouvoir échanger nos semences, mais nous avons à nouveau ce droit dans le cadre de l’entraide - donc en dehors du commerce et du catalogue - depuis l’adoption de la loi biodiversité en août 2016.

Le Groupement national interprofessionnel des semences et plants (Gnis), qui représente les semenciers, a vivement critiqué cette campagne de Carrefour en soulignant que «les sélectionneurs publics et privés sont impliqués dans la préservation de la biodiversité» et que «chaque année les 3200 variétés de légumes déjà en vente s’enrichissent de plus de 150 variétés nouvelles». Qu’en pensez-vous?
C’est normal, le nombre de variétés au catalogue ne peut qu’augmenter car quand ce dernier a été ouvert, aucune n’y était inscrite! Mais à l’époque, il y en avait des centaines de milliers dans les champs. Et dans les champs, ce ne sont pas des variétés homogènes et stables, il y a beaucoup de diversité dans chaque variété, cela évolue chaque année. La diversité c’est un processus dynamique. Par ailleurs, les semenciers ne disent pas que quand ils rajoutent des variétés au catalogue, ils en enlèvent aussi. Car maintenir une variété au catalogue a un coût: il faut qu’ils paient, donc quand ils ne les exploitent plus, ils les enlèvent. Ils font aussi cela pour que leurs concurrents ne les récupèrent pas car n’importe qui peut commercialiser une variété du catalogue quand celle-ci n’est plus protégée par un droit de propriété intellectuelle, au bout de 20 ou 25 ans. Enlever une semence du catalogue pour en mettre une autre leur garantit le monopole.

A quelles firmes profite ce catalogue?
Cela dépend des espèces. Le plus gros producteur de semences potagères, en France, est Limagrain, sous l’étiquette Vilmorin. Mais les sociétés étrangères en vendent aussi, Syngenta, Monsanto ou des semenciers néerlandais. Ces entreprises sont de plus en plus grosses car celui qui a le plus gros portefeuille de brevets rachète les autres. Elles font plus de profits en vendant les droits de licence, donc de multiplication, qui proviennent du droit de propriété intellectuelle, qu’en vendant les semences elles-mêmes.

L’initiative de Carrefour n’est pas nouvelle, Biocoop, le premier réseau de magasins bio en France, le fait déjà..
Oui, Biocoop a un partenariat avec le Réseau semences paysannes depuis quelques années. Par contre, ils ne permettent pas encore aux consommateurs d’identifier les produits issus de semences paysannes, même si c’est à venir. Tous les produits bio ne sont pas issus de semences paysannes, certains sont issus de semences industrielles.

Carrefour ne fait pas mieux que Biocoop, mais ce n’est pas parce que Biocoop le fait que Carrefour n’a pas le droit de le faire, au contraire! Si vous voulez faire bouger les choses, c’est bien d’avoir des acteurs économiques puissants, car du côté du gouvernement ils écoutent plus. Quand nous avons obtenu en 2008 le moratoire sur le maïs OGM MON810, le fait que Carrefour n’en voulait pas a beaucoup pesé. Nous avons notre moyen de faire, notre propre légitimité, Carrefour joue avec d’autres arguments.

Tout cela s’inscrit dans le contexte des Etats généraux de l’alimentation. Qu’attendez-vous de ces derniers?
Justement, si cela peut permettre de mettre à l’ordre du jour la question de la réglementation semencière et des semences paysannes, c’est bien. J'ai participé au Grenelle de l’environnement [sous la présidence de Nicolas Sarkozy, ndlr]. Nous avons à l’époque fait inscrire dans la loi Grenelle qu’il fallait pouvoir enregistrer les semences paysannes au catalogue. C’était il y a bientôt dix ans et rien n’a changé. Donc ce n’est peut-être pas mal de se donner les moyens de faire plus cette fois-ci.


Coralie Schaub

Marie_May
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Re: Semences paysannes, du nouveau…

Message par Marie_May » 23 sept. 2017, 15:32

Ah ben... si les grandes surfaces se mettent à vendre des semences paysannes, c'est le monde à l'envers qui commence à se remettre à l'endroit.
Mais il n'y en a qu'une qui le fait, seulement en Bretagne avec quelques semences bretonnes, et pour combien de temps...?

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Re: Semences paysannes, du nouveau…

Message par Chichinette 11 » 23 sept. 2017, 17:35

Ce ne sont pas les semences qu'ils vont vendre, seulement les légumes obtenus avec, par d'autres :
pour commercialiser dès ce mercredi dans une quarantaine de magasins d’Ile-de-France et de Bretagne une dizaine de variétés anciennes de légumes
Ils ne prennent pas un gros risque mais ça leur fait de la pub.

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Re: Semences paysannes, du nouveau…

Message par Marie_May » 23 sept. 2017, 19:22

Merci, Chichi, je n'avais pas remarqué ce "détail"... je m' disais bien aussi... :?

Claude
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Re: Semences paysannes, du nouveau…

Message par Claude » 23 sept. 2017, 23:21

Pas sûr que les gros semenciers laissent l'hyper vendre des légumes "illégaux". Eux respectent la loi française. Ils pourraient exiger que la grande surface aussi !

Krefour se donne un petit air rebelle en hissant le drapeau noir des pirates… Relisez, il est question de marché "interdit". Et donc de vendre du légume INTERDIT (… à la vente légale puisqu'on ne peut vendre que ce qui est catalogué).

De plus, il est question de "changer la loi" sur les semences et il y a logiquement une pétition initiée par l'hyper !

;)

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Re: Semences paysannes, du nouveau…

Message par plumee » 25 sept. 2017, 07:02

Plutôt une bonne nouvelle.
Sauf que, même en semences paysannes et même en bio, on fabrique maintenant des hybrides F1 que le pélandron de base ne pourra pas reproduire.
Et qui seront en plus gorgés d'engrais organiques et de flotte et donc tout aussi insipides que les autres.
J'en ai fait l'expérience il y a deux ans, en achetant à la supérette bio du coin deux tomates Ananas et Noire de Crimée,
en début de saison.

Donc hybrides F1 bio + serre + trop d'engrais organiques + trop de flotte= légumes insipides incapables de se reproduire
et s'adapter à un terroir ainsi que le font les vraies semences paysannes.

Zutre! C'est peut-être dit dans le texte du début!
Pas le courage de relire, déjà que j'ai lu en diagonale… :roll: :oops:

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Re: Semences paysannes, du nouveau…

Message par Marie_May » 25 sept. 2017, 10:04

Non, ce n'était pas dit, Plumee, et tu as bien raison de souligner ce point. Les hypertrucs ne font jamais rien comme nous. Et une courge butternut Kouign Amann, bourrée de machins chimiques et de flotte, c'est pas terrible.

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Re: Semences paysannes, du nouveau…

Message par Chichinette 11 » 25 sept. 2017, 10:05

Sauf que le propre des semences paysannes c'est de pouvoir les ressemer sans qu'un hybrideur les tripote, ce ne sont donc pas des F1.
Les F1 existent en bio mais dans ce cas n'ont pas droit à l'appellation "semences paysannes".

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Re: Semences paysannes, du nouveau…

Message par Marie_May » 25 sept. 2017, 10:14

Ce ne sont pas des F1 mais ce ne sont pas non plus nos butternut bio à nous. Plutôt comme celles du marchand "bio" du marché qui les achète sur une plate-forme "bio". Autrement dit, il y a notre bio à nous et le leur.

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Re: Semences paysannes, du nouveau…

Message par plumee » 26 sept. 2017, 07:09

Sauf que le propre des semences paysannes c'est de pouvoir les ressemer sans qu'un hybrideur les tripote, ce ne sont donc pas des F1.
Les F1 existent en bio mais dans ce cas n'ont pas droit à l'appellation "semences paysannes".
Of course! Comme quoi, la confusion est facile, même chez les gens comme moi qui connaissent un peu le sujet.

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Re: Semences paysannes, du nouveau…

Message par Claude » 27 sept. 2017, 11:00

Étonné. Le restaurateur que je connais était au courant de cette campagne de Krefoule et, de plus, intéressé par des infos supplémentaires. ;)

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Re: Semences paysannes, du nouveau…

Message par Chichinette 11 » 27 sept. 2017, 12:56

Etonné pourquoi ? Je l'avais lu la veille sur Midilibre.
Si ton bonhomme a accès au journal et qu'il sait lire ...

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Re: Semences paysannes, du nouveau…

Message par Claude » 27 sept. 2017, 16:03

Chichi. Tu sais le Jardi-niais sétonne facilement ! :lol: …… alors tétonne pas.

-

Pas de Canard au kiosque c'matin ! :cry:

.

En taillant d'un doigt léger, la vigne au soleil de 15heures, j'ai encore transpiré
comme un bœuf. Le plein soleil encore et encore. ;) ;)

Au fait pour tailler, tout en pouvant le garder dans une poche normale de pantalon,
j'ai acquis un très bon ciseaux d'une gamme pro mais pas très cher 10€.
Il tient dans la paume de la Main et il y reste bien confortablement. Voilà un ciseaux qu'on empaume !
Va falloir ne pas le paumer c'lui-là. ;) :mrgreen:

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Re: Semences paysannes, du nouveau…

Message par plumee » 27 sept. 2017, 19:06

Tu tailles la vigne ménant ????
C'est la coutume du coin ou si c'est ton habitude?

Ici, tout le monde, pro et particuliers taillent plus tard…
Les pros à surfaces taillent dès décembre.
Et moi, fin février début mars.

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Re: Semences paysannes, du nouveau…

Message par Claude » 28 sept. 2017, 00:26

Exaçt. Je taillerai vraiment avant la reprise printaniere pour ne pas faire pleurer la vigne. J'ai le cœur sensible.
Je parlais d'une taille légère. Quelques tiges en surnombre et mal placées. Et pas de la classique taille massive à 2 ou 3 yeux.
;)
Quant aux habitudes locales, le jardinier à vocation tardive que je suis ne les connait pas !

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Re: Semences paysannes, du nouveau…

Message par plumee » 29 sept. 2017, 17:31

e parlais d'une taille légère. Quelques tiges en surnombre et mal placées. Et pas de la classique taille massive à 2 ou 3 yeux.
;)
Légère ou pas la taille, si la vigne doit pleurer, elle pleurera.
Ça m'est arrivé ces deux dernières années,juste à un endroit et je ne sais pas pourquoi
mais ça m'a fendu le cœur. :?

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Re: Semences paysannes, du nouveau…

Message par Chichinette 11 » 09 oct. 2017, 12:06

Puisque a priori vous ne pouvez pas accéder aux liens de KeChoizir que je mets parfois, je vous ai fait des captures d'écran. Il faut cliquer dessus pour agrandir le texte.
Je vais essayer de les transférer dans l'ordre :?
Fichiers joints
Capture d’écran 2017-10-09 à 9 oct. 12.01.34.png
(296.34 Kio) Téléchargé 206 fois
Capture d’écran 2017-10-09 à 9 oct. 12.02.01.png
(217.16 Kio) Téléchargé 205 fois
Capture d’écran 2017-10-09 à 9 oct. 12.02.13.png
(126.43 Kio) Téléchargé 211 fois

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Re: Semences paysannes, du nouveau…

Message par Marie_May » 09 oct. 2017, 19:11

C'est un premier pas intéressant - même si, c'est sûr, Carrouf y voit son intérêt. Merci Chichi.

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Re: Semences paysannes, du nouveau…

Message par plumee » 10 oct. 2017, 07:13

Eh beh!
Comme on dit dans le Midi "ça boulègue"!

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Re: Semences paysannes, du nouveau…

Message par Claude » 09 mai 2018, 23:10

Le Parlement européen a voté une nouvelle législation
en faveur de la commercialisation des semences paysannes le 19 avril.

http://www.liberation.fr/planete/2018/0 ... es_1648881

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Re: Semences paysannes, du nouveau…

Message par plumee » 09 janv. 2019, 15:16

Brigitte n'arrive pas à trouver le forum et me demande de passer ce lien qui l'a horrifiée:

le conseil constitutionnel annule l'autorisation de vente des semences paysannes :cry: :cry: :cry:

https://lareleveetlapeste.fr/le-conseil ... paysannes/

Je suis profondément dégoûtée de nos dirigeants qui sont, pour la plupart des incompétents de première.
La biodiversité (dont l'humanité) est en train de disparaître et certains mettent le paquet pour que ça s'accélère.

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Re: Semences paysannes, du nouveau…

Message par Brigitte » 09 janv. 2019, 17:54

Oui depuis mon portable je n'ai pas trouvé comment faire un copié-collé...
Je me dis qu'avec tout ce qui se passe en ce moment, petit à petit nous allons être muselé...
Adios l'égalité la fraternité et la...liberté...

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Re: Semences paysannes, du nouveau…

Message par plumee » 11 janv. 2019, 07:27

Ça nous pend grave au nez…En tous cas, ça en prend bien le chemin.

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Re: Semences paysannes, du nouveau…

Message par Claude » 14 avr. 2019, 09:12

Un tour d’horizon actualisé sur la biodiversité des semences
publié par Terre d’Actions du journal Libé.

Mon copié-collé n’offre pas la richesse du texte original
(les très nombreux liens vers des infos supplémentaires, etc)
qu’on trouve sur le site du journal.

De plus, je n’ai pas ce matin le temps de nettoyer le texte pour offrir à votre lecture une bonne mise en page.
;)
.
TERRE D’ACTIONS
Semer (et cultiver) tout en préservant la biodiversité
Par Florian Bardou — 13 avril 2019 à 15:00

Pour les jardiniers débutants, soucieux de l’environnement, le choix des graines peut être un vrai casse-tête. Des associations et des paysans proposent néanmoins des alternatives au marché des semences pour favoriser la diversité végétale.

Semer (et cultiver) tout en préservant la biodiversité
Retrouvez tous les samedis dans la chronique «Terre d’actions» des initiatives pratiques et écolos en France et dans le monde.

Quand faut-il faire ses semis ? Mais, surtout, quelles graines planter ? Au moment de semer, les jardiniers en herbe, qu’ils aient un balcon ou un potager, sont souvent désemparés. S’ils ont une conscience écolo poussée, l’affaire apparaît encore plus compliquée : les semences vendues dans les grandes enseignes de jardinage sont-elles «vertes» ? Et sinon, par quoi les remplacer ? Le premier réflexe des amateurs est, bien souvent, de se rendre dans une jardinerie – ou de surfer sur leurs sites internet. Une bonne idée ? Ces dernières années, le bio a fait son entrée au rayon graines à côté des semences conventionnelles et des variétés hybrides F1, des semences privilégiées pour leurs résistances mais qui ne sont pas reproductibles. Cependant, pour Ananda Guillet, président de l’association Kokopelli, «ce n’est pas gage de qualité». «C’est un moindre mal, estime ce militant de "la libération de la semence et de l’humus". Le label AB indique seulement que les variétés qu’on achète ont été cultivées en respectant le cahier des charges de l’agriculture biologique, c’est-à-dire sans intrants chimiques.»

A LIRE AUSSI :
«Bons Plants» saison 2 : du jardin dans les oreilles

De fait, et c’est le principal reproche qui leur est adressé, ces graines en apparence inoffensives sont tout autant sélectionnées que les graines issues de l’agro-industrie, protégées par des droits de propriété intellectuelle, et ont été sélectionnées par les grands semenciers comme le groupe Limagrain en vue de leur commercialisation. A cette fin, elles ont donc été préalablement inscrites au catalogue officiel élaboré par le Groupement national interprofessionnel des semences et plants (Gnis), qui recense un nombre restreint de variétés de semences autorisées (3 000 pour les variétés de légumes) et exclut, malgré la législation européenne, les semences dites paysannes, c’est-à-dire non certifiées et produites par l’agriculteur à l’issue d’une récolte. «Le choix est très large, avec des variétés nouvelles, mais également des variétés anciennes, des variétés patrimoniales, et des variétés plus originales pour répondre aux multiples motivations des jardiniers pour la culture d’un potager», défend cependant Dominique Daviot, secrétaire général de la Section potagères et florales du Gnis.

Grainothèques
D’autres options s’offrent néanmoins au jardinier non professionnel soucieux d’entretenir la variété végétale – car c’est de cela qu’il s’agit face à l’érosion de la biodiversité cultivée déplorée par l’ONU rapport après rapport. Comme le rappellent en effet les partisans de la graine libre, des bourses d’échange de graines et de plants, en particulier les fameuses variétés paysannes, sont par exemple régulièrement organisées partout en France, notamment par les membres Réseau des semences paysannes, qui fédère des artisans semenciers, des associations de préservation de la biodiversité, des associations de l’agriculture biologique, etc. «A l’inverse de la plupart des variétés commerciales classiques, les semences paysannes sont des populations diversifiées et évolutives et de ce fait adaptables aux différentes conditions de culture, aux différents climats et aux différents terroirs, plaide Antoine Menou, administrateur du réseau né en 2003. Elles ne sont pas des clones nécessitant des béquilles chimiques.»

Très en vogue, le troc de graines – qui est l’option la moins onéreuse – est aussi encouragé par l’association rochelaise Graine de troc créée en 2012 par un militant écolo Sébastien Witterwert. Comment ? Grâce à une plateforme d’échange en ligne, qui revendique 23 000 troqueurs en six ans, et l’installation, généralement dans les médiathèques, de 800 grainothèques, des petites caisses comme les boîtes à livre où chacun peut se servir à condition de déposer quelques graines potagères de son cru. «Nous ne nous inscrivons pas dans une logique commerciale mais dans une logique de conservation variétale et de l’éducation à l’environnement», souligne à ce propos Sébastien Wittevert, un ancien informaticien.

Mais contrairement à une idée reçue, les non-professionnels peuvent aussi se fournir directement auprès des artisans semenciers, spécialisés dans la semence paysanne bio, comme les agriculteurs du Biau germe, dans le Lot-et-Garonne, ou de l’association Kokopelli, qui se bat depuis 20 ans pour «l’autonomie semencière», malgré des démêlés judiciaires. «La réglementation n’interdit pas aux artisans semenciers qui le souhaitent de vendre des semences de variétés non-inscrites à des jardiniers amateurs qui en font un usage non commercial», précise Antoine Menou, administrateur du Réseau semences paysannes et lui-même maraîcher. «Ce qui est interdit, c'est de vendre des semences destinées aux professionnels qui ne sont pas inscrites au catalogue, ajoute-t-il. Rien n'interdit de produire pour soi-même, d’avoir en sa possession, de semer, de récolter et le cas échéant de vendre des produits issus de semences de variétés non-inscrites au Catalogue officiel des variétés.» Des savoir-faire qu’il est tout autant impératifs de transmettre et de préserver, selon les associations.


Claude
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Re: Semences paysannes, du nouveau…

Message par Claude » 19 juin 2019, 22:21


CULTURE
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« Cash Investigation » : le goût amer des graines de tomate


Du Néguev israélien au Karnataka, en Inde, enquête diffusée le 18 juin sur les semences agricoles, aux mains d’une poignée de multinationales.

Par Mathilde Gérard Publié hier à 00h29, mis à jour hier à 18h20

« Aucun goût ! » Dans son bureau encombré de dossiers, de la faculté d’agriculture de l’Université hébraïque de Jérusalem, Haim Rabinowitch livre un constat sans appel : la tomate qu’il vient de goûter, face aux caméras de « Cash Investigation », ne flatte pas son palais. Pourtant, la variété qui lui est présentée provient de croisements qu’il a lui-même mis au point. Le professeur israélien est le père des tomates longue durée, qui peuvent rester trois semaines intactes, grâce à d’innombrables et savants croisements permettant de ralentir leur mûrissement. Une découverte qui a révolutionné le marché et n’est sans doute pas étrangère à la perte de saveur de ce fruit emblématique, admet le Pr Rabinowitch.

En mettant en lumière la mainmise d’une poignée d’acteurs sur le marché des semences, l’enquête de « Cash Investigation » permet d’en illustrer les dérives

Pour ce nouveau numéro, le magazine d’investigation s’est intéressé aux multinationales du secteur des semences de fruits, légumes et céréales. Les deux tiers des graines vendues dans le monde le sont par quatre multinationales : l’américaine DowDuPont, l’allemande Bayer-Monsanto, la suisse Syngenta et la française Limagrain. Une concentration maximale pour un marché mondialisé, avec des conséquences sur les modes de production, le goût et la qualité nutritionnelle des produits.
La journaliste Linda Bendali, qui signe l’enquête, s’est notamment rendue dans le désert du Néguev, où le semencier israélien Hazera Seeds met au point des variétés hybrides. Un responsable, qui fait visiter ses serres, montre une tomate destinée au marché turc, manifestement fade, et explique : « Toutes les tomates n’ont pas besoin d’avoir du goût. En rajoutant du sel et de l’huile d’olive, vous n’en avez pas besoin.
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La privatisation du vivant

La séquence la plus marquante du magazine nous emmène en Inde, dans l’Etat du Karnataka, spécialisé dans la production de graines. Là, des femmes principalement, mais aussi des enfants, travaillent dans des champs huit heures par jour, pliés en deux, pour retirer à la pince à épiler le pollen des fleurs et ainsi produire les graines. Un travail éreintant, sous-payé 2,50 euros par jour, moins que le salaire minimum légal.

Une ONG néerlandaise estimait, en 2015, que 16 % des travailleurs du secteur avaient moins de 14 ans. Les sous-traitants eux-mêmes reçoivent à peine plus de 100 euros pour un kilo de graines, vendu in fine à prix d’or par les semenciers : 60 000 euros pour des variétés de tomates hybrides conventionnelles.

Interrogées sur ces conditions de travail, les multinationales manient la langue de bois : « Il y a une tolérance zéro sur le travail des enfants, assure le responsable international de Limagrain à Elise Lucet. Est-ce qu’on peut avoir une certitude, dans un territoire comme l’Inde ? Probablement non, mais notre détermination est sans faille. » Quelques semaines plus tard, l’entreprise se montre plus affirmative, citant un nouveau rapport de l’ONG néerlandaise ICN montrant que dans sa filiale en Inde, le travail des enfants est passé de 10 % en 2015 à moins de 1 % en 2018 : « Nous pouvons garantir aujourd’hui qu’il n’y a pas de travail d’enfants en dessous de 16 ans sur les sites Limagrain en Inde. »

En mettant en lumière la mainmise d’une poignée d’acteurs sur le marché des semences, l’enquête de « Cash Investigation » permet d’en illustrer les dérives. Au final, c’est la privatisation du vivant qui est en cause, car les variétés hybrides mises au point par les semenciers sont à usage unique : les agriculteurs doivent racheter les graines chaque année, quand la nature les fournit, elle, de façon infinie.

« Je n’arrive pas à comprendre comment on a pu se faire spolier ce droit de planter ce que la nature nous a donné », s’insurge le chef cuisinier Olivier Roellinger. Dans les champs, la résistance s’organise, des paysans font circuler des graines non cataloguées. Mais pour le consommateur, il reste très difficile d’échapper aux semences standardisées.
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« Multinationales : hold-up sur nos fruits et légumes », dans « Cash Investigation », réalisé par Linda Bendali, présenté par Elise Lucet. (France, 2019, 140 min). France.tv/france-2/cash-investigation.

Cet article a été mis à jour, mardi 18 juin à 18 heures, avec l’ajout d’une réaction de l’entreprise Limagrain concernant le travail des enfants en Inde.

Mathilde Gérard

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