Chichinette, Marc, Marie-May, trop merci pour vos témoignages.
Marie-May
Et pourquoi insister sur ta solitude de retraitée alors que tu es entourée de copains qui viennent te donner la main pour t'aider aux récoltes et aux travaux,
que tu as plein d'amis qui te donnent des plantes, chez qui tu es invitée, de copines avec qui tu devises gaiment en tricotant et en cousant ?
Je reconnais que, mis à part la part paysanne de toi que je connais bien, j'ai quelque peu projeté sur toi, une image de citadine, scusa me.
Mais bon, je n'ai pas la part culturelle ciné/théâtre que tu as. Sans doute parce que toujours éloignée géographiquement des lieux où ça se passe
mais surtout parce que d'abord plus fondamentalement que branchée campagne.
Je me souviens que ta maman était traductrice au Canard. Pour moi, tous mes proches, depuis toujours étaient les pieds dans la terre, qui, finalement
a toujours été mon lieu de vie, d'intérêt et d'action prioritaires. Comme si le reste n'existait pas. Ou si peu: je suis quand même allée jusqu'à Avignon
voir des spectacles de danse de Pina Baush… mais grâce à mon mari était, lui, issu de Lyon et ancien danseur contemporain.
Entre nous, ces spectacles, ah la la.
Maintenant à part l'atelier hebdomadaire de copines tricoteuses, le reste, c'est déjà du passé.
Encore l'an dernier, plusieurs copains sont venus, à ma demande, pour défricher et broyer. Trop sympas.
Et je suis sûre, qu'à ma demande, ils reviendraient volontiers. Mais si c'est à sens unique, cela ne me convient pas.
Et puis, je reconnais que moi, qui étais une locomotive, je ne me sens plus la passion d'antan pour ma "terre", l'énergie de décider, demander, organiser.
En partie parce que personne ne m'a jamais rien demandé.
Mais problème: s'ils veulent bien volontiers m'aider, par contre, eux, c'est "moi tout seul".
Il faut dire que mes copains jardiniers sont des hommes (leurs nanas qui sont des copines, non), mis à part Copinette qui a un tout petit potager
et, comme les copains, préfère tout faire toute seule, bien qu'elle parle beaucoup de "partage". Mais bon, on change aussi.
Ce que j'aurais aimé, c'est un échange de services naturel, dans le quotidien, qui implique, quand on se retrouve seul et isolé en campagne,
une volonté, une proximité et une permanence.
Qui, d'ailleurs, n'existe pas toujours et même rarement en "ville", me dit Dame Gloria qui habite le centre ville du village, avec un grand jardin.
Et puis, depuis quelque temps, je fatigue vite physiquement. Au bout d'un quart d'heure de jardin, le râble me scie en deux!
Les conditions nouvelles de solitude sur de l'éloignement ne favorisent pas la vie sociale.
Il faudrait que j'aille faire connaissance avec les jeunes couples sur mon coteau mais 20/30mn à pied, c'est pas à côté
et puis ils travaillent à la ville, ont des petiots et une vie bien occupée.
J'ai eu l'idée de papier dans la boîte aux lettres pour suggérer des échanges de services…
Faudrait que je m'y mette…
Et puis, je reconnais qu'en ce moment, motivation et énergie me font défaut mais têtre qu'avec le printemps…
Je suis plutôt dans le blues permanent.
On comprend que ça ne favorise pas grand chose, à part, comme dit une copine " te planquer dans ton sous-marin" :lol:
Bref, après la disparition de Plumix, et en vieillissant, la vie sociale me fait défaut.
Bon, ce soir, je suis invitée au village chez le cantonnier et sa copine en compagnie de mes amis arboriculteurs.
Donc, je vous laisse pour faire une compote de pommes et des rochers financiers et ranger le bazar que j'ai mis partout depuis hier,
que c'est en passe de devenir spectaculaire…et promener Mister Toutou et vider ma toilette et et et…
Allez, la Plume, une fourche dans le derrière et tu avances… non mais.