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Message par plumee » 13 mars 2015, 18:10

Peut-on les éditer sur le forum?
Comment?

Marie_May
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Re: pages pdf

Message par Marie_May » 13 mars 2015, 18:33

Qu'est-ce que tu veux dire avec ce mot? Editer dans le sens "corriger" ou éditer dans le sens "publier"?

xyla56
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Re: pages pdf

Message par xyla56 » 14 mars 2015, 05:55

si c'est pour les publier sur le forum, il faut les mettre en Pièce Jointe comme pour les photos.

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Re: pages pdf

Message par plumee » 14 mars 2015, 19:11

si c'est pour les publier sur le forum, il faut les mettre en Pièce Jointe comme pour les photos.
OK, merki!

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Re: pages pdf

Message par plumee » 15 mars 2015, 18:26

Le forum, y me dit que pour ma page pdf, "l'extension n'est pas autorisée".
Ah.

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Re: pages pdf

Message par xyla56 » 15 mars 2015, 20:31

Je regarde ça ;)

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Re: pages pdf

Message par xyla56 » 15 mars 2015, 20:35

il ne devrait pas y avoir d eproblèmes pour envoyer un fichier pdf. Vérifies que le nom de ton fichier est bien du type nomdefichier.pdf

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Re: pages pdf

Message par plumee » 16 mars 2015, 18:36

Vérifies que le nom de ton fichier est bien du type nomdefichier.pdf
C'est écrit "Adobe PDF".
C'était un article dans la Gaz…

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Re: pages pdf

Message par xyla56 » 16 mars 2015, 20:02

d'accord mais parfois, l'extension .pdf n'est pas accolé au nom du fichier et c'est peut-être pour ça que le forum n'en veut pas. Si c'est le cas, tu peux le rajouter à la main (au clavier plutôt) avant de le mettre en PJ.

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Re: pages pdf

Message par Chichinette 11 » 16 mars 2015, 21:09

Et l'ouvrir sur ton ordi, faire un "copier" du texte puis venir sur le forum et faire un "coller", ça le f'rait pas ?

plumee
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Re: pages pdf

Message par plumee » 17 mars 2015, 18:29

Xyla
d'accord mais parfois, l'extension .pdf n'est pas accolé au nom du fichier et c'est peut-être pour ça que le forum n'en veut pas. Si c'est le cas, tu peux le rajouter à la main (au clavier plutôt) avant de le mettre en PJ.
Je t'ai dit que c'est écrit "Adobe PDF"…………

Chichinette, je vais voir si je peux copier/coller.

Chichinette 11
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Re: pages pdf

Message par Chichinette 11 » 17 mars 2015, 19:54

Je t'ai dit que c'est écrit "Adobe PDF"…………
Oui mais Xyla te demande si c'est écrit . (point) pdf, tel qu'elle l'a écrit ce qui n'a rien à voir avec ce que tu dis.
Pourrais-tu copier ton lien sans essayer de le mettre entre des balises pour qu'on voit l'allure qu'il a ?

xyla56
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Re: pages pdf

Message par xyla56 » 17 mars 2015, 20:31

bonne idée!

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Re: pages pdf

Message par plumee » 18 mars 2015, 18:19

Je peux pas copier de lien, j'en vois pas. ???????

Mon dossier est nommé titre.pdf

Et quand je le clique dans le but de l'ouvrir: il est nommé Adobe PDF, tel que vous le voyez écrit.

Si je fais copié/collé, voilà ce qu'on obtient. Sans les photos bien sûr.
Ceci dit, je peux poster ce texte en WORD.

10/NOVEMBRE 2008/LA GAZETTE DES JARDINS
La Gazette s’est déjà fait l'écho du processus
de création de Jardin'enVie, jardinerie
agroécologique, membre de Minga
Située dans la Drôme, cette initiative rassemble
déjà six personnes capables de proposer
dès à présent, à Valence, Montélimar et Saint-Vallier, des moyens de formation
au jardinier afin de le rendre autonome. Dans ce cadre, des rencontres
avec des professionnels, comme eux militants de la biodiversité vont de soi. Au
mois d’avril dernier, c’est Pascal Poot qui s’y est collé.
Jacqueline Corbalan
Déjà, à quatre ans, il a son
petit mètre carré de jardin.
Ses parents lui donnent un
sachet de graines. Qui ne
lèvent pas. L’année d’après,
il sait lire: « Eh! Vous vous fichez de ma gueule? ».
Le sachet était plus que périmé. Pas dégoûté
pour autant, Pascal réclame un grand vrai jardin.
Quelle surface? Pendant l’entretien, il balaie
d’un geste large celle de la cour d’accueil
de la Mairie de Bourg-lès-Valence où il va, tout
à l’heure, faire une conférence. À la louche,
quelques 80 m2. Je lève un sourcil incrédule.
Faut dire que les parents ont fait un retour à
la terre dans les années soixante, et occupent
80 ha à Olmet, au Sud du Larzac, en faisant
un peu de tout. Et en peinant beaucoup car le
métier de kiné/psy ne prépare pas vraiment au
travail de la glèbe. Ni le terrain, qui ne correspond
pas tout à fait à l’image que nous avons
d’une terre cultivable. Nous sommes dans la
garrigue, chênes verts et cistes sur 5 à 30 cm
de terre et de caillasse posés sur du rocher. La
pluie? Euh… ça arrive.
Travail du sol pour le petit Pascal ? « À la
pioche » me dit-il en rigolant. Je lève deux sourcils
incrédules. Les gens du village viennent
voir le phénomène (avé l’assent du Midi): « Il
est biéng courageux, ce peutit ». Le peutit cultive
des légumes et dès le début, pris par le virus
d’un ami de ses parents qui collectionne les
variétés anciennes de blé, il va garder ses semences.
D’année en année, il fera chaque fois
un peu plus. Et d’autant plus que les parents
déménagent dans le Cantal où, à l’époque, les
terres ne valaient rien sur le plan financier mais,
sur le plan qualité, bien plus qu’à Olmet.
Comme l’école est trop éloignée, le voilà instruit
à domicile par ses parents et il a du temps.
Situation qu’il qualifie de chance: pas d’instruction
officielle, donc pas d’a priori. L’apprentissage
jardinier se fait sur le tas.
À 13 ans, on l’inscrit au Baccalauréat. Qu’il
n’ira pas passer (rire). Puis il va partir mener sa
vie en compagnie d’une amie étrangère dont
il taira l’âge (rire). Du temps passe et Pascal rachètera
les terres d’Olmet! Où, plus que jamais
mordu par la passion semencière, il va finir
par élever plus de 10 000 plants chaque
année. Inutile de dire qu’il n’a pas le temps entre-
temps de s’occuper des premiers plantés.
Quand il a fini au bout, il commence à récolter
au début. Et ce, quasiment sans eau, à part,
au départ, celle de quelques citernes qu’il va
chercher.
Du compost ? « Oui, j’ai quelques chèvres,
mais jamais assez ». En 2004 ou 2005, 17 mois
sans vraie pluie, qui dit mieux? Mais il est fou
ce type! Ou mordu de défis impossibles, ce
qui revient au même. Pourtant, cette année-là,
Pascal est le seul du coin à récolter quand même
et même pas mal.
Pas de doute, il cache un sacré truc, puisqu’il
fournit Germinance, graines Del Païs, Semailles,
en Belgique, et Jardin’enVie auquel il fournit
aussi des plants. Et tenez-vous bien: sans aucun
traitement, ni intervention, ni aucun soin
d’aucune sorte, fussent-ils bio. Sa théorie: « C’est
volontaire; c’est pour apprendre aux plantes à résister
aux maladies. Comme pour les humains:
les Indiens d’Amérique ont été décimés par la
rougeole importée par les premiers colons parce que
la maladie étant inconnue, ils n’avaient pas développé
de résistance. Pour les plantes malades, on
préconise de les arracher, de les brûler et surtout
de ne pas replanter la même variété au même
endroit. On empêche donc la fabrication d’anticorps
dans la descendance. Entre nous, si on
avait brûlé en Europe, tous les gens qui ont eu la
rougeole, il n’y aurait plus grand monde! Or, de
génération en génération la rougeole est devenue
bénigne, à part de très rares cas gravissimes qui
ne justifient pas l’éradication des sujets porteurs. »
« Non! Non! Nous n’aborderons pas ici le sujet
des vaccinations! » s’empresse de dire Valérie
en riant.
Que fait donc Pascal en cas d’attaque, comme
l’an dernier, de fusariose sur les tomates? Réponse:
« SURTOUT RIEN. Ne pas avoir de
volonté d’éradiquer la maladie. Des plantes vont
repartir du pied et quelques-unes produire quand
même. Récolter alors les fruits dont on sèmera les
graines l’année suivante et replanter au même
endroit. Si la plante s’en sort, c’est qu’elle est résistante
et en perpétuant les semences, en deux
ou trois générations, on aura une variété résistante.
Si par hasard, elle ne résiste pas, ouste, va
voir ailleurs si c’est mieux. » Et Pascal d’ajouter
que les agronomes sont partis sur une idée
fausse, disant que les plantes mangent ce qui
est dans la terre, mais qu’ils n’ont pas eu l’idée
qu’elles rejettent aussi ce qui leur est toxique et
que là est le problème de la monoculture, donc
le développement de maladies, donc la nécessité
de traiter, etc. Or ce qui est toxique pour
une plante peut en nourrir une autre. D’où
l’intérêt de la biodiversité et des rotations.
Pascal affirme qu’il existe une autre idée fausse:
celle d’avoir voulu produire des lignées pures.
« C’est pareil avec les chiens de race. Toujours un
pet de travers, et souvent fourrés chez le toubib
avec des problèmes importants ».
Pascal l’affirme et on peut lui faire confiance,
depuis plus de vingt ans qu’il expérimente dont
huit à Olmet. Et ça marche! Comme il dit,
après être passé pour un barjo: «Maintenant,
tout le monde me court après ». Et l’INRA, et
la Faculté pour des cours, et les médias… et moi
et moi et moi!
Cela dit, la satisfaction du pionnier et la gloire
qui s’ensuit se paient cher, très cher. Au prix de
la non-rentabilité de l’entreprise. Incompréhensible
pour la plupart des gens. Au début
quand Pascal vendait des légumes, ça allait. Je
sens qu’ici des voix s’élèvent: «Mais il est vraiment
fou, ce type! ». Pourquoi? C’est tout simple:
dans le système économique courant, produire
des semences en grosse quantité pour de
gros revendeurs est rentable; en revanche, le faire
pour de très nombreuses variétés (150 de tomates
chaque année pour 450 en réserve et
150 variétés d’autres légumes dont 30 de melons),
obligatoirement destinées à de petits revendeurs
bio par correspondance, fussent-ils
copains, ne l’est pas. Une telle pratique implique
une multiplicité de manipulations, donc
un travail gigantesque d’expérimentation, sélection,
récolte, tri, stockage, commercialisation.
Mille manipulations indispensables.
En plus, tout le travail d’expérimentation et
de recherche, qui s’affine d’année en année,
n’est jamais fini et ne reçoit aucune rémunération,
sinon des applaudissements et le sentiment
de faire partie de ceux qui vont peut-être
sauver l’agriculture.
La gloire pour du vent, c’est le lot de nombre
de pionniers. Pascal et sa famille vivent
dans des conditions plus que rustiques, dignes
de soixante-huitards innocents, en retour à la
terre dans un endroit dont plus personne ne
veut, à part peut-être pour des vacances farniente/
bronzette. Pour survivre? Des activités
annexes, comme faire du bois pendant l’hiver.
Folie ? Passion ? Vocation? Me vient brusquement
le mot « passeur ». D’un monde (et
de l’agriculture qui va avec) à un autre monde.
Comme diraient Valérie et Eric avec la devise
de Jardin’enVie: « Pour un retour vers le progrès ».
Respect Pascal et salut bien bas. Que les Dieux
des Semences soient avec toi.
• FAIRE AVEC CE QU’ON A:
sa terre, son climat… en observant,
observant, observant.
Ce que préconisait ma
chère Gertrüd Franck* qui
louait aussi son manque de
culture de départ en matière
d’agriculture : « N’ayant jamais
rien pratiqué, rien vu, rien
lu, je n’avais aucun a priori ».
• NE JAMAIS ENLEVER LES
CAILLOUX qui servent de régulateurs
de chaleur, d’aération
de la terre, de stockage
d’humidité par-dessous et
d’abri aux vers de terre. Ce
que disait ma tante, paysanne
et maraîchère dans le Dauphiné
dans les années soixante. Question perfide
de ma part à Pascal: « Je n’ai pas de cailloux dans ma
terre, dois-je en importer? »! Ce que je teste, car trop
curieuse, avec les galets du Rhône au pied des aubergines
et poivrons. La réponse est énnoncée
plus haut : faire avec ce qu’on a !
• NE JAMAIS ENTERRER PROFONDÉMENT de matière
organique que ce soit du fumier, du compost,
du BRF…
• NE JAMAIS LAISSER LE SOL À NU: utiliser des engrais
verts, de la paille, des cagettes, des fagots,
des cartons, des palettes, des cailloux, du BRF, pour
maintenir la vie microbienne et isoler les plantes du
sol quand c’est nécessaire.
• PRATIQUER LA BIODIVERSITÉ.
• N’UTILISER QUE DES VARIÉTÉS ISSUES DE SEMENCES
PAYSANNES qui savent s’adapter et ont la
faculté de résister. Pas de pitié pour les autres. Sauf
si vous n’en trouvez pas en semences paysannes et
seulement, comme dit Patricia
Beucher, « si c’est pour le
sport… ou pour faire plaisir à
l’amour de votre vie qui n’aime
que le piment d’Espelette maison,
alors là… »*
• RESPECTER LA “PSYCHOLOGIE”
DES PLANTES. Exemple,
celle de Môssieur L’Oignon
qui n’aime ni la couverture ni
la concurrence.
• NE PAS AVOIR LA VOLONTÉ
MALENCONTREUSE D’ÉRADIQUER
LA MALADIE, contrairement
aux pratiques habituelles,
qui alors, ne peut pas
permettre à la plante de développer
des défenses (1)
• VOUS VOULEZ CONSERVER UNE VARIÉTÉ DE TOMATE?
« Lisez la vie de la fleur sur le fruit » (paraît
que Pascal est un expert… mais c’est quoi, ça?).
Plantez côte à côte. Il faut sélectionner en fonction
de critères que vous avez choisis: couleur, forme,
précocité, productivité. Et si vous créez une variété,
sachez qu’elle ne peut être fixée qu’au bout
de 7 ans. Ainsi de la variété créée par Pascal: la tomate
‘Petit Arbre’.
(1) Cette pratique, me dit Éric, rejoint la théorie délaissée de
Lamark, naturaliste méconnu et éclipsé par Darwin, qui remet
en cause les fondements des principes à la base des hybrides
F1 et des OGM. Consulter internet.
Références:
* Gertrüd Franck, Mon jardin fleuri, sauvage et productif,
éd. Terre Vivante
* Patricia Beucher, Le jardin du paresseux, éd. Ulmer
• Semences Paysannes : www.semencespaysannes.org
• Minga : www.minga.net
Jardiner sur les conseils de
Maîstre Poot
Pascal Poot
pionnier en semences au Larzac
Tout avant l’heure,
rien comme les autres !
Dans la garrigue du
Larzac beaucoup de
cailloux, très peu de
terre et pourtant des
courges

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Re: pages pdf

Message par Chichinette 11 » 18 mars 2015, 21:07

Plumee, j'ai remis ton texte au format lecture normale parce que a priori, ta sauvegarde était prévue pour les colonnes d'un journal.
Bien évidemment, tu n'es pas obligée d'accepter cette modification et j'ai peut-être mal partagé les paragraphes, c'est juste que j'ai pensé que c'était plus agréable à lire sur un écran.

Pour tes photos, es-tu sur Mac ou PC ? Je ne me souviens jamais :oops:
10/NOVEMBRE 2008/LA GAZETTE DES JARDINS
La Gazette s’est déjà fait l'écho du processus de création de Jardin'enVie, jardinerie agroécologique, membre de Minga Située dans la Drôme, cette initiative rassemble déjà six personnes capables de proposer dès à présent, à Valence, Montélimar et Saint-Vallier, des moyens de formation au jardinier afin de le rendre autonome. Dans ce cadre, des rencontres avec des professionnels, comme eux militants de la biodiversité vont de soi. Au mois d’avril dernier, c’est Pascal Poot qui s’y est collé.
Jacqueline Corbalan

Déjà, à quatre ans, il a son petit mètre carré de jardin. Ses parents lui donnent un sachet de graines. Qui ne lèvent pas. L’année d’après, il sait lire: « Eh! Vous vous fichez de ma gueule? ». Le sachet était plus que périmé.
Pas dégoûté pour autant, Pascal réclame un grand vrai jardin. Quelle surface? Pendant l’entretien, il balaie d’un geste large celle de la cour d’accueil de la Mairie de Bourg-lès-Valence où il va, tout
à l’heure, faire une conférence. À la louche, quelques 80 m2. Je lève un sourcil incrédule. Faut dire que les parents ont fait un retour à la terre dans les années soixante, et occupent 80 ha à Olmet, au Sud du Larzac, en faisant un peu de tout. Et en peinant beaucoup car le métier de kiné/psy ne prépare pas vraiment au travail de la glèbe. Ni le terrain, qui ne correspond pas tout à fait à l’image que nous avons d’une terre cultivable. Nous sommes dans la garrigue, chênes verts et cistes sur 5 à 30 cm de terre et de caillasse posés sur du rocher. La pluie? Euh… ça arrive.

Travail du sol pour le petit Pascal ? « À la pioche » me dit-il en rigolant.
Je lève deux sourcils incrédules. Les gens du village viennent voir le phénomène (avé l’assent du Midi): « Il est biéng courageux, ce peutit ».
Le peutit cultive des légumes et dès le début, pris par le virus d’un ami de ses parents qui collectionne les variétés anciennes de blé, il va garder ses semences.
D’année en année, il fera chaque fois un peu plus. Et d’autant plus que les parents déménagent dans le Cantal où, à l’époque, les terres ne valaient rien sur le plan financier mais, sur le plan qualité, bien plus qu’à Olmet.

Comme l’école est trop éloignée, le voilà instruit à domicile par ses parents et il a du temps.
Situation qu’il qualifie de chance: pas d’instruction officielle, donc pas d’a priori. L’apprentissage jardinier se fait sur le tas.
À 13 ans, on l’inscrit au Baccalauréat. Qu’il n’ira pas passer (rire). Puis il va partir mener sa vie en compagnie d’une amie étrangère dont il taira l’âge (rire).

Du temps passe et Pascal rachètera les terres d’Olmet! Où, plus que jamais mordu par la passion semencière, il va finir par élever plus de 10 000 plants chaque année. Inutile de dire qu’il n’a pas le temps entre-temps de s’occuper des premiers plantés.
Quand il a fini au bout, il commence à récolter au début. Et ce, quasiment sans eau, à part, au départ, celle de quelques citernes qu’il va chercher.
Du compost ? « Oui, j’ai quelques chèvres, mais jamais assez ».

En 2004 ou 2005, 17 mois sans vraie pluie, qui dit mieux? Mais il est fou ce type! Ou mordu de défis impossibles, ce qui revient au même. Pourtant, cette année-là, Pascal est le seul du coin à récolter quand même et même pas mal.

Pas de doute, il cache un sacré truc, puisqu’il fournit Germinance, graines Del Païs, Semailles, en Belgique, et Jardin’enVie auquel il fournit aussi des plants. Et tenez-vous bien: sans aucun
traitement, ni intervention, ni aucun soin d’aucune sorte, fussent-ils bio.

Sa théorie: « C’est volontaire; c’est pour apprendre aux plantes à résister aux maladies. Comme pour les humains: les Indiens d’Amérique ont été décimés par la rougeole importée par les premiers colons parce que la maladie étant inconnue, ils n’avaient pas développé de résistance. Pour les plantes malades, on préconise de les arracher, de les brûler et surtout de ne pas replanter la même variété au même endroit. On empêche donc la fabrication d’anticorps dans la descendance. Entre nous, si on avait brûlé en Europe, tous les gens qui ont eu la rougeole, il n’y aurait plus grand monde! Or, de génération en génération la rougeole est devenue bénigne, à part de très rares cas gravissimes qui ne justifient pas l’éradication des sujets porteurs. »
« Non! Non! Nous n’aborderons pas ici le sujet des vaccinations! » s’empresse de dire Valérie en riant.

Que fait donc Pascal en cas d’attaque, comme l’an dernier, de fusariose sur les tomates? Réponse:
« SURTOUT RIEN. Ne pas avoir de volonté d’éradiquer la maladie. Des plantes vont repartir du pied et quelques-unes produire quand même. Récolter alors les fruits dont on sèmera les graines l’année suivante et replanter au même endroit. Si la plante s’en sort, c’est qu’elle est résistante et en perpétuant les semences, en deux ou trois générations, on aura une variété résistante.
Si par hasard, elle ne résiste pas, ouste, va voir ailleurs si c’est mieux. »

Et Pascal d’ajouter que les agronomes sont partis sur une idée fausse, disant que les plantes mangent ce qui est dans la terre, mais qu’ils n’ont pas eu l’idée qu’elles rejettent aussi ce qui leur est toxique et que là est le problème de la monoculture, donc le développement de maladies, donc la nécessité de traiter, etc. Or ce qui est toxique pour une plante peut en nourrir une autre. D’où
l’intérêt de la biodiversité et des rotations. Pascal affirme qu’il existe une autre idée fausse: celle d’avoir voulu produire des lignées pures.
« C’est pareil avec les chiens de race. Toujours un pet de travers, et souvent fourrés chez le toubib avec des problèmes importants ».
Pascal l’affirme et on peut lui faire confiance, depuis plus de vingt ans qu’il expérimente dont huit à Olmet. Et ça marche! Comme il dit, après être passé pour un barjo: «Maintenant, tout le monde me court après ». Et l’INRA, et la Faculté pour des cours, et les médias… et moi et moi et moi!

Cela dit, la satisfaction du pionnier et la gloire qui s’ensuit se paient cher, très cher. Au prix de la non-rentabilité de l’entreprise. Incompréhensible pour la plupart des gens. Au début quand Pascal vendait des légumes, ça allait.
Je sens qu’ici des voix s’élèvent: «Mais il est vraiment fou, ce type! ».
Pourquoi? C’est tout simple: dans le système économique courant, produire des semences en grosse quantité pour de gros revendeurs est rentable; en revanche, le faire pour de très nombreuses variétés (150 de tomates chaque année pour 450 en réserve et 150 variétés d’autres légumes dont 30 de melons), obligatoirement destinées à de petits revendeurs bio par correspondance, fussent-ils
copains, ne l’est pas. Une telle pratique implique une multiplicité de manipulations, donc un travail gigantesque d’expérimentation, sélection, récolte, tri, stockage, commercialisation. Mille manipulations indispensables.

En plus, tout le travail d’expérimentation et de recherche, qui s’affine d’année en année, n’est jamais fini et ne reçoit aucune rémunération, sinon des applaudissements et le sentiment de faire partie de ceux qui vont peut-être sauver l’agriculture.
La gloire pour du vent, c’est le lot de nombre de pionniers. Pascal et sa famille vivent dans des conditions plus que rustiques, dignes de soixante-huitards innocents, en retour à la terre dans un endroit dont plus personne ne veut, à part peut-être pour des vacances farniente/bronzette. Pour survivre? Des activités annexes, comme faire du bois pendant l’hiver.
Folie ? Passion ? Vocation? Me vient brusquement le mot « passeur ». D’un monde (et de l’agriculture qui va avec) à un autre monde.
Comme diraient Valérie et Eric avec la devise de Jardin’enVie: « Pour un retour vers le progrès ».

Respect Pascal et salut bien bas. Que les Dieux des Semences soient avec toi.

• FAIRE AVEC CE QU’ON A:
sa terre, son climat… en observant, observant, observant. Ce que préconisait ma chère Gertrüd Franck* qui louait aussi son manque de culture de départ en matière d’agriculture : « N’ayant jamais
rien pratiqué, rien vu, rien lu, je n’avais aucun a priori ».
• NE JAMAIS ENLEVER LES CAILLOUX qui servent de régulateurs de chaleur, d’aération de la terre, de stockage d’humidité par-dessous et d’abri aux vers de terre. Ce que disait ma tante, paysanne
et maraîchère dans le Dauphiné dans les années soixante.
Question perfide de ma part à Pascal: « Je n’ai pas de cailloux dans ma terre, dois-je en importer? »! Ce que je teste, car trop curieuse, avec les galets du Rhône au pied des aubergines
et poivrons. La réponse est énoncée plus haut : faire avec ce qu’on a !
• NE JAMAIS ENTERRER PROFONDÉMENT de matière organique que ce soit du fumier, du compost, du BRF…
• NE JAMAIS LAISSER LE SOL À NU: utiliser des engrais verts, de la paille, des cagettes, des fagots, des cartons, des palettes, des cailloux, du BRF, pour maintenir la vie microbienne et isoler les plantes du sol quand c’est nécessaire.
• PRATIQUER LA BIODIVERSITÉ.
• N’UTILISER QUE DES VARIÉTÉS ISSUES DE SEMENCES PAYSANNES qui savent s’adapter et ont la faculté de résister. Pas de pitié pour les autres. Sauf si vous n’en trouvez pas en semences paysannes et
seulement, comme dit Patricia Beucher, « si c’est pour le sport… ou pour faire plaisir à l’amour de votre vie qui n’aime que le piment d’Espelette maison, alors là… »*
• RESPECTER LA “PSYCHOLOGIE” DES PLANTES. Exemple, celle de Môssieur L’Oignon qui n’aime ni la couverture ni la concurrence.
• NE PAS AVOIR LA VOLONTÉ MALENCONTREUSE D’ÉRADIQUER LA MALADIE, contrairement aux pratiques habituelles, qui alors, ne peut pas permettre à la plante de développer des défenses (1)
• VOUS VOULEZ CONSERVER UNE VARIÉTÉ DE TOMATE? « Lisez la vie de la fleur sur le fruit » (paraît que Pascal est un expert… mais c’est quoi, ça?).
Plantez côte à côte. Il faut sélectionner en fonction de critères que vous avez choisis: couleur, forme, précocité, productivité. Et si vous créez une variété, sachez qu’elle ne peut être fixée qu’au bout
de 7 ans. Ainsi de la variété créée par Pascal: la tomate ‘Petit Arbre’.
(1) Cette pratique, me dit Éric, rejoint la théorie délaissée de Lamark, naturaliste méconnu et éclipsé par Darwin, qui remet en cause les fondements des principes à la base des hybrides F1 et des OGM. Consulter internet.

Références:
* Gertrüd Franck, Mon jardin fleuri, sauvage et productif,
éd. Terre Vivante
* Patricia Beucher, Le jardin du paresseux, éd. Ulmer
• Semences Paysannes : http://www.semencespaysannes.org
• Minga : http://www.minga.net
Jardiner sur les conseils de Maîstre Poot Pascal Poot pionnier en semences au Larzac
Tout avant l’heure, rien comme les autres !
Dans la garrigue du Larzac beaucoup de cailloux, très peu de terre et pourtant des courges

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Re: pages pdf

Message par Marie_May » 18 mars 2015, 23:36

Super article, Plumee.
Si je vais le voir, ce Pascal Poot, je n'aurai pas besoin de me creuser la tête pour faire un rapport. Je crois que tu as tout dit.

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Re: pages pdf

Message par Chichinette 11 » 18 mars 2015, 23:46

Oui mais ce serait bien de le poster dans le bon sujet pour le retrouver (épi ensuite, on pourrait le retirer d'ici ).

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