Les temps changent !

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Les temps changent !

Message par plumee » 29 oct. 2021, 16:25

Comme je ne sais pas où mettre cette vidéo (il y a 24 pages de sujet et pas eu la patience de les voir toutes!),
j'ouvre ce sujet.

Il s'agit de propos de Nasser, président égyptien de l'époque (1953), à propos du voile.

https://www.youtube.com/embed/D-DZUnh8-Ro

Claude
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Re: Les temps changent ! Sur le voile …

Message par Claude » 29 oct. 2021, 22:22

Je ne vois qu’1 vidéo, dame Plume. :?:

.

J’ai vu avec intérêt cette vidéo historique de Nasser qui se moquait gentiment de l'émissaire des Frères musulmans et de sa revendication idéologique. (J’ai rajouté une majuscule à « Frères » car il ne s’agissait pas d’un individu, d’un simple quidam, mais du représentant d’un mouvement pour un soi-disant « retour » à une vision fantasmée.)

S’il avait su ! Le pauvre Nasser ne pouvait pas deviner que les idées de cette petitevconfrérie ainsi que d’autres sectes fondamentalistes prendraient de l’importance. Et que toutes ces idéologues religieux trouveraient un appui politique et logistique puis pourraient essaimer. Sans la force de frappe des pouvoirs féodaux enrichis par le commerce du pétrole, je parie que la grande masse des musulmanes ignoreraient de telles élucubrations et l’on continuerait d’en sourire comme le faisait Nasser en son temps.

Quand j'étais jeune, on voyait des femmes voilées plutôt dans les campagnes françaises. Et les vieux films italiens. :lol: La plupart de ces dames allaient à la messe. Rétrospectivement, je me dis que le port de ce voile noir ou fichu et d’habits modestes reflètent le vieux fond patriarcal associé aux monothéismes qui se sont développés tout autour du bassin méditerranéen. Cette norme impose une forme de « dignitė » féminine qui confine ( :P ) les femmes dans le double assujettissement au mari et aux taches ménagères. Et il faut le dire, cela n’a rien de bien religieux.

Chichinette 11
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Re: Les temps changent!

Message par Chichinette 11 » 29 oct. 2021, 23:44

il y a 24 pages de sujet
À mon avis, c'est du sous forum« des petits riens et des grands touts... » que Plumee parlait :mrgreen:
Capture d’écran 2021-10-29 à 29 oct. 23.42.24.png
(6.94 Kio) Téléchargé 147 fois

Marie_May
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Re: Les temps changent!

Message par Marie_May » 31 oct. 2021, 10:57

Très chouette vidéo, merci, Plume.

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Re: Les temps changent!

Message par Claude » 31 oct. 2021, 15:34

Chichinette 11 a écrit :
29 oct. 2021, 23:44
il y a 24 pages de sujet
À mon avis, c'est du sous forum« des petits riens et des grands touts... » que Plumee parlait :mrgreen:
Capture d’écran 2021-10-29 à 29 oct. 23.42.24.png
Oui, chichi, je n’avais pas déclenché, :mrgreen: tu as raison.

Il m'arrive de me demander OÙ inclure telle ou telle info. En général plusieurs topics me font de l’œil.

Mais il m’arrive de faire fonctionner le moteur de recherche du forum en lui proposant un mot-clé
(par exemple : broyeur ou cornichon ou arrosage ……… )
pour voir apparaitre une liste d’items qui ont utilisé le mot-clé
soit dans le titre même, soit dans le corps du texte.
Cela rafraichit la mémoire (humaine).

Dans le cas de cette vidéo, on peut se demander quelle est la question sous-jacente et quel mot-clé pourrait fonctionner.
« Nasser » serait un bon candidat si nous étions un forum d’historiens.
« Humour » irait bien aussi. Mais à mon avis insuffisant.
Les mots-clés « Voile » ou « voile religieux » iraient bien puisque le President Nasser évoque l’obligation du voile. Et qu’enfin cette video historique ressort au moment où des idéologies religieuses ont remis le sujet à l’agenda de nombreux pays et où chez nous c’est devenu un mot du politique.

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Re: Les temps changent!

Message par Marie_May » 31 oct. 2021, 19:51

Créer un sujet pour ça, me semble plutôt indiqué.

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Re: Les temps changent!

Message par Claude » 31 oct. 2021, 20:03

Oui. Il suffirait dame Plume que tu modifies le titre «  Les temps changent ! « 
À la place on pourrait lire : La question du voile.

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Re: Les temps changent!

Message par Chichinette 11 » 31 oct. 2021, 21:08

M'enfin, elle titre comme elle veut. Que je sache, personne ne t'a jamais demandé de changer un de tes titres (ou j'ai oublié).
Et puis, il y a d'autres sujets pour lesquels les temps ont changé et ils auront une place toute prête ici.

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Re: Les temps changent !!!

Message par Claude » 01 nov. 2021, 09:44

Oh ! Yeah !
Gardons le titre.


Ce bien joli titre ne serait*il pas un clin d'œil aux vertes années 60 ……
The times they are a-changin’
Avec déjà comme des prémonitions climatiques dans les premiers vers.

.

.

Come gather around people, wherever you roam
And admit that the waters around you have grown
And accept it that soon you'll be drenched to the bone
If your time to you is worth savin'

Then you better start swimmin' or you'll sink like a stone

For the times they are a-changin'

Come writers and critics, who prophesize with your pen
And keep your eyes wide, the chance won't come again
And don't speak too soon, for the wheel's still in spin
And there's no tellin' who that it's namin'
For the loser now will be later to win

For the times they are a-changin'

Come senators, congressmen, please heed the call
Don't stand in the doorway, don't block up the hall

For he that gets hurt will be he who has stalled
The battle outside ragin'
Will soon shake your windows and rattle your walls

For the times they are a-changin'

Come mothers and fathers throughout the land
And don't criticize what you can't understand
Your sons and your daughters are beyond your command
Your old road is rapidly aging
Please get out of the new one if you can't lend your hand

For the times they are a-changin'

The line it is drawn, the curse it is cast

The slow one now will later be fast
As the present now will later be past
The order is rapidly fadin'
And the first one now will later be last
For the times they are a-changin
Traduction :

Rassemblez vous, braves gens, d’où que vous veniez,
Vous constaterez que l’eau, autour de vous commence à monter.
Admettez donc que bientôt, vous serez trempés jusqu’aux os.

Et si votre existence, mérite à vos yeux, d’être sauvée,
Alors dépêchez-vous de nager, pour ne pas couler comme une pierre

Parce que les temps changent

Venez tous, auteurs et critiques, vous qui prophétisez de votre plume.
Gardez les yeux grands ouverts, l’occasion ne se représentera pas.
Et ne parlez pas trop vite, car la roue tourne encore
Elle n’a pas encore désigné les heureux élus,
Et gardez à l’esprit que les perdants, aujourd’hui, seront les gagnants, demain


Parce que les temps changent

Venez tous, sénateurs et députés, répondez à l’appel, je vous prie.
Ne restez pas dans l’entrée, n’obstruez pas le passage,
Car celui qui ne suit pas le mouvement, risque d’être emporté.

La bataille dehors, fait rage,
Elle secouera bientôt vos fenêtres et ébranlera vos murs,

Parce que les temps changent

Venez tous, pères et mères, des quatre coins du pays
Et ne dénigrez pas ce qui échappe à votre entendement.

Vos fils et vos filles, sont devenus grands maintenant.
Vos vielles traditions, ont pris un sacré coup de vieux.
Si vous ne voulez pas participer, laissez-les, au moins libres d’en choisir de nouvelles,

Parce que les temps changent

La voie est tracée, le sort en est jeté.
Ce qui démarre lentement, va s’accélérer,
Aussi sûr que le présent d’aujourd’hui, sera le passé de demain.
L’ordre établi est en train de disparaître.
Et les premiers seront les derniers

Parce que les temps changent

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Re: Les temps changent!

Message par Marie_May » 01 nov. 2021, 10:00

Quand on connait la chanson, on sent tout de suite que la phrase "Parce que les temps changent" ne convient pas du tout à la musique....

Ah la la .... la traduction poétique, c'est bien difficile. Celle-ci n'aurait pas entraîner une génération comme "the times, they are a changin' " l'a fait.

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Re: Les temps changent!

Message par Claude » 01 nov. 2021, 10:13

Quand on se rappelle ce qu’étaient les années hippies ! L'opposition à la Guerre au Vietnam, le Peace and Love, l’Amour Libre, les fleurs et tutti quanti. …… Et le sort des-dits changements ?

Pffftttt !!!
Détail : j’ai tjrs été intriguè par l’orthographe de a-changin’
MM ?
.

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Re: Les temps changent !

Message par Claude » 04 nov. 2021, 14:53

Autre changement, la multitude de « complots » ……
Une enquête.´

DÉBATS • PIXELS
«  Dans l’univers conspirationniste, même un document notoirement faux peut être perçu comme la voix inattendue de la vérité

Dans son livre « Dans la tête des complotistes », à paraître jeudi 28 octobre aux éditions Allary, William Audureau, journaliste au service Décodeurs du « Monde », explore, au plus près des protagonistes, le développement les discours complotistes.

Publié le 27 octobre 2021 à 18h00 • Temps de Lecture 10 min.
………

Bonnes feuilles.

Pour moi, dont le factchecking est le métier, ces entretiens avec des complotistes ont été une leçon d’humilité. Littéralement. « Sois humble », m’a prié à plusieurs reprises Leonardo, arguant que les factcheckeurs sont trop définitifs. Il est vrai que certains de nos articles ont pu mal vieillir. En février 2020, j’ai ainsi écrit, citant les recommandations de l’[Organisation mondiale de la santé] de l’époque, que le port du masque n’était pas conseillé pour se protéger du coronavirus. Raté : avec l’évolution du savoir scientifique, et notamment la découverte des contaminations aéroportées, les autorités sanitaires ont fait machine arrière quelques semaines plus tard.

Dans le même esprit, une analyse que j’ai signée en avril 2020 sur « l’étrange obsession pour la thèse complotiste du virus créé en laboratoire », qui énumérait plusieurs infox loufoques comme l’idée que le coronavirus aurait été créé à partir du VIH, m’a été renvoyée à la figure au début de 2021, quand des experts ont relancé la piste d’une possible fuite accidentelle au sein d’un laboratoire de Wuhan. Tant pis si ces deux explications n’ont en réalité rien à voir : pour mes contradicteurs, c’était la preuve définitive que les complotistes avaient raison depuis le départ.
Lire aussi Article réservé à nos abonnés Origines du Covid-19 : l’hypothèse d’un accident à l’Institut de virologie de Wuhan relancée après la divulgation de travaux inédits
Ces épisodes, et bien d’autres, ont fini par m’inspirer un profond sentiment d’impuissance : si le factchecking aide souvent des personnes de bonne foi à ne pas se laisser berner par des rumeurs manipulatrices, il semble n’avoir aucune prise sur ceux qui se considèrent comme éveillés [terme utilisé par les complotistes eux-mêmes pour signifier qu’ils ont conscience de la « vérité », à la différence de la masse des « endormis »]. Tous mes interlocuteurs me l’ont confirmé, qu’ils soient repentis ou non. « Quand on est vraiment dedans, les arguments rationnels, ça ne marche pas du tout : on jette un voile de discrédit sur tout ce qui contredit la croyance », témoigne Clément, qui a longtemps navigué dans la sphère entourant le polémiste antisémite Alain Soral. Même Raphaël le Niçois, qui se targue pourtant d’avoir travaillé pour la presse de sa région, me renvoie une vision désespérante de mon travail : « Je sais que beaucoup [de factcheckeurs] sont payés pour mentir, c’est leur job. » D’une manière générale, les productions journalistiques qui tendent à démystifier les théories du complot sont davantage perçues comme une agression pilotée par les comploteurs que comme une main tendue.

Le principe de la boussole inversée

Ce peu de considération pour les articles de vérification est confirmé par la recherche académique. En analysant 1 741 messages publiés sur les réseaux sociaux, deux chercheurs norvégiens en sciences de l’information, Petter Bae Brandtzæg et Asbjorn Folstad, ont ainsi montré que les avis postés en ligne sur deux sites de factchecking anglophones de référence, Snopes et FactCheck.org, étaient négatifs à respectivement 68 % et 58 % . Parmi les principaux reproches identifiés par cette étude figure, d’abord le manque d’expertise des factcheckeurs – une critique qui peut être entendue, les journalistes n’étant certes pas juristes, sociologues ni virologues, raison pour laquelle ils sollicitent le savoir de ces spécialistes.

Les sites de factchecking sont également suspectés de suivre un agenda caché, ce qui relève en revanche d’un raisonnement conspirationniste. Ils présenteraient enfin un biais idéologique lié à leur affiliation supposée ou réelle avec la gauche. Il est vrai que les rumeurs complotistes circulent plus facilement dans les médias qui affichent leur positionnement à droite voire à l’extrême droite, comme l’a prouvé la couverture de la pandémie de Covid-19 par Sud Radio, la chaîne d’information CNews ou le site France-Soir. Les articles de vérification souffrent en l’occurrence d’un biais connu de longue date : un individu fait naturellement davantage confiance aux médias proches de son propre positionnement politique. Il a même été prouvé que, lorsque les personnes les plus militantes lisent des articles corrigeant leurs convictions, ces dernières s’en trouvent paradoxalement renforcées. C’est le principe de la boussole inversée : si un média que vous considérez comme votre ennemi vous assure que vous vous trompez, n’est-ce pas la preuve que vous êtes dans le vrai ?
Lire sur le sujet : Comment les réseaux sociaux accentuent l’enfermement dans ses idées
Pour ne rien arranger, le factchecking se voit désormais opposer des réponses éditoriales qui finissent d’anéantir son pouvoir de rectification déjà limité. Depuis le début de la crise sanitaire, des sites proches de la complosphère pro-Raoult, comme France-Soir, ont ainsi pris l’habitude de répondre aux articles de vérification par des contre-articles souvent très agressifs envers les médias traditionnels et leurs journalistes. Comme on l’a vu, la communauté QAnon [mouvement complotiste d’inspiration américaine] des DéQodeurs [groupe francophone de ce mouvement] a pour sa part choisi son nom pour « troller les “Décodeurs” du Monde », ainsi que me le glisse Leonardo en souriant. Si bien que les articles de vérification professionnels sont désormais piégés dans une logique partisane qui fait bien peu de cas de la vérité.

Premier réflexe

C’est pourquoi, dans le contexte d’un débat avec un éveillé, il ne faut pas espérer grand-chose des ressources journalistiques à disposition. Comme le pointe le psychologue belge Olivier Klein : « Quand quelqu’un relaie un discours complotiste, on est tenté de lui envoyer l’article de factchecking qui démonte ses croyances, accompagné d’un commentaire laconique. C’est la pire façon de procéder. » Il n’accordera aucun crédit à ces informations, et se sentira même agressé.

Aussi paradoxal et troublant que cela puisse paraître, face à un conspirationniste, il importe ainsi de faire un usage pondéré des informations vérifiées. Car, de la même façon qu’une personne endormie se sent agressée si on allume brutalement la lumière de sa chambre, et cherchera instinctivement à se cacher les yeux pour tenter de retrouver le confort de la pénombre, le premier réflexe d’un complotiste contredit sera de rejeter tout contre-argument pour préserver sa croyance. Une réaction qui répond en partie à une logique narcissique. (…)

Face à la contradiction, la plupart des êtres humains tendent à s’accrocher à leurs convictions, quitte à faire fi de la vérité. Mais chez les conspirationnistes, cette propension naturelle est d’autant plus marquée que les théories du complot leur apportent l’impression de s’élever au-dessus de la masse de leurs congénères.

Ton militant péremptoire

Or cette jouissance narcissique constitue une pente savonneuse : elle conduit à abandonner peu à peu la posture initiale du doute et du questionnement, pour glisser vers une certitude flatteuse, jusqu’à tomber dans une obstination maladive. Ainsi, à force de fréquenter des personnalités complotistes de premier plan, Terry, l’analyste financier inquiet de l’établissement d’une « dictature sanitaire » fatale aux libertés, qui a longtemps été si poli, plein de compréhension et de diplomatie, a fini par adopter à son tour un ton militant péremptoire.

Alors qu’il m’avait toujours fait savoir qu’il serait prêt à admettre ses erreurs, il admet également, un peu penaud, qu’il ne voit plus, désormais, ce qui pourrait le faire revenir en arrière. Les convictions d’un complotiste sont d’autant plus immunes à la critique que ce dernier pense s’être déjà extrait de l’ignorance : ses anciennes représentations du monde, celles, naïves, d’un « citoyen assoupi », ont été remplacées à ses yeux par les vérités supérieures d’un « citoyen éveillé ». Et autant il est possible de se déshabiller çà et là de ses erreurs, autant il est bien plus coûteux pour l’ego de se dévêtir du sentiment de son intelligence.

Le philosophe français Clément Rosset a consacré des pages féroces à ce qu’il appelle la « bêtise au deuxième degré », caractéristique selon lui des personnes qui, parce qu’elles se sont informées et ont changé une première fois d’avis, ont remplacé leurs préconceptions initiales, fragiles mais sans prétention, par des certitudes vaniteuses. Aux yeux de Rosset, elle est bien plus dangereuse que la « bêtise au premier degré », la simple ignorance : « Cette bêtise du second degré, apanage des personnes généralement considérées – à juste titre d’ailleurs – comme intelligentes et cultivées, est évidemment incurable : en quoi elle constitue une forme de bêtise absolue, à la différence de la bêtise au premier degré. » Car autant cette dernière peut être « détrompée », autant la bêtise au second degré est « incurable de trop bien raisonner ». (…)

Peur de la dissonance cognitive

Cette foi infatuée d’elle-même s’accompagne d’une spectaculaire propension à trouver une explication acrobatique à tout ce qui vient la contredire. Là encore, le complotisme ne fait que pousser à l’extrême une tendance naturelle chez l’être humain lorsqu’une de ses croyances est mise à mal par un élément extérieur inattendu. Ce sentiment désagréable d’incompatibilité entre ce qu’on pense savoir et ce que nous renvoie la réalité a un nom : c’est la dissonance cognitive, notion conceptualisée dans les années 1950 par le psychologue américain Leon Festinger. Face à une telle contradiction, observe Festinger, l’esprit humain cherche spontanément à atténuer l’inconfort par toutes sortes de stratégies : il peut fuir les sources d’information dissonantes, aménager des exceptions à leurs assertions, délégitimer l’énonciateur, nier la réalité, échafauder une explication magique, etc.

Les arrangements de ce type sont monnaie courante dans la vie mentale d’un complotiste, chez qui la peur de la dissonance cognitive est hypertrophiée. Pour parer à toute contradiction, il a notamment tendance à mobiliser un arsenal de figures du double : homme de paille, agent infiltré, sosie, acteur, clone, hologramme… Le cas de Tiffany Dover, une infirmière américaine qui, en décembre 2020, a fait un malaise vagal en direct sur une chaîne de télévision locale après s’être fait injecter une dose de vaccin anti-Covid, en fournit un exemple éclatant. La complosphère s’est rapidement convaincue que la jeune femme était décédée. Face aux rumeurs, son hôpital a publié quelques jours plus tard une vidéo la montrant en pleine forme. Ce à quoi les antivaccins ont réagi en décrétant qu’il ne s’agissait pas de Tiffany Dover, mais d’une actrice lui ressemblant, enrôlée pour camoufler sa mort.
Lire aussi Faux décès, chiffres mal interprétés : comment les antivaccins sèment le doute sur les effets secondaires
Ce recours à la rhétorique du double ne s’applique pas seulement à des personnes, mais aussi à des événements, voire à des pays. Le journaliste helvétique Sami Zaïbi explique ainsi avoir discuté avec une militante QAnon convaincue de l’existence d’une « deuxième Suisse, sous la Suisse, une Suisse souterraine, avec les mêmes rues, les mêmes magasins » : c’est là, lui a-t-elle expliqué, que « l’Etat cache les enfants qu’il a arrachés aux familles, pour que les réseaux pédocriminels puissent venir se servir ». Aussi ubuesque que paraisse cette proposition, elle permet de justifier que les militants QAnon n’aient jamais pu apporter d’élément tangible pour corroborer leur fameuse thèse de l’existence d’un réseau pédosatanique aux ramifications mondiales. Et bon courage pour apporter la contradiction à une telle croyance…

Goût de la complication

Dans l’univers conspirationniste, même un document notoirement faux peut être perçu comme la voix inattendue de la vérité. Le comte du Chayla parvient-il à faire envisager à Sergueï Nilus la possibilité que les Protocoles des sages de Sion, ce supposé plan de domination mondiale signé par des dignitaires juifs, ne soient pas authentiques ? Le moine antisémite renverse aussitôt l’argument : admettons qu’ils ont été fabriqués de toutes pièces ; qu’est-ce qui prouve que le contenu de leurs pages ne décrit pas avec justesse la réalité ? C’est le même raisonnement qui permettra aux nazis de considérer les Protocoles comme dignes de foi, alors même que la presse, notamment The Times, avait dès les années 1920 apporté les preuves de la supercherie. (…)
Lire aussi Article réservé à nos abonnés « Les Protocoles des sages de Sion », fake news antisémite à succès des années 1920
De telles explications requièrent des trésors d’imagination et de lourdes concessions vis-à-vis de la plausibilité. D’une manière générale, la rhétorique complotiste excelle à recourir au « chichi », ce goût de la complication théorisé par le philosophe Clément Rosset, qui le présente comme un « besoin de la duplication », motivé par un réel trop cru, trop singulier ou simplement trop contradictoire, qu’il faut obvier par tous les moyens possibles. Il s’agit, en somme, d’un art de l’esquive, qui, pour résorber la dissonance cognitive, peut aller jusqu’à nier le réel dans son ensemble quand celui-ci se présente comme une contradiction trop frontale.

Cette certitude granitique d’avoir accédé à une vérité supérieure va même parfois jusqu’au délire prophétique : persuadé de détenir la vérité, l’éveillé verrait aussi l’avenir. Dans une lettre à sa sœur, Sergueï Nilus partage son sentiment de préconnaissance de l’Apocalypse : « Non seulement je pressens que la chute arrive, mais je le sais, je sais d’où et par qui elle vient et ce qui nous attend dans un proche avenir… » Et même lorsque les événements finissent par contredire leurs prophéties, les complotistes les plus assurés ne se démontent pas.

« Dans la tête des complotistes », de William Audureau (Allary éditions, 320 p., 19,90 €).

William Audureau


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Re: Les temps changent !

Message par plumee » 26 nov. 2021, 09:27

Centre de climatologie.
Evolution depuis les années cinquante.

https://www.facebook.com/climatescienceinfo/

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Re: Les temps changent !

Message par Claude » 15 déc. 2021, 21:14

MM,
;) ça pourrait t intéresser.

Accueil / Idées et Débats
Interview

Quand David Graeber dynamite l’origine pyramidale du monde

Article réservé aux abonnés

Disparu prématurément l’année dernière, le célèbre anthropologue anarchiste, père des «Bullshit Jobs», travaillait à déconstruire le récit «faux et ennuyeux» qui légitime les formes coercitives et inégalitaires de nos Etats. Son dernier livre raconte une histoire nettement plus complexe des sociétés humaines. Rencontre avec son co-auteur, David Wengrow.
«Le monde des chasseurs-cueilleurs était plein d’expérimentations sociales audacieuses.» Ici, une œuvre peinte du XIXe siècle sur une peau de buffle par le peuple autochtone lakota des grandes plaines d’Amérique du Nord. (Akg Images. WHA)
par Thibaut Sardier et Nicolas Celnik
publié le 15 décembre 2021 à 16h53

Pour lui, c’était sans doute devenu un jeu. Et pour le lecteur, un plaisir de lecture à chaque nouveau livre : quel mythe de notre société contemporaine David Graeber allait-il bien pouvoir dynamiter ? En effet, l’anthropologue anarchiste américain s’était fait une spécialité de démonter nos idées reçues les plus coriaces, celles qui nous font accepter le monde tel qu’il va. Rembourser ses dettes, un impératif moral incontournable pour faire tenir notre système économique ? Le capitalisme, un système exemplaire reposant sur des métiers utiles et sur l’efficacité des employés ? Dans deux de ses livres les plus connus, la Dette : 5 000 ans d’histoire et Bullshit Jobs, celui qui fut un temps très impliqué dans le mouvement Occupy Wall Street montre qu’il n’en est rien… car il a toujours existé des mécanismes pour s’exonérer de certaines dettes, et parce qu’il existe des «jobs à la con» jusque dans les grandes entreprises mondialisées.

Disparu en 2020 à l’âge de 59 ans, Graeber va laisser les lecteurs sur leur faim. Mais il offre un dernier cadeau. Au commencement était… Une nouvelle histoire de l’humanité (Les liens qui libèrent, LLL), qui aurait dû être le premier tome d’une trilogie, s’en prend cette fois à tout ce qui légitime la forme pyramidale, inégalitaire et coercitive de nos Etats contemporains. Cette enquête historique plonge dans des travaux d’ethnologie et d’anthropologie oubliés ou sous-estimés. Nourrie des recherches archéologiques les plus récentes, elle affirme que les humains préhistoriques comme les peuples indigènes savaient imaginer des organisations sociales complexes, parfois plus propices à protéger la liberté que nos modèles contemporains. Autrement dit, l’évolution des sociétés ne suit pas un chemin linéaire menant de petits groupes de chasseurs-cueilleurs égalitaires à des sociétés industrielles urbanisées où les inégalités et les hiérarchies sont nécessaires. Et comme souvent chez Graeber, la conclusion est tournée vers l’avenir : il nous faut retrouver un esprit critique, et imaginer les sociétés de demain avec plus d’inventivité.

Cette enquête historique, David Graeber l’a réalisée avec l’archéologue britannique David Wengrow. Les deux chercheurs se sont rencontrés il y a une dizaine d’années, et se sont vite lancés dans cette vaste entreprise. Un «travail» ? Wengrow nous reproche d’employer ce mot (malgré nous) à plusieurs reprises. Pour lui, il s’agit plutôt d’un «jeu intellectuel», dont il explique à Libération les principales étapes.

Avec David Graeber, vous avez remonté le temps, et affirmez que vous n’avez pas trouvé une origine des inégalités. Quels éléments vous ont amenés à renouveler votre regard ?

Nous voulions remettre en cause une idée infondée : celle que le système social actuel serait l’aboutissement de milliers d’années d’évolution sociale, commençant avec les chasseurs-cueilleurs du Paléolithique, puis progressant par stade jusqu’aux sociétés urbaines industrialisées. Ces récits tiennent plus de la fable que de l’histoire. Les premières sociétés y sont décrites comme des modèles d’organisation très simples. Puis quelque chose se produit (souvent, c’est l’invention de l’agriculture), qui nous précipite dans l’histoire telle que nous la connaissons aujourd’hui. L’augmentation de la taille des groupes sociaux nous conduirait ensuite à adopter des formes inégalitaires et hiérarchisées de société. Ce récit est faux et ennuyeux ! Les dernières découvertes archéologiques permettent de montrer que depuis la Préhistoire, de nombreux collectifs humains, parfois assez importants, ont fonctionné sans hiérarchie sociale rigide, ou avec des dispositifs destinés à résister aux hiérarchies et à minimiser les inégalités. Le monde des chasseurs-cueilleurs avant l’apparition de l’agriculture était plein d’expérimentations sociales audacieuses.

Vous montrez que l’organisation sociale d’un groupe peut même varier en fonction des saisons. Selon vous, c’est l’une des clés pour comprendre l’évolution des sociétés. Pourquoi ?

Chez les Indiens des plaines, les Cheyennes et les Lakotas, la saison de la chasse au bison est un moment essentiel, à la fois pour l’économie et la survie, mais aussi pour accomplir un certain nombre de rites comme le mariage. L’anthropologue Robert Harry Lowie a observé que pour assurer son bon déroulement, les Indiens mettaient en place des escadrons de «police des bisons» autorisés à punir, emprisonner et tuer quiconque viendrait en perturber le bon déroulement. Mais une fois la saison de la chasse passée, cette police perdait ses pouvoirs et était démantelée. Lors de la saison suivante, d’autres personnes assumaient cette charge. En somme, une année on punit, l’année suivante on peut être puni : imaginez le genre de rapport à la police et à l’autorité que crée cette structure !

On peut utiliser ces observations pour imaginer comment évoluaient les sociétés au cours de la dernière glaciation [qui a pris fin il y a presque 12 000 ans, ndlr]. A l’époque, les humains d’Europe vivaient dans un environnement extrêmement sensible aux variations saisonnières. Il y avait des périodes de grande abondance, et, à l’inverse, des moments de disette. Les fouilles archéologiques ont découvert des preuves de systèmes tantôt très hiérarchisés, tantôt très égalitaires, adaptés au contexte du moment. Cela laisse à penser qu’un même individu pouvait donc vivre alternativement dans une société clanique, une société tribale et ce que nous décririons aujourd’hui comme un embryon d’Etat.

Qu’est-ce que ces exemples changent à notre compréhension générale de l’histoire des sociétés humaines ?

De récents livres à succès, comme Sapiens : une brève histoire de l’humanité de Yuval Noah Harari, imaginent ces étapes comme un processus d’adaptation inconsciente à des changements environnementaux. Pourquoi partons-nous du principe qu’il n’y a toujours eu qu’une seule voie possible ? Au lieu de se demander quelle est l’origine de la propriété, de l’Etat, ou des inégalités ; au lieu d’imaginer une succession linéaire de développements qui irait de la formation d’un clan à celle de l’Etat ; il nous faut prendre acte que la plupart de ces éléments existaient en divers endroits de manière immanente, mais étaient enfermés dans des variations saisonnières, dans des jeux ou dans des rituels. Avec cette approche, nous abolissons la fin de l’histoire postulée dans les années 90 par le politologue américain Francis Fukuyama, mais aussi le début de l’histoire.

Parmi les récits qui nous induisent en erreur, vous pointez le célèbre «mythe du bon sauvage», qui conduit à penser que l’homme à l’état de nature est fondamentalement innocent. Pourquoi ?

Les humains des temps prémodernes sont supposés être des sortes de caricatures de ce que nous voudrions qu’ils soient, des êtres ni critiques ni réflexifs. Mais que se passerait-il si nous envisagions la Préhistoire avec des «vraies gens» ? Ni des anges ni des diables, mais des personnes comme celles que l’on croise aujourd’hui, avec lesquelles vous pourriez avoir une conversation. Dans mon institut d’archéologie à Londres, nous analysons au microscope les restes de graines trouvées sur des sites préhistoriques. Cela permet de reconstituer les pratiques de domestication des végétaux de l’époque avec beaucoup de détails. Ce qui apparaît clairement, c’est que les gens ne s’y précipitaient pas aveuglément. Ils faisaient des tentatives, ils avaient des réflexions sur ce qu’ils faisaient, adoptaient une culture pendant un temps, puis l’abandonnaient. Regarder ces détails nous permet de raconter une autre histoire, qui ne se limite pas à l’idée de «révolution agricole».

Vous montrez que les Européens n’ont pas toujours réduit les indigènes à de «bons sauvages». C’est par exemple le cas d’un certain Kandiaronk, qui fut en son temps un critique très attentif de la société occidentale.

Kandiaronk est un chef politique wendat (huron) du XVIIe siècle qui s’est révélé être un débatteur très pointu au fil de ses échanges avec des Européens venus en Nouvelle-France. Un Français nommé Lahontan a publié des dialogues tenus avec lui. L’«autochtone» parle de religion, dissèque les récits de la vie de Jésus-Christ et pointe ses contradictions, s’interroge sur les effets de l’argent sur les sociétés humaines, sur la place des femmes, sans oublier les questions de liberté, et parfois d’égalité. Il livre un regard critique sur les sociétés européennes, où la liberté serait absente. Pendant longtemps, beaucoup ont considéré qu’il s’agissait d’un procédé littéraire, et qu’il ne fallait pas prendre les propos de Kandiaronk pour ceux d’un véritable «indigène». Mais les travaux des historiens attestent de la présence de Kandiaronk dans les salons du gouverneur général.

Les philosophes des Lumières se sont beaucoup nourris de points de vue comme celui-là. Et, contrairement à ce que l’on croit, ils n’ont pas créé le «mythe du bon sauvage». Comme l’a montré l’anthropologue Joe Ellenson, qui parle de «mythe du mythe du bon sauvage», l’idée selon laquelle Rousseau aurait inventé le mythe du bon sauvage avec son Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes a surtout été développée par des conservateurs racistes et eugénistes dans le contexte de la décolonisation. Ces gens trouvaient là un moyen utile de faire taire les chercheurs et les humanistes qui valorisaient les «indigènes», en leur disant qu’ils se complaisaient dans des histoires fantaisistes.

A vous lire, nous aurions perdu un grand pouvoir d’inventivité sociale. Nous vivons pourtant dans des sociétés «liquides», dans lesquelles les identités des individus ne sont pas figées. Cela signifie-t-il que nous retrouvons une capacité d’imagination… et une certaine souplesse ?

Je nuancerais cette affirmation. On a tendance à penser que la diversité des expériences de vie est un phénomène hypermoderne, mais c’est au contraire quelque chose d’assez classique dans l’histoire. Chez les peuples indigènes de la côte nord-ouest du Canada, certains individus changent de nom en fonction des saisons. Dans certaines civilisations, les gens peuvent quitter leur maison et leur famille, partir très loin, et tout simplement être adoptés par une autre famille ; dans d’autres, si vous perdez un proche dans un conflit, vous pouvez prendre un captif de l’autre société, qui devient alors un membre à part entière de votre famille. Ça, ce sont des expériences de changement d’identité radicales ! Cela peut faire paraître certaines de nos expérimentations sociales assez timides, en fin de compte. Et peut-être que nos ancêtres étaient plus psychologiquement flexibles qu’on peut le penser.

Bref, il va falloir faire encore des efforts !

Je crois que nous touchons là à un trait d’époque, l’impression ressentie y compris par la jeune génération que nous sommes figés dans une situation où il est difficile de parler de possibilités nouvelles, et d’en débattre avec des personnes avec lesquelles vous êtes en désaccord, tant les camps semblent polarisés. Le résultat, c’est l’acceptation d’une forme de statu quo

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