Dans les ACTUALITÉS de la planète

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Re: Dans les ACTUALITÉS de la planète

Message par Chichinette 11 » 12 août 2021, 10:07

Heuuuu ?
C'est pas d'aujourd'hui d'ailleurs, ça fait déjà 3 jours.

plumee
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Re: Dans les ACTUALITÉS de la planète

Message par plumee » 12 août 2021, 10:48

Hé bé …


Entre les cyclones, les incendies, les sécheresses, les déluges et les débordements humains en tous genres,
je vous le dis tout cru les amis: ça va mal sur notre planète.
Crotte! J'oubliais le cocovivirurus. :mrgreen:

Claude
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Re: Dans les ACTUALITÉS de la planète

Message par Claude » 12 août 2021, 11:55

Pandémie !
Pan-dérèglement climatique !
Pan-inégalités !

On peut s’apercevoir que les « gros » pépins réclament des réponses planétaires et donc malheureusement internationales = « c’est pas demain la veille «.

Petit colibri n’y arrivera pas tout seul. :twisted:

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Re: Dans les ACTUALITÉS de la planète

Message par Claude » 20 août 2021, 13:08

:? La planète est entrée dans l’ère des MÉGAFEUX.
.
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(422.42 Kio) Téléchargé 231 fois
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Infographie empruntée au journal Le Monde.

Plus : https://www.lemonde.fr/planete/article/ ... _3244.html

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Re: Dans les ACTUALITÉS de la planète

Message par Chichinette 11 » 21 août 2021, 19:07


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Re: Dans les ACTUALITÉS de la planète

Message par Claude » 13 déc. 2021, 15:14

Quatre États américains des USA frappés par une énorme tornade.
Images impressionnantes.

*****


Mise à Jour du 14.12.21.

Cette tornade serait peu habituel en hiver mais aucune argumentation pour la relier au réchauffement climatique ne tiendrait la route.

https://www.lemonde.fr/planete/article/ ... _3244.html

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Re: Dans les ACTUALITÉS de la planète

Message par Claude » 22 déc. 2021, 20:09

Du fœhn, un vent chaud sur le Groenland.
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https://www.liberation.fr/environnement ... BDI7Q2VEI/

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Re: Dans les ACTUALITÉS de la planète

Message par Plumix » 23 déc. 2021, 17:35

Merci Claude! Tu nous a bien plombé notre Noël :lol:

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Re: Dans les ACTUALITÉS de la planète

Message par Claude » 26 déc. 2021, 13:41

Là, elle me monte au nez !
.
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(266.29 Kio) Téléchargé 175 fois
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Faites vos provisions !
C’est le conseil avisé du Conseil Technique de la revue
« Cinquante millions de Consommateurs et moi, et moi »

;)

On va assister à des bagarres comme dans la Guerre du PQ
au printemps 2020 dans les rayons des supermarchés.

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Re: Dans les ACTUALITÉS de la planète

Message par Claude » 09 janv. 2022, 19:15

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(570.9 Kio) Téléchargé 168 fois
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Une carte du monde … des populations.
.

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Re: Dans les ACTUALITÉS de la planète

Message par PatriciAndree » 09 janv. 2022, 19:53

Le beurre va peut-être manqué c'est bien plus grave que la moutarde.

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Message par plumee » 09 janv. 2022, 21:27

Une carte du monde … des populations.
Et donc?…

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Re: Dans les ACTUALITÉS de la planète

Message par Plumix » 09 janv. 2022, 21:38

Le beurre va peut-être manqué c'est bien plus grave que la moutarde.
On ne pourrait plus tourner "Le dernier tango à Paris" :oops: :oops:

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Re: Dans les ACTUALITÉS de la planète

Message par Claude » 10 janv. 2022, 06:47

Plumix a écrit :
09 janv. 2022, 21:38
Le beurre va peut-être manqué c'est bien plus grave que la moutarde.
On ne pourrait plus tourner "Le dernier tango à Paris" :oops: :oops:
Je n’ai jamais vu ce film mais j’en ai entendu parler. Je n’ai pas envie de »sourire » depuis que j’ai appris le traquenard dont a été victime l’actrice ( j’ai oublié son nom ; d’ailleurs, cette affaire a sabré/marqué/pollué/cassé sa carrière d?actrice de cinéma ).

En effet, on aurait caché à la jeune actrice ce qui allait se passer, ce qu’on allait lui faire ! Elle n’était donc pas consentante. La scène dite culte aurait donc été un viol !

:idea:

Remarque = le bout de phrase souligné est important.

On peut plaisanter sur une scène torride,
—tout comme on peut avoir une opinion sur quelque chose d’autre—,
…… jusqu’au moment où l’on complète ce que l’on croyait savoir.
D’où mon « obsession » du « dossier à charge » et du « dossier à décharge ».
Faut alimenter les deux.

:mrgreen:

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Re: Dans les ACTUALITÉS de la planète

Message par Plumix » 10 janv. 2022, 18:19

Cher Claude, je pense que tu as compris que c'"était de l'humour très très grinçant🤕

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Re: Dans les ACTUALITÉS de la planète

Message par PatriciAndree » 10 janv. 2022, 18:43

Plumix lors de ce trait d'humour étais-tu à jeun ou beurré ?

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Re: Dans les ACTUALITÉS de la planète

Message par Claude » 10 janv. 2022, 18:48

Bravo à tous les deux, avec trois étoiles au Michelin pour Patricia dans la catégorie Cuisine au beurre.

:lol: :lol: :lol:

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Re: Dans les ACTUALITÉS de la planète

Message par Marie_May » 15 janv. 2022, 12:35

Elle s'appelait Maria Scheider. Je ne crois pas du tout que Bertolucci ait filmé un viol mais une scène de sexe brutal où Marlon Brando ne lui a pas demandé son opinion sur la sodomie avant de mimer l'acte en question. Et d'ailleurs, il semble qu'on n'ait pas non plus demandé son opinion à Maria Schneider au moment du tournage.

Mais de là à parler de viol... tu ne crois tout de même pas que les scènes d'amour et de sexe dans les films sont réelles, si ?

En revanche, c'est vrai que ça lui a conféré un halo de femme sulfureuse et mis un coup d'arrêt à la carrière de l'actrice. On était très prude, à l'époque. Pas elle apparemment. Cependant elle a continué à tourner. Elle ne semble pas avoir eu un caractère facile non plus.
Mon impression est de ce sont plutôt les interlocuteurs qui ont envie de parler de cette scène de sodomie chaque fois qu'ils évoquent Maria Schneider. Plutôt malsain, me semble-t-il.

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Re: Dans les ACTUALITÉS de la planète

Message par Claude » 15 janv. 2022, 13:04

Au temps pour moi.

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Re: Dans les ACTUALITÉS de la planète

Message par Claude » 23 janv. 2022, 13:45


Réchauffement climatique, perte de la biodiversité, acidification des océans. Saviez-vous que nous parlons là des «limites planétaires» ? Conceptualisées par une équipe de scientifiques suédois en 2009, celles-ci définissent les seuils critiques à ne pas dépasser, au risque de déséquilibrer de manière irréversible le système Terre. Et d’exposer l’ensemble du vivant à un effondrement global. Sur ces neuf limites, quatre ont déjà été franchies. Une cinquième est en passe de l’être : l’introduction d’«entités nouvelles» dans la biosphère. Comprendre, une pollution chimique d’une ampleur si inédite que ses incalculables effets destructeurs échappent à la connaissance scientifique.

………
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https://www.liberation.fr/environnement ... 4QPEI35L4/

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Re: Dans les ACTUALITÉS de la planète

Message par Claude » 14 juin 2022, 22:59

https://www.lemonde.fr/planete/article/ ... _3244.html

Au Sri-Lanka, une expérience inédite.
Le président avait rendu obligatoire l’agriculture biologique du jour au lendemain. Résultat : un fiasco décrit par une enquête du Monde.

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Re: Dans les ACTUALITÉS de la planète

Message par Marie_May » 15 juin 2022, 16:07

Comme "la suite est réservée aux abonnés", je ne saurais pas comment ont réagi les paysans sri-lankais. Mais il est sûr que de faire ça du jour au lendemain, quand on sait combien les engrais et pesticides appauvrissent la terre (voir Bourguignon et consorts), ce n'est pas étonnant que "l'expérience" ait raté - à moins qu'on ait voulu prouver que l'agriculture biologique, c'est de la foutaise... pour pouvoir ensuite continuer gaillardement à polluer tant et plus.

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Re: Dans les ACTUALITÉS de la planète

Message par Claude » 15 juin 2022, 16:39

Devant l’obligation officielle sans l’avis d’ experts, et l’arrêt brutal des importations des produits de la chimie, cette décision prise dans le cadre « familial » du président sri lankais dont le nom m’échappe, ajoutons l’absence de formation des agriculteurs, tout cela sans période de transition affût un capotage magistral.

Pour les paysans et exploitants, l’interdiction sans promotion d’alternatives était une belle erreur. Il ne faudrait pas penser que le Sri Lanka est un pays du Tiers Monde et que chez nous, ce serait plus facile de se passer des engrais et insecticides.

Je te passerai le texte plus tard. Là je fais une pause fraîcheur …

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Re: Dans les ACTUALITÉS de la planète

Message par Marie_May » 15 juin 2022, 16:49

Merci.

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Re: Dans les ACTUALITÉS de la planète

Message par Claude » 15 juin 2022, 23:00

Attention. Je n’ai pas complètement remis en forme. Les photos ont disparu lors du copier coller
mais pas leurs légendes ainsi que les liens vers d'autres articles, le tout éparpillées dans le texte.



Au Sri Lanka, une révolution biologique sabotée

Par Sophie Landrin (Anuradhapura (Sri Lanka), envoyée spéciale)

Publié le 13 juin 2022 à 01h06 - Mis à jour le 13 juin 2022 à 17h41
Temps de Lecture 8 min.



ENQUÊTE

Le président Gotabaya Rajapaksa a imposé en 2021, du jour au lendemain, l’interdiction totale des engrais et pesticides chimiques. Sans préparation, la réforme a été un fiasco.

Yanaka Lal Weerasinghe a les deux pieds dans la vase, un sac de riz sous le bras. Depuis le lever du jour, il disperse dans ses parcelles gorgées d’eau ces précieux grains. La deuxième saison des semences de riz a débuté mi-avril au Sri Lanka. Les deux précédentes récoltes ont laissé un goût amer à ce paysan de 61 ans qui vit à Mihintale, près d’Anuradhapura, dans le nord de l’île. Les rendements ont été faibles. L’homme est pauvre et il n’est pas sûr que le temple sacré, révéré des bouddhistes et qui domine la colline, lui apporte un quelconque soutien.

Yanaka Lal Weerasinghe, paysan de 61 ans, à Anuradhapura, au Sri Lanka, le 13 avril 2022.
Yanaka Lal Weerasinghe, paysan de 61 ans, à Anuradhapura, au Sri Lanka, le 13 avril 2022. ABDUL HALIK AZEEZ POUR « LE MONDE »
Comme tous les paysans de l’île de l’océan Indien, Yanaka s’est levé un matin avec l’impression que le ciel lui était tombé sur la tête. C’était le 27 avril 2021, le président de la République, Gotabaya Rajapaksa, accusé d’avoir précipité la faillite du pays, venait d’annoncer qu’il interdisait toute importation d’engrais et de pesticides chimiques et ordonnait d’utiliser des biofertilisants locaux pour faire de la nation insulaire le premier pays au monde à pratiquer une agriculture exclusivement biologique.

Lire aussi :
Article réservé à nos abonnés Au Sri Lanka, la crise politique s’apaise, la crise économique s’amplifie

Une décision à effet immédiat qui n’a laissé aucun répit pour les paysans. Une fois les stocks d’intrants épuisés, Yanaka, qui n’a reçu aucune formation, s’en est remis à la bonne volonté de la nature pour aider son riz à pousser et donner une bonne récolte. Il n’y a pas eu de miracle. Sa production a chuté et ses maigres revenus, aussi.

Une production de thé stratégique pour le pays

Les conséquences de la réforme ont été considérables pour les 2 millions de Sri Lankais, 25 % de la population active, qui sont engagés dans des activités agricoles, en particulier dans la production rizicole, l’une des principales cultures céréalières de l’île, avec plus de 700 000 hectares. Le riz est l’aliment de base, il fournit près de la moitié des calories totales et 40 % des besoins totaux en protéines de la population du Sri Lanka.

Des travailleurs dans une plantation de thé, à Kandy (Sri Lanka), le 12 avril 2022.
Des travailleurs dans une plantation de thé, à Kandy (Sri Lanka), le 12 avril 2022. ABDUL HALIK AZEEZ POUR « LE MONDE »

Une autre ressource a également été durement éprouvée : la production de thé, stratégique pour le pays. Le thé sri-lankais, prisé dans le monde entier pour son arôme subtil dû à sa culture sous trois altitudes différentes, représente 12 % des exportations – pour 1,2 milliard de dollars (1,14 milliard d’euros) en 2020 – et emploie plus de 1 million de personnes. Le pays compte six cents fabriques.


Dans les montagnes, au-dessus de Kandy, dans le centre de l’île, Sebastian Retty est à la tête de l’une d’elles, Orange Field Tea Factory, créée en 1917 à Gampola et gérée par sa famille depuis les années 1950. L’homme, voix rocailleuse et fine moustache, reçoit dans la maison familiale à deux pas de l’usine. Il ne possède pas lui-même de terres, mais produit un thé noir, à partir des feuilles d’un millier de petits producteurs locaux qui détiennent en moyenne 2 hectares. La fabrique et ses soixante-dix salariés délivrent 650 000 kg de thé par an, d’une couleur orange, au parfum raffiné.

Aggravation de la situation économique

Lorsque l’interdiction des intrants chimiques a été décrétée, il restait des stocks d’engrais achetés par la fabrique. « Nous les avons donc distribués à tous les agriculteurs, raconte Sebastian Retty. Ça nous a permis de tenir. » Une chance, dit-il, car ailleurs, la majorité des producteurs n’avaient pas de réserves.

Sebastian Retty, patron d’Orange Field Tea Factory, une fabrique de thé, à Kandy (Sri Lanka), le 12 avril 2022.
Sebastian Retty, patron d’Orange Field Tea Factory, une fabrique de thé, à Kandy (Sri Lanka), le 12 avril 2022. ABDUL HALIK AZEEZ POUR « LE MONDE »

En octobre 2021, après des récoltes difficiles, les paysans ont été les premiers Sri-Lankais à protester contre les frères Rajapaksa, le président et le premier ministre. Un mois plus tard, en novembre, face au désastre et au risque d’extension du conflit, le gouvernement autorisait de nouveau l’usage et l’importation d’engrais et de pesticides chimiques. La levée de l’interdiction est intervenue alors que la situation économique de l’île s’était encore aggravée. Le prix des engrais est devenu inabordable pour les paysans, comme celui du carburant pour acheminer les cargaisons de thé vendues aux enchères de Colombo.

Lire aussi l’archive (2019) :
Article réservé à nos abonnés Au Sri Lanka, le pouvoir en famille

« Le prix d’un paquet d’engrais est de 17 000 roupies [environ 45 euros] pour 50 kg. Il était de 3 500 roupies [9 euros] l’année dernière, détaille Sebastian Retty. Nous ne pouvons pas répercuter ce coût auprès de la ferme. On nous a proposé des engrais organiques, mais aucun agriculteur n’en a voulu car ils ont besoin d’azote pour faire pousser le thé et avoir de bons rendements pour supporter l’augmentation incroyable du coût de la vie au Sri Lanka. Or, pour favoriser la croissance des feuilles de thé, il faut des engrais chimiques. Si vous appliquez des engrais organiques, le rendement sera très faible. »

Une plantation de thé, à Kandy (Sri Lanka), le 12 avril 2022.
Une plantation de thé, à Kandy (Sri Lanka), le 12 avril 2022. ABDUL HALIK AZEEZ POUR « LE MONDE »

Entre novembre 2021 et février 2022, 81 500 tonnes de thé ont été produites dans l’île, soit une baisse de près de 18 % par rapport à la même période un an plus tôt, le plus bas niveau depuis 1999. Les recettes sont tombées à 287 millions de dollars au premier trimestre 2022, contre 338 millions de dollars un an auparavant. « L’industrie du thé risque de s’effondrer, pronostique Sebastian Retty, car l’augmentation des prix n’est plus soutenable. Notre priorité, c’est de payer les travailleurs et les agriculteurs, mais il est impossible de compenser l’inflation. Tout a augmenté, le diesel, les matériaux d’emballage, l’électricité. »

Insécurité alimentaire

L’ensemble de la chaîne souffre, du distributeur aux ramasseuses de thé, payées à la journée, comme Minama, 60 ans. Courbée en deux, un sac en tissu accroché au front, elle cueille à la main les feuilles puis les jette dans son dos. Elle est payée 800 roupies (2,10 euros) par jour. S’il n’y a pas de feuilles à ramasser, elle reste à la maison, sans compensation. « Nous avons beaucoup moins d’activité à cause de la baisse des engrais », se plaint-elle.

Dans les rizières, la situation n’est pas meilleure. Les rendements ont chuté à 2,92 millions de tonnes en 2021-2022, contre 3,39 millions l’année précédente. Le pays, qui était autosuffisant, est désormais menacé par l’insécurité alimentaire et doit importer.

Lire aussi :
Article réservé à nos abonnés Le Sri Lanka, au bord de la faillite, annonce un programme d’aide à la population d’un milliard d’euros

Le président de la République a lui-même saboté sa propre réforme, mettant en œuvre sa révolution agricole pour de mauvaises raisons, sans méthode ni calendrier. En avril 2021, le pays est en proie à la crise économique la plus grave qu’il ait connue depuis son indépendance. Le Sri Lanka, en raison de son insularité, est fortement dépendant de l’extérieur et importe chaque mois des biens payés en dollars. Or, l’Etat n’a quasiment plus de billets verts et l’essentiel de ses réserves de change passe dans le remboursement de la dette extérieure, 35 milliards de dollars. Les revenus du tourisme, qui permettaient de faire face, ont fondu avec la crise du Covid-19. L’importation d’engrais représente à elle seule 400 millions de dollars par an. Le gouvernement n’hésite pas : il décide de couper le robinet et interdit leur utilisation.

Lire aussi :
Article réservé à nos abonnés Le Sri Lanka, une île à la dérive

« Le gouvernement a été incapable d’écouter les experts. Toutes les décisions ont été prises à la table familiale des Rajapaksa, sans consultation », tempête le député Aturaliye Rathana Thero, un moine bouddhiste, militant d’une agriculture durable. Sur le plan financier, l’opération s’avère catastrophique. Pour aider les agriculteurs, le gouvernement a dépensé 350 millions de dollars. Ces aides n’ont pas compensé les dommages, mais elles ont un peu plus creusé le déficit de l’Etat.

Dans une rizière à Anuradhapura (Sri Lanka), le 13 avril 2022.
Dans une rizière à Anuradhapura (Sri Lanka), le 13 avril 2022. ABDUL HALIK AZEEZ POUR « LE MONDE »

Bon diagnostic

La transition vers une production biologique figurait dans le programme du candidat Rajapaksa lors de sa campagne pour l’élection présidentielle en 2019, mais il avait proposé alors de mettre en œuvre la réforme sur dix ans. Ordonnée brutalement, l’opération était vouée à l’échec. Il faut au minimum trois à cinq ans pour convertir un agriculteur, lui apprendre les techniques indispensables pour préparer son compost, lutter contre les ravageurs avec des méthodes naturelles, etc. A l’échelle d’un pays, dix à quinze ans sont nécessaires. Le Bhoutan, qui a annoncé en 2012, lors de la Conférence des Nations unies sur le développement durable de Rio, sa volonté de passer progressivement à une agriculture entièrement biologique, n’a pas encore atteint son objectif. Et pourtant, la taille du royaume himalayen est modeste – le pays ne compte que 700 000 habitants et 3 % de terres cultivées, comparativement aux 22 millions d’habitants du Sri Lanka.

Les lobbys des engrais se sont engouffrés dans le fiasco du Sri Lanka pour dénoncer l’ineptie de l’agriculture biologique à grande échelle. Le président Gotabaya Rajapaksa avait pourtant posé le bon diagnostic. Dans l’avis publié au journal officiel, il est noté que l’utilisation d’engrais et de produits agrochimiques, aussi productive soit-elle, a entraîné une « contamination des lacs, des canaux et des rivières », ainsi que la propagation de pathologies non transmissibles telles que les « maladies rénales », liées à la contamination des eaux souterraines.

Un agriculteur examine une récolte de riz récente, à Anuradhapura (Sri Lanka), le 13 avril 2022.
Un agriculteur examine une récolte de riz récente, à Anuradhapura (Sri Lanka), le 13 avril 2022. ABDUL HALIK AZEEZ POUR « LE MONDE

Pendant des années, à partir de la révolution verte mise en place en 1965, les paysans ont été encouragés à utiliser massivement des variétés de riz à haut rendement et des produits chimiques, engrais et pesticides, subventionnés par le gouvernement. La production de riz a triplé en quelques années. Le Sri Lanka est devenu le quatrième exportateur de thé au monde.

Les conséquences sur la santé sont apparues trois décennies plus tard, au milieu des années 1990, lorsque les hôpitaux de la province du Centre-Nord, vers Anuradhapura, la principale région agricole du pays, ont commencé à signaler une incidence anormalement élevée d’insuffisance rénale chronique. Les causes de cette maladie dans le monde sont généralement attribuées au diabète et à l’hypertension, mais dans le cas du Sri Lanka, elle se caractérise par l’absence de causes identifiées. On parle de « maladie rénale chronique d’étiologie inconnue ».

Au cours des deux décennies suivantes, elle a pris des proportions épidémiques chez les agriculteurs et les habitants des zones agricoles, devenant l’une des principales causes de décès dans la région. De multiples études ont été lancées, notamment par le ministère de la santé et l’Organisation mondiale de la santé, pour tenter de déterminer les causes.

Nadeesha Nishanthi est néphrologue dans deux hôpitaux du Nord, qui comptent mille malades. Elle a cent patients sous dialyse à Vavuniya et cent vingt patients à Padaviya. « Plus de la moitié des malades sont des agriculteurs », témoigne la spécialiste. Parmi eux, Nagarasa Susantha, 47 ans, ancien riziculteur. Raccordé à l’une des douze machines disponibles dans l’unité de Vavuniya, il raconte son calvaire : « J’ai utilisé pendant quinze ans du glyphosate dans mes rizières pour lutter contre les mauvaises herbes. Je suis malade depuis trois ans. » Le glyphosate produit par Monsanto a été interdit en 2014 au Sri Lanka par Mahinda Rajapaksa, à l’époque président de la République, en raison du lien présumé entre son utilisation et les maladies chroniques du rein d’origine inconnue.

La néphrologue Nadeesha Nishanthi, lors d’une consultation à l’hôpital de Vavuniya (Sri Lanka), le 13 avril 2022.
La néphrologue Nadeesha Nishanthi, lors d’une consultation à l’hôpital de Vavuniya (Sri Lanka), le 13 avril 2022. ABDUL HALIK AZEEZ POUR « LE MONDE »

Une étude venait alors d’être publiée dans la revue International Journal of Environmental Research and Public Health, mettant au jour le rôle du glyphosate, principal composé du Roundup, l’herbicide le plus utilisé dans la zone endémique. Les chercheurs avaient montré que, combiné à l’eau dure contenant des métaux lourds, comme le cadmium, le glyphosate devient toxique pour le rein.

Une autre publication scientifique, en août 2019 dans BPC Nephrology, portant sur 30 566 patients diagnostiqués dans onze hôpitaux de la province du Centre-Nord entre 2003 et 2017, principalement des agriculteurs, regroupés autour des rizières et des réservoirs d’irrigation, pointe aussi le rôle des pesticides. « Le fait que les agriculteurs soient plus touchés peut s’expliquer par une plus grande exposition aux agents étiologiques tels que les pesticides », écrivent les auteurs. Une fois la maladie installée, les patients n’ont aucune chance de guérison. La seule alternative à la dialyse est la transplantation rénale. Le renoncement à la réforme risque d’allonger un peu plus la liste des malades et des morts
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Sophie Landrin
Anuradhapura (Sri Lanka), envoyée spéciale

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