Greta Thunberg

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Claude
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Greta Thunberg

Message par Claude » 28 sept. 2019, 15:06

En France, la lutte pour le climat et contre ce qui déséquilibre les paramètres planétaire
est à la traîne par rapport à d’autres pays, d’autres continents. La dernière marche parisienne
ayant été gazée par les forces de l’ordre et kidnappée par des Black Blocks

J’ai apprécié ce compte-rendu de la marche au Canada : Article AFP publié par le journal Le Monde. ;)
https://www.lemonde.fr/planete/article/ ... _3244.html
.
CANADA

À Montréal, une marée humaine
défile avec Greta Thunberg



La manifestation a réuni un demi-million de personnes lors d’une nouvelle « grève mondiale pour le climat », à laquelle participait le premier ministre Justin Trudeau.



Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 03h04, mis à jour à 10h57
Temps de Lecture 2 min.


« Nous sommes en train de changer le monde », a lancé vendredi 27 septembre la jeune Suédoise Greta Thunberg à l’issue d’une manifestation géante à Montréal. Selon les organisateurs, elle a rassemblé près d’un demi-million de personnes, du jamais vu au Québec et l’une des plus grosses manifestations jamais organisées au Canada. La police n’a pas donné de chiffres officiels mais elle a salué une mobilisation « historique » qui s’est déroulée sans incidents majeurs.

Lire aussi « Vous avez volé mon enfance » : la phrase de Greta Thunberg remise dans son contexte


« Nous ne sommes pas à l’école aujourd’hui, vous n’êtes pas au travail aujourd’hui, parce qu’il y a urgence et nous ne resterons pas les bras croisés », a défendu la militante de la lutte contre l’inaction politique face au réchauffement climatique. « Cette semaine, les leaders du monde entier se sont réunis à New York. Ils nous ont déçus une fois de plus avec leurs paroles creuses et leurs plans insuffisants », a-t-elle déploré, en évoquant le sommet des Nations unies (ONU) sur le climat au début de la semaine.

Alors que le Canada est en pleine campagne électorale, le premier ministre, Justin Trudeau, s’est mêlé à la foule après avoir annoncé de nouvelles mesures pour l’environnement, comme il le fait quasiment chaque jour depuis le début de la semaine. Dans la matinée, il avait rencontré la jeune militante écologiste suédoise en tête-à-tête. Une rencontre qui n’a pas empêché Greta Thunberg d’égratigner la politique environnementale du gouvernement canadien. Comme la plupart des dirigeants de la planète, M. Trudeau « n’en fait pas assez » pour la planète, a-t-elle estimé lors d’un point presse avant la manifestation. Ce dernier s’est dit « entièrement d’accord » avec elle. « C’est exactement ce que nous allons faire », a-t-il promis. Dans la foulée, il s’est engagé à planter deux milliards d’arbres pendant dix ans s’il était réélu le 21 octobre.

Trudeau critiqué pour sa politique environnementale

En se mêlant aux manifestants, M. Trudeau, entouré de sa femme, Sophie Grégoire, et de leurs enfants, a pris le risque d’être interpellé par les manifestants sur sa politique environnementale. L’un d’eux a ainsi été arrêté sans ménagement et plaqué au sol par la police alors qu’il insultait le chef du gouvernement et menaçait de lui lancer des œufs, selon la chaîne CBC. M. Trudeau a été vivement critiqué pour avoir nationalisé l’oléoduc Trans Mountain, qui achemine le pétrole des sables bitumineux de l’Alberta aux côtes de la Colombie-Britannique, au grand dam des associations de défense de l’environnement.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi A l’ONU, les grands pollueurs se refusent à prendre des engagements pour le climat


Interrogée sur les critiques dont elle fait l’objet, Greta Thunberg a de son côté dit y voir un « compliment ». « Nous faisons aujourd’hui trop de bruit et les gens ont du mal à gérer, alors ils essaient de nous faire taire. Nous devrions prendre ça pour un compliment », a-t-elle lancé.

Le cortège des manifestants a symboliquement terminé sa course à quelques encablures de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI). Coïncidence du calendrier, les dirigeants de l’aviation civile, régulièrement accusés par le mouvement écologiste pour leur contribution aux émissions de carbone mondiales, y sont réunis depuis mardi et jusqu’au 4 octobre pour leur assemblée triennale sur le même sujet


Claude
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Re: Greta Thunberg

Message par Claude » 28 sept. 2019, 15:28

De la grosse manif italienne vendredi de Friday For Future
à la Plainte contre la France et 4 autres grands pays par 16 jeunes,
du Sommet Climar où 66 Etats se donnent pour objectif la neutralité carbone en 2050, rejoignant 10 régions et 100+ villes,
jusqu’à l’essai du ferroviaire allemand repeignant les rails en blanc pour limiter les effets de la canicule,
du refus de Bolsonaro assis sur le principe de souveraineté
………


La semaine verte a été très fournie. Les actualités se pressent.
Pour nous, pour le forum, il est difficile de recopier
le fil de la Semaine Verte de Libé
qu’on peut cependant retrouver en suivant ce lien :

https://www.liberation.fr/planete/2019/ ... te_1753118

Claude
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Re: Greta Thunberg

Message par Claude » 29 sept. 2019, 09:38

Une tribune libre dont je partage volontiers les arguments.
.

IDÉES • CLIMAT

« Greta Thunberg oblige les dirigeants
à sortir d’un unanimisme de façade »


Simon Persico. Professeur de science politique

La jeune militante suédoise parvient à repolitiser le débat, qui souffrait d’un consensus mou sur la nécessité d’agir pour la planète, estime, dans une tribune au « Monde », le politiste Simon Persico.



Publié hier à 06h30, mis à jour à 06h59 • Temps de Lecture 5 min.


Tribune.
Le déferlement de critiques qui s’abattent sur Greta Thunberg depuis son intervention au siège des Nations unies (ONU) est impressionnant. « Irrationnelle », « fanatisée », « totalitaire »… Les qualificatifs dégradants pleuvent.
Porte-parole sur la scène internationale d’un mouvement pour l’action climatique qu’elle a elle-même contribué à dynamiser, Greta Thunberg est devenue une cible de premier choix. Comment expliquer ce changement de ton à l’égard de l’activiste suédoise ? Et que nous disent ces critiques et leurs émetteurs de l’état du débat public sur la question climatique ? Pour répondre à ces questions, il faut distinguer différents types de critique.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Greta Thunberg, l’icône climatique qui déchaîne la vindicte


« Positions très radicales »

Il y a d’abord la remise en cause classique de l’écologie par ceux qui mettent en garde depuis longtemps contre les « prêcheurs d’apocalypse » ou autres « khmers verts ». On pense à Pascal Bruckner, Luc Ferry ou Michel Onfray. Rien de nouveau ici, si ce n’est que ce discours anti-écolo primaire est désormais repris par plusieurs responsables d’une droite française radicalisée, chez Les Républicains (LR) comme au Rassemblement national (RN).

En déclarant que l’environnement commençait « à bien faire » en 2009, Nicolas Sarkozy avait montré la voie du renoncement d’une large partie de la droite française à se saisir des enjeux écologiques. En cela, la France se rapproche des Etats-Unis, où les républicains portent un discours associant déni climatique et défense de l’insoutenable mode de vie américain.

Les critiques viennent également d’un bloc plus modéré et libéral, dont Emmanuel Macron est aujourd’hui le principal représentant. Portées par des membres de l’exécutif qui louaient jadis le dynamisme du mouvement pour le climat, elles sont de nature différente. D’abord, elles ne relèvent pas de l’argumentum ad personam qui masque mal la haine des femmes ou des personnes handicapées. Surtout, elles ne nient pas l’existence du problème – comment le pourraient-elles, quand le président de la République affiche dans le discours une détermination sans faille à « Make Our Planet Great

On reproche donc plutôt à Greta Thunberg ses « positions très radicales », pour reprendre les mots d’Emmanuel Macron. Et on questionne les modalités de son action, le boycott de l’école, la prise de parole véhémente dans les arènes internationales et la plainte devant le comité des droits de l’enfant de l’ONU.

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Des promesses de long terme

Le procès en radicalité est-il fondé ? Sur la forme, chacun est juge. Celle-ci n’a pas changé depuis août 2018 et la première « grève de l’école ». Ce sont justement cette pugnacité et ce discours très direct qui ont suscité l’attention du grand public.
Sur le fond, Greta Thunberg ne fait que réclamer ce à quoi les dirigeants se sont engagés. Si l’on veut limiter le réchauffement climatique et respecter l’accord de Paris, nous devons diviser par deux nos émissions de gaz à effet de serre en à peine plus de dix ans (2030), puis par quatre d’ici à 2050. Cet engagement est inscrit dans notre code de l’énergie depuis le vote de la loi sur la transition énergétique. On trouve les mêmes objectifs, maintes fois répétés, au Royaume-Uni, en Allemagne… ou en Suède.
Ces promesses consensuelles de long terme ont l’avantage de porter sur un futur souvent trop distant pour que les dirigeants du moment puissent être tenus pour responsables. Cela leur permet d’indiquer à des citoyens plus sensibilisés que jamais sur ces questions qu’ils ont compris l’ampleur du problème et – pourquoi se priver ? – de récupérer quelques électeurs écologistes en perdition.

Le problème, c’est qu’il existe un fossé entre ces engagements volontaristes et la réalité de la transition écologique dans tous les pays, y compris en France. Celle-ci, comme 181 des 197 Etats signataires, ne respecte pas les engagements pris lors de l’accord de Paris. Ses émissions baissent très lentement, alors même qu’elles devraient être réduites de moitié dans dix ans. Plus que les positions de Greta Thunberg, ce sont ces engagements légaux, fondés sur la connaissance scientifique, qui sont radicaux.

Lire aussi Ecologie : le bilan pas très vert d’Emmanuel Macron


« Comment respecter les engagements légaux sans transformation radicale de nos modes de production et de consommation ? »
Car comment les respecter sans transformation radicale de nos modes de production et de consommation ? Voiture individuelle (et industrie automobile), voyages (et industrie de l’aéronautique), alimentation (et industrie agroalimentaire), publicité… La liste est longue des secteurs qui sont appelés à muter en profondeur dans un laps de temps très réduit.

De nombreux économistes s’accordent à dire qu’une division par quatre de nos émissions pourra difficilement rester sans conséquences sur la croissance du produit intérieur brut (PIB) – celle-ci est très nettement corrélée aux émissions. De ce fait, la liste des mécontents qu’une telle transition ne manquerait pas de créer est longue aussi, que l’on pense aux industriels, évidemment, mais aussi aux employés de ces industries. Et l’on comprend mieux, du coup, l’urgence d’Emmanuel Macron – qui demeure, comme ses homologues, convaincu que la croissance est la mère de toutes les politiques – à ne pas agir.

Ripolinages verts

Greta Thunberg et, avec elle, les quatre millions de jeunes et de moins jeunes qui ont défilé le 20 septembre, refusent cet abandon face à une raison économique qui ne parvient même plus à réduire les inégalités.

Comme l’immense majorité des écologistes avant elle, elle prend au sérieux les rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et les engagements formulés sur la scène internationale. Comme l’immense majorité des écologistes avant elle, elle remet en question le dogme de la croissance.

La capacité de Greta Thunberg à recentrer le débat démocratique sur nos modes de production, combinée à son exceptionnelle impertinence dans l’exercice de ses droits les plus élémentaires de citoyenne suédoise – celui de boycotter, d’échanger avec des scientifiques du climat, de prendre la parole en public, de communiquer sur les réseaux sociaux –, suscite la réaction vive et sans surprise des tenants du développement économique à tous crins.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Avec Greta Thunberg, un trouble est jeté sur notre système de représentation politique »


En clarifiant les termes du conflit structurel qui sous-tend le défi climatique, Greta Thunberg oblige les dirigeants à sortir d’un unanimisme de façade. Quand les partisans du statu quo ont intérêt à préserver un consensus apparent autorisant tous les ripolinages verts, elle repolitise les questions d’écologie. Pour les défenseurs du climat, c’est une bonne nouvelle.
Simon Persico est professeur de science politique à Sciences Po Grenoble, rattaché au laboratoire Pacte.

Simon Persico (Professeur de science politique)

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