Et vous, est-ce que vous en pissez ?

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Claude
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Et vous, est-ce que vous en pissez ?

Message par Claude » 28 août 2019, 18:11

Oui, vous vous nourrissez plus sainement que la moyenne,
vous essayez d'être le plus bio possible,
mais êtes-vous si sûr(e) de ne pas pisser d’herbicide quand même ?


À Belle-Ile-en-Mer,
la stupeur des « pisseurs » de glyphosate

Par Cécile Bouanchaud
28.08.19

REPORTAGE
Les habitants ayant fait tester leur urine s’inquiètent de leur exposition inattendue à l’herbicide. A l’échelle nationale, 1 505 plaintes ont déjà été déposées, dévoile le parquet de Paris.

Au petit matin, en sortant de la salle communale de Bangor (Morbihan), Louisa a l’esprit serein de ceux qui n’ont « rien à se reprocher ». Elle et son fils viennent de participer à une « pisserie », consistant à mesurer leur taux de glyphosate dans les urines. « On n’aura rien, zéro », se dit la mère de famille, tenant par la main Simon (certains prénoms ont été modifiés), 4 ans. Pourquoi s’inquiéter, après tout ? Louisa vit à Belle-Ile-en-Mer, mange exclusivement bio. Deux semaines plus tard, les résultats tombent. Simon a dans ses urines 22 fois le taux maximal fixé par les autorités européennes pour une eau potable de qualité. De quoi écorner la carte postale du paradis insulaire.

Louisa et Simon font partie de quelque 6 000 citoyens, répartis sur 65 départements, qui ont participé à la Campagne glyphosate. Lancée en Ariège, en avril 2018, elle entend mesurer auprès de la population française le taux de pénétration de cette substance herbicide la plus répandue au monde, interdite à la vente aux particuliers depuis le début d’année.
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Le sujet inquiète : à la date du 21 août, le parquet de Paris révèle au Monde avoir recensé 1 505 plaintes ont été déposées en France pour « mise en danger de la vie d’autrui », « tromperie aggravée » et « atteintes à l’environnement ».



« L’imprégnation est généralisée, tout le monde en a, en permanence », résume Dominique Masset, qui copréside l’association Campagne glyphosate, évoquant des taux plus élevés en période d’épandage, entre avril et octobre. Sachant qu’il n’existe pas de valeurs biologiques d’interprétation (VBI) des dosages urinaires pour le glyphosate, les citoyens ayant testé ce produit phytosanitaire se réfèrent au taux maximal fixé pour l’eau potable, bien que celui-ci ne constitue pas un seuil sanitaire. Comme les autres pesticides, le glyphosate n’est pas censé dépasser 0,1 µg par litre d’eau potable en France, selon un arrêté publié en 2007 par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail.

Recueil sous contrôle d’huissier

A l’échelle nationale, les citoyens ayant fait les prélèvements présentent en moyenne 1,2 µg de glyphosate par litre d’urine. A Belle-Ile-en-Mer, la moyenne des « pisseurs » monte à 1,4 µg. Pis, quand on observe les résultats obtenus chez les enfants et les adolescents, le taux est encore plus élevé, atteignant une moyenne de 1,6 µg, soit seize fois le seuil autorisé.
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Le 25 mai, trente insulaires ont participé à cette « pisserie ». Agés de 4 à 73 ans, tous ont défilé à tour de rôle devant l’huissière – la participation au test coûte 110 euros par personne, comprenant notamment le paiement du laboratoire d’analyse. « C’est dommageable que ce soit aux citoyens de débourser de l’argent pour savoir ce qui est dangereux pour leur santé », lance Catherine Legras, l’instigatrice du projet, âgée de 64 ans, dont vingt et un passés à Belle-Ile-en-Mer.

Sarah et Florian sont installés sur l'île depuis bientôt deux ans. Lors d’un récent test pour détecter la présence de glyphosate dans leurs urines, leurs taux se sont révélés positifs, de 10 à 11 fois supérieurs à la normale.

Sarah et Florian sont installés sur l'île depuis bientôt deux ans. Lors d’un récent test pour détecter la présence de glyphosate dans leurs urines, leurs taux se sont révélés positifs, de 10 à 11 fois supérieurs à la normale. Samuel Gratacap pour Le Monde
L’opération est rapidement menée. « Il fallait se présenter en slip pour prouver que l’on n’avait rien sur nous avant d’aller uriner », explique Florian, 42 ans, arrivé sur l’île en février 2018, lorsque sa compagne, Sarah, a trouvé un emploi dans le tourisme.

Pour tous, l’annonce des résultats fut un choc, à la mesure des efforts fournis pour mener une vie saine. Catherine Legras se souvient de « la honte » qui l’a étreinte : ses urines affichaient un taux de glyphosate 22 fois supérieur à celui autorisé dans l’eau – le plus élevé sur l’île monte à 27 fois. « J’avais lancé la démarche, pensant être un modèle, et j’apprends que j’ai l’un des pires taux, confie cette “baba cool”, dont les poules gambadent dans le jardin. On était prostrés. »

« Mon fils a le taux d’un agriculteur qui aura Parkinson à 50 ans »

Elle prévient les autres par téléphone. Louisa croit à « une erreur ». Passé la sidération, la mère de famille a ressenti un profond sentiment de culpabilité : « Je me suis sentie responsable, je me suis dit que je prenais plus soin de ma santé que de celle de mon fils », se souvient-elle. Simon n’est pourtant jamais allé à la cantine scolaire, « pour qu’il mange sainement ». Leurs repas sont majoritairement composés de légumes de leur luxuriant jardin cultivé en permaculture.
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Sur une île où les habitants revendiquent fièrement leur qualité de vie, ces résultats sont venus égratigner les certitudes. « Je fais tellement attention et ça ne change rien, souffle Louisa, dont le sentiment d’impuissance le dispute à la peur. Mon fils a le taux d’un agriculteur qui aura Parkinson à 50 ans. »



« Un peu comme pour une maladie, tout le groupe s’est demandé : où est-ce qu’on a attrapé ça ? », témoigne Joseph Gallen, 69 ans, qui a réalisé le test avec sa femme, Marie-Pierre, et dont les résultats ajoutent du trouble au trouble. Alors que le couple de retraités partage le même mode de vie, l’un présente un taux de 1,1 µg de glyphosate par litre d’urine, quand l’une arbore fièrement le plus bas taux de l’île, soit 0,3 µg.
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« Quand on cherche des réponses, on n’en trouve pas, comme si le sujet était négligeable », déplore Priscilla Buttin, résumant le sentiment de déréliction ressenti par tous. Comme les autres membres du collectif, la mère de famille réclame la réalisation d’études poussées et indépendantes sur le sujet. Les soupçons se sont d’abord portés sur l’eau. Mais, selon les analyses réalisées à Belle-Ile-en-Mer par l’agence régionale de santé en 2018, les 150 molécules de pesticides détectées ne dépassaient pas les seuils réglementaires. Le collectif bellilois envisage toutefois de réaliser une analyse indépendante.

« Une certaine tension » avec les agriculteurs

Les regards se sont également tournés vers les agriculteurs. A Belle-Ile-en-Mer, qui compte 36 exploitations, dont huit en agriculture biologique, 37 % des terres sont agricoles. Si la majorité des exploitations répondent au modèle conventionnel, « il n’y a pas eu sur Belle-Ile d’intensification de l’agriculture comme on le voit sur le continent », fait savoir Mary-Anne Bassoleil, membre du Centre permanent d’initiatives pour l’environnement, évoquant « des exploitations agricoles familiales, privilégiant des pratiques raisonnées ». L’utilisation de pesticides est d’ailleurs trois fois moins importante que dans le golfe du Morbihan, selon les chiffres de la communauté de communes de Belle-Ile-en-Mer.



Dans ce contexte où l’agriculture est perçue comme une richesse, permettant de conserver une certaine autonomie, les habitants font preuve de mansuétude envers les agriculteurs. « Ils sont les premières victimes de ce système », reconnaissent plusieurs Bellilois. Les « pisseurs » ont d’ailleurs pu échanger avec certains d’entre eux lors des conseils municipaux de trois communes, même s’il y régnait « une certaine tension », admet Catherine. « C’est difficile de faire sans glyphosate », lui assène un professionnel. « C’est un petit milieu ici, le sujet devient vite tabou, on est tous amis avec un agriculteur », constate Louisa.
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Face à l’inaction des pouvoirs publics, les « pisseurs » invoquent « le principe de précaution » pour réclamer l’interdiction du pesticide et « des moyens pour favoriser la transition des agriculteurs ». A l’image d’autres maires français, Frédéric Le Gars, édile du Palais, principale commune de l’île, prévoit de prendre un arrêté interdisant l’utilisation des pesticides par les agriculteurs à 150 mètres des habitations et entreprises de sa commune. Un arrêté difficilement applicable, qui vaut aux élus qui le prennent – une vingtaine en France – d’être poursuivis devant un tribunal administratif. Un mal nécessaire pour « amener à une prise de conscience », dit Frédéric Le Gars.

« Un coup de communication »

Les trois autres maires de l’île ne sont pas du même avis. Evoquant « un coup de communication qui risque de mettre en difficulté les professionnels », Annaïck Huchet, la maire de Bangor, également vice-présidente chargée de l’agriculture au sein de la communauté de commune, « ne veut pas porter une responsabilité » qu’elle n’a pas. « Ce sont aux parlementaires de faire les lois », rappelle-t-elle.
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Faute de mesures concrètes sur le sujet, tous les membres du collectif vont déposer plainte à l’automne, comme le préconise la procédure instaurée par l’association Campagne glyphosate. Les « pisseurs » bellilois espèrent que des mesures soient rapidement prises, « pour que l’image de Belle-Ile colle vraiment à la réalité ».

Cécile Bouanchaud

Belle-Ile-en-Mer (Morbihan), envoyée spéciale

Claude
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Re: Et vous, est-ce que vous en pissez ?

Message par Claude » 28 août 2019, 18:35

Après la stupeur et notre colère, voici un peu d’apaisement :
.

Claude
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Re: Et vous, est-ce que vous en pissez ?

Message par Claude » 28 août 2019, 18:38

Au fait, comment faire pour connaître SON propre taux de glypho
et autres joyeusetés ?
Qui aller voir ?
Où aller pisser ?

;)

plumee
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Re: Et vous, est-ce que vous en pissez ?

Message par plumee » 02 sept. 2019, 07:35

Je n'ai pas besoin de faire faire une analyse pour savoir si mon pipi me dit que j'ai du glyphosate dans le corps.
J'en ai. Comment je sais?
Parce que j'habite dans une région fruitière bien polluée.
Parce que j'en ai utilisé il y a plus de 40ans, du temps où c'était dit inoffensif:
"Dans 90 jours, il n'y aura plus aucune trace dans le sol". :mrgreen:
Parce que étant intolérante alimentaire, mon système immunitaire (donc intestinal) est défaillant.
C'est Marie-May, il y a déjà quelques années qui m'avait parlé d'un document américain accusant le glyphosate
d'être à l'origine des intolérances alimentaires.


Tu peux trouver des renseignements ici:

https://www.campagneglyphosate.com/rejo ... -campagne/

Chez nous, il y a déjà eu plusieurs rassemblements pour prélèvement dans la Drôme.
Ça coûte plus de 100euros.

singe
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Re: Et vous, est-ce que vous en pissez ?

Message par singe » 02 sept. 2019, 10:27

Rien que ça !!!!!

Chichinette 11
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Re: Et vous, est-ce que vous en pissez ?

Message par Chichinette 11 » 02 sept. 2019, 11:45

Ben oui, ainsi ça en décourage beaucoup ...

plumee
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Re: Et vous, est-ce que vous en pissez ?

Message par plumee » 02 sept. 2019, 12:46

Plus de 100 euros l'analyse
Ben oui, ainsi ça en décourage beaucoup ...
Moi, j'ai pas besoin-in, nananèreeu… :mrgreen: :lol:
Qu'est-ce que je pourrais bien faire avec ces 100 euros que j'ai économisés?
Je sais! M' acheter tout plein de produits alimentaires sans gluten, sans et sans et sans. :lol:
Merci Monsanto! :mrgreen:

ege
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Re: Et vous, est-ce que vous en pissez ?

Message par ege » 02 sept. 2019, 21:24

le pb, c'est que plus c'est "sans", dans le commerce et depuis que la mode et les distributeurs se sont emparés du soit disant "bio", ben, plus c'est cher!!
vous avez pas relmarqué?

suis passé aujourd'hui à Linterducoin, il y avait des concombres ""S.R.P"!! kesako: sans résidus de pesticides: 1,39€ pièce, se donnent même plus la peine d'appeler ça "bio"!! en plus "S.R.P" ce n'est pas un label, tu peux tout mettre dedans.
les "A.R.P" ( A pour avec), eux: 0,79 €!
et après on dit que les pesticides c'est cher!!

vous conseille la lecture du dossier du canard n° 151 d'avril 2019: "tout n'est pas vert dans le bio"

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