Canicule : que faire sans clim’ ?

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Claude
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Canicule : que faire sans clim’ ?

Message par Claude » 25 juil. 2019, 16:30


DES SOLUTIONS POUR LA PLANÈTE
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Canicule : les gestes pour réduire la température chez soi sans climatisation

Même s’il fait 40 °C comme cette semaine, on peut être au frais sans abuser de la clim, qui représente 10 % de la consommation électrique mondiale.

Par Soazig Le Nevé Publié le 24 juin 2019 à 02h59 - Mis à jour le 23 juillet 2019 à 07h23

Cet été, votre mission, si vous l’acceptez : vous passer de la climatisation ! Energivore, elle représente 10 % de la consommation électrique mondiale, selon l’Agence internationale de l’énergie. Polluante, elle participe au réchauffement climatique en raison des fuites ou du mauvais recyclage des fluides frigorigènes, qui sont de puissants gaz à effet de serre. Calorifique, elle est en partie responsable de la « surchauffe urbaine », en augmentant à elle seule de 1 à 1,5 °C la température en ville par rapport à celle de la campagne environnante – le différentiel total pouvant atteindre 8 °C en cas de canicule.

Or, si nous ne faisons rien pour limiter le réchauffement climatique, d’ici à la fin du siècle, nous pourrions aller vers des températures de 50 °C, voire supérieures à 55 °C. « Les vagues de chaleur vont doubler ou tripler de fréquence. Il est donc urgent d’adapter nos habitudes mais aussi les formes urbaines », prévient Charlotte Izard, responsable climat et territoire au Réseau action climat.

Voici quelques solutions pour agir dès maintenant dans votre maison ou votre appartement.
Canicule : dès lundi, « la hausse des températures maximales va être spectaculaire »

Niveau débutant : avoir la maîtrise de son air

1/Préserver la température intérieure. Pour vous qui débutez, cela va mieux en le disant : il faut fermer les volets en journée dès que le soleil tape sur la fenêtre ou le faire avant de partir travailler le matin. « Les volets roulants sont ceux qui isolent le mieux, l’air qu’ils renferment servant d’isolant », explique Florence Clément, coordinatrice de l’information grand public à l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Fermer aussi les fenêtres dès que la température extérieure dépasse celle de votre logement. Profiter de la nuit pour aérer, ce qui permet de refroidir les murs, les plafonds, les planchers, qui emmagasineront la fraîcheur pour la restituer dans la journée. Traquer les appareils électriques : en cas de grosse chaleur, pas question de cuire un poulet ou de travailler avec l’ordinateur portable sur les genoux.

Si vous disposez d’un étage sous les toits, la nuit, vous pouvez faire un courant d’air efficace appelé « effet cheminée » en ouvrant un Velux et une fenêtre en bas. « Cela créera un mouvement d’air ascendant plus à même de chasser la chaleur vers l’extérieur des combles », poursuit Florence Clément. Si vous craignez de laisser une fenêtre ouverte en bas toute la nuit, scellez une grille devant l’ouverture.

2/ Créer un refroidissement naturel. Faites sécher du linge très humide à l’intérieur des pièces ou encore humidifiez un pot de terre cuite que vous aurez arrosé dans une bassine et placez-la à l’endroit où le logement est ensoleillé : en séchant, le linge et la terre cuite dégagent de l’eau évaporée, ce qui crée une climatisation naturelle, recommande Julien Dossier, directeur du cabinet de conseil Quattrolibri et auteur de Renaissance écologique, 24 chantiers pour le monde de demain (Editions Actes Sud). « En Inde, la méthode du “beehive cooling”, qui consiste à empiler des pots en terre cuite devant les maisons, crée un différentiel de température de plus de 10 °C entre l’extérieur et l’intérieur. »

3/ Proscrire tout achat impulsif d’un climatiseur. Vous n’êtes pas encore convaincu ? Réfléchissez : si tous vos voisins se ruent dans les grandes surfaces pour acheter un climatiseur portable (dix climatiseurs sont vendus par seconde dans le monde), ils contribueront le soir même à augmenter le phénomène d’îlot de chaleur du quartier. « Les climatiseurs portables sont intrinsèquement inefficaces, car il est nécessaire de laisser une fenêtre ouverte pour qu’ils fonctionnent, ce qui est une aberration puisque l’air chaud de l’intérieur est évacué à l’extérieur », relève Léo Pardo, responsable du suivi énergétique des appareils électroménagers au réseau CLER. Pensez-y aussi : « Entre un réglage à 28 °C et à 26 °C, vous consommez deux fois plus d’électricité. Et entre 28 °C et 24 °C, c’est quatre fois plus », prévient-il.

Niveau intermédiaire : s’armer contre la chaleur

1/ Jouer collectif. Il n’est pas superflu d’insister : sonnez à la porte de vos voisins, surtout s’ils sont âgés, pour prendre des nouvelles et partager les astuces « système D ». « Il ne faut pas agir à l’échelle unique du logement individuel mais à l’échelle de l’immeuble, de la rue ou du comité de quartier, reprend Julien Dossier, de Quattrolibri. Dans un immeuble, nous pouvons unir nos forces via le syndic de copropriété pour végétaliser les parties communes. » Lors de la photosynthèse, les végétaux transforment l’eau qu’ils drainent en vapeur d’eau, laquelle se diffuse ensuite dans l’air ambiant et contribue à le rafraîchir : c’est le phénomène de l’évapotranspiration, seul à même de réguler l’effet d’îlot de chaleur.

Vous pouvez même aller plus loin, avec Les incroyables comestibles, mouvement citoyen d’agriculture urbaine, qui accompagne la végétalisation des rues.

2/ Se protéger du surensoleillement. Si vous habitez dans une petite rue, pour briser le rayonnement solaire, vous pouvez tendre des draps ou, mieux, des vélums en toile entre votre immeuble et celui d’en face, comme le font les Méditerranéens. « Si deux copropriétés se mettent d’accord aujourd’hui, elles peuvent faire démarrer les études et passer les marchés afin de disposer, en 2020, d’un véritable équipement urbain, fixé sur la façade avec des pitons et déployable au besoin », encourage Julien Dossier. Des films solaires photovoltaïques présentent le double intérêt de produire de l’énergie et de créer de l’ombre. Les cours intérieures des immeubles sont aussi un lieu approprié pour tendre du linge humide et créer des écarts d’hygrométrie. Enfin, privilégiez les protections solaires extérieures : un store situé en façade préserve mieux de la chaleur qu’un store placé à l’intérieur.

3/ Repeindre en couleurs claires. L’albédo, vous connaissez ? C’est le pouvoir réfléchissant d’une surface, qui est variable en fonction de sa couleur. Comme chacun sait, le noir absorbe la lumière et la transforme en chaleur. « Le revêtement des sols extérieurs, les murs, les stores et les toitures doivent donc être de couleur claire », recommande Charlotte Izard, du Réseau action climat.

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Niveau confirmé : s’engager pour une rénovation énergétique des bâtiments

1/Isoler efficacement son logement. Si vous habitez dans une ville au nord de la Loire, la probabilité est forte que votre habitation n’ait pas été conçue pour affronter la chaleur. « La plupart des isolants utilisés sont efficaces uniquement en hiver », prévient Stéphane Merlaud, conseiller info énergie climat à l’Agence parisienne du climat. Tel le polystyrène qui, en été, laisse passer la chaleur au bout d’une heure. « Les deux meilleurs isolants sont la ouate de cellulose et la fibre de bois. Sous les toitures de zinc, ils sont particulièrement efficaces, emmagasinant pendant dix à douze heures la chaleur et atténuant in fine de 60 % son intensité. » Affûtez donc vos arguments pour convaincre votre copropriété de prendre en compte le « confort d’été » dans les travaux que vous souhaitez entreprendre. La demande d’isolants biosourcés croissant, la ouate de cellulose (qui n’est autre que du papier journal recyclé) est aussi bon marché qu’un isolant de masse comme le polystyrène et la laine de verre.

2/ Arrêter de bétonner. Mauvaise idée que de bétonner tout autour de sa maison en se disant que c’est plus pratique quand il pleut, car on ne se salit pas les pieds. « Cette envie de tout mettre propre dans la maison peut être contre-productive et rendre la vie très inconfortable l’été », souligne Florence Clément, à l’Ademe. En cas de chaleur, la terrasse est un gouffre d’air chaud renvoyé sur les ouvertures toute la nuit. Si vous voulez absolument une terrasse ou un balcon, mettez-les à l’ombre et placez-y des végétaux ou une pergola, pour éviter qu’ils emmagasinent le rayonnement solaire.

3/ Devenir missionnaire. Au lieu d’afficher son statut social par le nombre de chevaux de sa voiture, celui qui en a les moyens peut décider d’être « un philanthrope de la transition énergétique » en investissant dans une filière économique durable qui, à terme, sera accessible à toutes les bourses. « C’est un appel à l’engagement pour investir dans les entreprises, assurer des commandes et soutenir la distribution pour solvabiliser plus de marchés, argumente Julien Dossier. Il faut se remettre dans la peau des générations précédentes qui organisaient la charité publique. Souvenons-nous des hospices de Beaune, par exemple. »

Et si vous êtes chef d’entreprise, pensez-y : agir sur le confort thermique de vos salariés chez eux, c’est aussi assurer leur productivité au travail. « Au même titre qu’on trouve normal qu’une voiture fasse partie des avantages en nature, la participation financière d’un employeur à la rénovation thermique des logements des salariés est légitime », soutient Julien Dossier. A bon entendeur…

Soazig Le Nevé

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Re: Canicule : que faire sans clim’ ?

Message par plumee » 25 juil. 2019, 17:21

Super! Tout est dit.

Sauf pour la Plume qui a oublié qu'en cas de canicule, faut pas passer par la porte d'entrée
qui donne plein sud sur la terrasse bétonnée, cette année presque pas protégée par la vigne habituelle)
mais par le garage en sous-sol. Pfff…

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