Viticulture. Permanence

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Claude
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Viticulture. Permanence

Message par Claude » 13 juin 2019, 00:40

Article scientifique du Monde.
J’ai été bien étonné par les permanences propres à la culture de la vigne sur près de 3 millénaires… et par l’astuce technologique qui permet d’ouvrir son regard sur le savoir-faire des viticulteurs, et étonné également par l’ancienneté —dès l’Antiquité— de ce savoir-faire.
SCIENCES

Les mêmes cépages français depuis l’Antiquité

L’étude du génome de vingt-huit pépins de raisin anciens montre que l’essentiel de la vigne a été conservé par bouturage.

Par Vahé Ter Minassian

En France, plusieurs cépages sont restés presque inchangés depuis le Moyen Age ou l’Antiquité. Une équipe internationale impliquant l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), le CNRS et l’université de Montpellier vient d’en apporter la preuve par le truchement de la génétique.

Jazmin Ramos Madrigal du Muséum d’histoire naturelle du Danemark et ses collègues ont séquencé l’ADN de vingt-huit pépins de raisin provenant de différents sites archéologiques. Ils affirment, dans la revue Nature Plant du 10 juin, avoir mis en évidence des relations de fortes parentés entre les vignobles anciens et actuels du territoire français. Selon eux, certaines variétés, comme le pinot noir ou la syrah ont à peine été modifiées depuis la période romaine. Et d’autres, comme le savagnin blanc, cultivé de nos jours dans le Jura et dont les chercheurs ont retrouvé la trace à Orléans il y a neuf cents ans, sont restés en l’état !

Voici deux millénaires, au Ier siècle de notre ère, Pline l’Ancien s’émerveillait déjà du patrimoine vinicole du sud de la France, riche, disait-il, d’un important savoir-faire technique en matière de « bouturage » et de « 91 variétés de raisin différentes ».

Méthodes modernes de paléo-génomiques

Ces cépages – dont l’origine demeure inconnue – ont-ils été conservés ou ont-ils fini par disparaître, remplacés par d’autres, créés sur la base de croisement avec des vignes sauvages ou domestiques ? « Aucun élément ne permettait jusqu’à présent de répondre à cette question », indique Laurent Bouby, ingénieur de recherche CNRS à l’Institut des sciences de l’évolution à Montpellier.

D’autant que le même problème se posait concernant la période du Moyen Age. Certes, des dénominations toujours en usage avaient été repérées dans les textes pour cette époque, mais les historiens n’étaient pas en mesure de certifier qu’elles servaient à décrire les mêmes cépages qu’aujourd’hui.

D’où l’idée de recourir à des méthodes modernes de paléo-génomique afin de trancher définitivement le débat. L’équipe a commencé par prélever, sur neuf sites archéologiques répartis sur le territoire français, vingt-huit pépins de raisin datant de l’âge du fer (500 avant J.-C.), de l’époque romaine et du Moyen Age et qui, ayant été maintenus dans de l’eau à l’intérieur de latrines, de puits ou de fossés, avaient conservé du matériel génétique.

Leur ADN a été comparé aux séquences contenues dans la banque de données des ressources génétiques de l’INRA, qui réunit pas moins de 900 variétés de vigne domestiques et sauvages actuelles.
Photo de fouille archeologique
Seize anciennes variétés reliées à des cépages modernes

Le résultat ? « Il montre que ces cépages anciens ressemblent fortement à ceux cultivés de nos jours en Europe de l’Ouest, qu’ils ont probablement été créés avant l’introduction des premiers vignobles en France au VIe avant J.-C. et qu’à l’époque romaine, les viticultures maîtrisaient déjà les techniques de bouturage et de greffage nécessaires pour les conserver et les disséminer sur des distances d’au moins 600 km », explique Roberto Bacilieri, ingénieur de recherche INRA à Montpellier.
Seize de ces anciennes variétés de vigne ont pu être reliées à des cépages modernes. Démontrant, dans un cas une similarité avec le savagnin blanc et dans les autres, une relation de parenté au premier et au second degré.

Cela implique que les viticulteurs se sont, de génération en génération, transmis ces formes de raisins par l’intermédiaire de boutures. Ils n’auraient eu recours à des croisements qu’à une ou dix reprises au maximum… en un ou deux millénaires !

Vahé Ter Minassian
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plumee
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Re: Viticulture. Permanence

Message par plumee » 13 juin 2019, 07:05

J' habite tout-à-côté de Cornas, tout petit vignoble de Syrah, de fameuse réputation.
Il paraît que ce vignoble existe depuis les Romains.
C'est un vin dense et sombre que tout le monde n'aime pas.
Et pas donné!

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