Biodiversité. IPBES

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Claude
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Biodiversité. IPBES

Message par Claude » 07 mai 2019, 23:05

Cette tribune s’adresse à nous tous. C’est un document indispensable.
Et un pas important vu le nombre de pays impliqués dans le constat…
Ne reste qu’à concrétiser. ;)
Climat : « Nous dépendons fondamentalement
de la diversité du vivant »

TRIBUNE

Alors qu’est dévoilé, lundi, le premier rapport intergouvernemental d’évaluation mondiale sur la biodiversité, Audrey Azoulay, directrice de l’Unesco, et Robert Watson, président de l’IPBES, alertent dans une tribune au « Monde » sur l’urgence d’agir pour protéger « notre patrimoine mondial environnemental »


Publié hier à 07h59, mis à jour hier à 12h51 Temps de Lecture 3 min.


Tribune.

Lundi 6 mai, la Plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), le « GIEC de la biodiversité », dévoile, au siège de l’Unesco [Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture], à Paris, le premier rapport intergouvernemental d’évaluation mondiale sur la biodiversité.

Produit d’années de recherche et de coopération internationale avec des chercheurs du monde entier et le soutien des Nations unies à travers l’Unesco, la FAO [Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture], l’UNEP [programme des Nations unies pour l’environnement], et le PNUD [programme des Nations unies pour le développement], ce rapport a été adopté par 132 pays.

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Il nous rappelle l’urgence de la situation. L’urgence d’agir pour la biodiversité, qui est notre patrimoine mondial environnemental. L’urgence d’agir ensemble pour les générations futures.

Une menace pour la paix mondiale

La biodiversité est le tissu vivant de notre planète. Sa disparition compromet les contributions vitales qu’apporte la nature à l’humanité, mettant en péril l’économie, les moyens de subsistance, le patrimoine culturel matériel et immatériel de l’humanité dans sa diversité, la sécurité alimentaire et la qualité de vie, et constitue une menace majeure pour la paix et la sécurité mondiales. En outre, la perte de biodiversité touche de manière disproportionnée les populations les plus vulnérables, aggravant ainsi les inégalités.

Nous dépendons fondamentalement de cette diversité du vivant dans ce qui nous constitue en tant que sociétés.

Nous vivons peut-être le début de la sixième extinction de masse des espèces dans l’histoire de notre planète, avec une disparition qui avance à un rythme pouvant être des dizaines à des centaines de fois supérieur au rythme naturel. Le constat est accablant : le rapport estime entre 500 000 et 1 000 000 le nombre d’espèces menacées d’extinction dans les prochaines décennies
.

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Nous ne pouvons pas accepter de poursuivre sur cette voie qui conduirait à une destruction massive et rapide de la diversité du vivant, qui dilapiderait notre bien commun ainsi que la beauté du monde vivant. Ce qui signifierait une spoliation sans précédent des générations futures

Nous devons agir vite, en profondeur et de manière collective.


Les gouvernements ne pourront pas respecter leur engagement et mettre en œuvre les objectifs de développement durable de l’agenda 2030 [établi par les Nations unies] sans lutter en même temps, et avec la même implication, contre l’érosion de la biodiversité et le changement climatique.
Nous proposons de prendre la voie de la réconciliation
entre les humains et la nature : la biodiversité
doit être une priorité dans notre quotidien et faire partie
de nos modes et de nos lieux de vie


La conservation de la biodiversité contribue en effet à la réalisation des objectifs définis en 2015 dans l’accord de Paris sur le climat. Pour relever ces défis, nous avons les connaissances scientifiques suffisantes et nous pouvons nous appuyer sur des savoirs locaux, sources de solutions.

Le rapport d’évaluation nous confirme que la conservation de la biodiversité au sein des aires protégées est essentielle. Continuons à créer, à développer et à mieux gérer les aires protégées, comme les sites du patrimoine mondial naturel et les réserves de biosphère. C’est souvent un combat que de continuer à protéger ces territoires face à des enjeux de développement économique, mais nous le pouvons et nous le devons.

En plus de créer et de mieux gérer ces aires protégées, nous proposons de prendre la voie de la réconciliation entre les humains et la nature : la biodiversité doit être une priorité dans notre quotidien et faire partie de nos modes et de nos lieux de vie, y compris dans les villes et les zones urbaines. C’est la raison d’être des réserves de biosphère du programme de l’Unesco, qui sont des espaces de vie pour des millions d’habitants dans plus de 122 pays.


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Appuyons-nous sur ces exemples pour transformer en profondeur notre rapport à la biodiversité partout sur la planète. Cette réconciliation implique un changement de nos valeurs, de nos pratiques en termes de consommation, de production, d’alimentation, de moyens de transports. Elle nécessite d’impliquer la jeunesse mondiale et de lui redonner confiance dans nos capacités à nous transformer.

Après ce rapport historique de l’IPBES, personne ne pourra dire qu’il ne savait pas. Nous serons comptables de ce que nous ferons ensemble de ce travail devant une jeunesse qui nous regarde, qui s’exprime et qui sait à quel point la période est critique. C’est ensemble et maintenant que nous devons agir pour conserver notre planète. Il en va de notre survie en tant qu’espèce humaine vivant en interaction avec les autres espèces du monde vivant
.

Signataires :
Audrey Azoulay, directrice générale de l’Unesco.
Sir Robert Watson, président de la Plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (en anglais Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services/IPBES).

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