coup de main

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Marie_May
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coup de main

Message par Marie_May » 24 févr. 2019, 18:05

Est-ce que quelque abonné au Monde pourrait me faire parvenir l'article concernant une porcherie géante construite à Barrais-Bussoles dans l'Allier. Je ne peux en lire que le début. L'article date du 23 (hier). J'en ai besoin pour l'envoyer au bureau de notre assoc' ACT Nord Aveyron où nous luttons aussi contre une pareille implantation. Merci d'avance.

Claude
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Re: coup de main

Message par Claude » 24 févr. 2019, 21:23

Voici voilà.
Texte brut (non enrichi).
l’Allier, la menace d’une porcherie géante
Par Stéphane Mandard (Barrais-Bussolles (Allier)
Le 23 février 2019 à 11h06
Mis à jour le 24 février 2019 à 09h35

Riverains et militants écologistes s’opposent à un projet de ferme-usine devant accueillir 1 944 porcs adultes dans une zone naturelle sensible.
La porcherie de Barrais-Bussolles, dans l’Allier.
La porcherie de Barrais-Bussolles, dans l’Allier. / St.M

Quand Héloïse et Mickaël se sont installés en 2011 à Barrais-Bussolles, petit village de l’Allier perdu dans les collines du Bourbonnais, on leur avait vaguement parlé d’une porcherie. Du linge qu’on ne pouvait pas étendre dehors à cause de l’odeur tenace du lisier, de l’invasion de mouches l’été, des fenêtres qu’il fallait fermer malgré la chaleur. Une histoire ancienne, depuis que la cour administrative de Lyon, puis le Conseil d’Etat, avaient ordonné la fermeture de l’exploitation, à la fin du siècle dernier.

Alors, c’est « sereinement » que le jeune couple investit ses économies et son énergie pour retaper trois corps de ferme, avec vue dégagée sur la forêt. Un grand terrain pour le potager, un poulailler, deux chevaux et un âne. Le cadre idéal pour fonder une famille. Un « petit paradis », comme le définit Héloïse.

Sauf que depuis quelques mois, le paradis a des allures de purgatoire. La porcherie, qui avait fonctionné entre 1996 et 1997, a repris son activité en 2016. D’abord en catimini. « On nous disait que cela ne concernait que 400 à 500 cochons, raconte Mickaël. Mais à l’odeur, on a vite senti que c’était beaucoup plus. »

« Ammoniac et particules fines »

Le nouvel exploitant, MCP Elevage, a décidé de passer à la vitesse supérieure. Il a déposé un dossier en septembre 2018 pour étendre la capacité des installations : 1 944 emplacements de porcs à l’engraissement et 4 340 porcelets en post-sevrage. C’est bien plus que la taille moyenne – environ 650 porcs adultes – des élevages français. Le projet prévoit également que 7 000 mètres cubes de lisier seront épandus tous les ans sur des parcelles réparties dans neuf communes. Un des champs concerné borde quasiment le terrain d’Héloïse et Mickaël ; la porcherie est à moins de 800 mètres.

« Les nuisances, et pas seulement l’odeur, vont être décuplées », s’inquiète le couple de trentenaires. « Ce que je crains par-dessus tout, ce sont les émissions d’ammoniac et les particules fines que mes enfants vont respirer quotidiennement », s’alarme la jeune mère. « Demain, notre maison est invendable. Et nous n’avons pas l’argent pour en acheter une autre, ajoute son conjoint. Nous sommes bloqués. » Mais pas résignés, ni esseulés. Avec d’autres riverains et militants écologistes, ils font partie du Collectif des opposants à la porcherie industrielle à Barrais-Bussolles (Copibb).

Héloïse, devant sa maison, à proximité de la porcherie de Barrais-Bussolles dans l’Allier.
Héloïse, devant sa maison, à proximité de la porcherie de Barrais-Bussolles dans l’Allier. / St.M

Créée à l’initiative de la section départementale de l’association France Nature Environnement (FNE), le Copibb a manifesté sous les fenêtres de la préfecture à Moulins pour dire « non à la ferme-usine » et à l’importation d’un « modèle d’agriculture intensive qui a fait des ravages en Bretagne ». Le collectif a aussi adressé une pétition à la préfète de l’Allier pour le « développement d’alternatives agricoles humaines et écologiques ». Elle a reçu le soutien de plus de 80 000 signataires.

Sur une réserve d’eau

Las, la préfecture a donné son feu vert, le 8 février, assorti de quelques « prescriptions complémentaires » : la couverture de la fosse à lisier (4 000 mètres cubes) dans un délai de six mois, une « haie de végétation haute et dense » à implanter autour du site et un « bilan annuel » du plan d’épandage.

Des « mesurettes » pour Gérard Matichard, vice-président de FNE-Allier et secrétaire départemental d’Europe Ecologie-Les Verts. L’association prépare un recours contre l’arrêté devant le tribunal administratif de Clermont-Ferrand. Il y a vingt ans, après une large mobilisation, l’autorisation d’exploiter et le permis de construire avaient été annulés par la justice en raison, notamment, d’une étude d’impact environnemental insuffisante.

Lire aussi : Les « vaches-poubelles », victimes de la « maladie des déchets »
Mais entre-temps, la législation sur les installations classées à risque pour l’environnement a été assouplie. En dessous de 2 000 porcs adultes, une simple demande d’enregistrement – et non d’autorisation – est désormais nécessaire, ce qui permet d’éviter à l’exploitant de devoir produire une étude d’impact. Les porcelets, bien que pesant jusqu’à 30 kg, ne sont pas pris en compte par cette réglementation.

FNE fait surtout remarquer que l’étude d’impact fait toujours défaut vingt ans après l’annulation du permis de construire. « La situation hydrologique du site n’a pas changé, résume M. Matichard. La porcherie est toujours située sur une réserve d’eau. » Un bout de colline a été raboté pour installer les trois bâtiments (d’une longueur de 70 mètres chacun) et l’énorme fosse à lisier au lieu-dit L’Etang des rivières. En contrebas coule le Maupas, un ruisseau qui se jette dans la Besbre.

Elevage sur caillebotis

Les parcelles où sera épandu le lisier se situent sur le bassin de cet affluent de la Loire, un réservoir de biodiversité en partie classé zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique. Loutre, hérisson et martin-pêcheur d’Europe, salamandre tachetée, triton crêté : il abrite plus de 80 espèces protégées, dont certaines sont menacées. Cela plaide en faveur de la reconnaissance en « zone sensible » du site où se trouvent les champs destinés à l’épandage, selon M. Matichard.

Lors du conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques du 17 janvier, consacré à la porcherie, le maire de Barrais-Bussolles, Pierre Raboutot, a apporté son « soutien à ce beau projet ». L’édile n’a pas répondu aux sollicitations du Monde. Le directeur de la porcherie, Francis Le Bas, non plus. Gérant de la société MCP Elevage, qui a racheté la porcherie aux enchères en 2004, M. Le Bas est aussi le président de la coopérative porcine Cirhyo, installée à Montluçon.

Avec 660 éleveurs et 1,23 million de porcs charcutiers commercialisés chaque année, Cirhyo se revendique comme « le groupement le plus important en taille hors de Bretagne ». La coopérative possède aussi un tiers du capital de l’abattoir de Lapalisse, 12 500 porcs découpés par semaine. La communauté de communes du pays de Lapalisse veut proposer une « filière complète autour du porc ». Avec la promesse de vingt emplois.

Lire aussi : « L’agriculture urbaine ambitionne de réconcilier l’industrie, la contrainte écologique et la demande »
Pour le Copibb, ces projets signent la « disparition programmée de la paysannerie créatrice d’emplois ». L’exploitation de Barrais-Bussoles tournera à plein régime avec seulement trois salariés. Le collectif dénonce aussi les conditions d’élevage sur caillebotis. Les cochons ne verront la lumière du jour qu’au moment de partir à l’abattoir.

Il vient d’être rejoint dans son combat par l’association de défense des animaux L214. Sa section auvergnate a choisi le samedi 23 février, jour de l’ouverture du Salon de l’agriculture à Paris, pour organiser un « happening » à Moulins. Elle a prévu un « casque de réalité augmentée » pour permettre aux habitants de la région de « s’immerger dans le quotidien des animaux d’élevage ». Et les convaincre de signer la pétition contre la porcherie de Barrais-Bussolles.

Stéphane Mandard (Barrais-Bussolles (Allier)
Le 24 février 2019 à 09h35



plumee
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Re: coup de main

Message par plumee » 25 févr. 2019, 07:45

:evil: :evil: :evil: J'en ai les bras, les jambes, l'énergie, le moral, tout coupés.

Brigitte
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Re: coup de main

Message par Brigitte » 25 févr. 2019, 21:14

Et moi donc, je comprends que l'on nous prends pour des cons, ils n'en ont rien à foutre de notre santé tous ces quoi en fait ?
Propriétaires ? Holdings ? Actionnaires ?
Ras le bol...non..le ras le bol...ils s'en foutent...non...même cette expression est de trop.... :evil: :evil: :evil: :evil: :evil:
.

Claude
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Re: coup de main

Message par Claude » 25 févr. 2019, 23:07

Oh ! J’ai fini par comprendre qu’il ne fallait pas par penser en termes de personnes, de profiteurs mais de règles de fonctionnement de cette société. Nous vivons dans une société de marché où presque tout est marchandise.

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Re: coup de main

Message par Marc » 26 févr. 2019, 09:49

C'est l'agriculture industrielle qui prévaut dans ce système, il organise la malbouffe, empoisonne. Les responsables ? une politique dont les objectifs sont financiers et non la santé. Cela participe également du déséquilibre de nos écosystèmes.
On voit comment l'élevage et l'agriculture s'orientent. C'est un système qui nous enferme évidemment, même si beaucoup d'agriculteurs essaient de s'en sortir, ils ne s'en sortent pas : même si la moyenne tourne autour de 1200 €, 1 agriculteur sur 3 gagne environ 350€. Plus grave : 1 agriculteur se suicide tous les deux jours.
Même si des personnes sont en cause dans ce qui se produit, ils utilisent ce système. Oui actionnaires fonds de pensions, banques comme le Crédit. Agricole et la FNSEA qui organisent et justifient ces rouages.
Alors oui RAS LE BOL !

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Re: coup de main

Message par Claude » 26 févr. 2019, 15:09

Je comprends le ras le bol.

Je me demande comment il serait possible de se passer de relations « commerciales », de se passer de tous les marchés qui permettent à quiconque détient de l’argent d’obtenir des biens, des marchandises ou des services.
Je ne parle pas que du supermarché, des magasins, mais de tous les «  lieux » où un échange se fait à partir d’une grille de prix et de l’argent omniprésent.



Marc tu ne penses pas que la suppression des marchés soit soient possibles.

Moi non plus, je ne vois pas comment supprimer les marchés « libres », et la régulation du papier monnaie. Par contre l’on doit pouvoir changer ou infléchir les moteurs de l'accumulation qui produit des inégalités de revenus sidérantes, tous ces mécanismes qui augmentent la richesse des ultra_riches !

Marc
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Re: coup de main

Message par Marc » 26 févr. 2019, 16:22

Claude, ce que tu appelles les marchés "libres"* sont les donneurs d'ordre qui détruisent non la planète, mais tout ce qui permet à l'humanité de vivre et de perpétuer cette vie en respectant notre écosystème, y compris notre système social de partage des richesses. Je n'ai jamais parlé de suppression des marchés. Confusion ? Toi seul peut répondre.

Un marché est un acte, un échange... bref, des besoins que nous ne pouvons satisfaire, pour X raisons, nécessitant de les acquérir et en échange de quoi nous proposons d'autres marchandises.

La réponse est de proposer à une autre partie (pays, société...) des moyens qui permettent de répondre à des besoins communs dans un cadre précis : celui du respect de nos environnements sociaux et écologiques. Par exemple refus de vente de vêtements si ceux-ci sont réalisés par des enfants, dans de mauvaises conditions sociales, dans l'irrespect de la nature, etc....

Ce que tu nommes "marchés libres" sont des mouvements de capitaux, qui instituent la consécration d'organismes tels le CETA, le JEFTA, et autres types d'accords commerciaux qui se moquent complètement des conditions des échanges, pourvu que les fonds financiers produisent de la plus-value, des marges...enfin toutes sortes de mouvements qui alimentent la bulle financière.

C'est, actuellement, le rôle des États et des structures internationales comme l'ONU de réglementer cet ensemble. C'est aux États de créer ces règles, aussi curieux que cela puisse paraître. Les marchés n'agissent que dans leur intérêt et jusqu'à la limite du possible pour eux .

C'est ce qui s'est produit à la fin de la deuxième guerre mondiale, le rapport de force avait un moment penché (pas pour longtemps !) en faveur de la majorité de la population en France en créant des sociétés nationalisées, le régime général de la Sécu, la fonction publique avec notamment l’Éducation nationale...

Bref le capitalisme n'a de cesse que de s'accaparer les marchés, en privatisant, en détruisant les structures sociales....ça mène loin l'agriculture !!! Nous ne changerons de modèle agricole que si nous l'imposons :roll:
Mille fois RAS LE BOL !


_____________
* Selon une phrase qui à mes yeux illustre très bien les choses : les marchés "libres" dans notre société...c'est comme le renard libre dans un poulailler libre... :mrgreen:

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Re: coup de main

Message par plumee » 27 févr. 2019, 07:55

Cent mille fois RAS -LE -BOL !

Marc
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Re: coup de main

Message par Marc » 27 févr. 2019, 12:20

je dirais même plus.... :mrgreen:

Établir des règles c'est bien mais à l'expérience du passé, il faut que ces règles soit mûrement réfléchies et construites avec le plus grand nombre. Je ne crois pas que dans le cadre actuel nous puissions améliorer, ne serait-ce qu'à la marge, les conditions d’existence des peuples. Il faut refondre nous-mêmes les bases de notre vie y inscrire les règles qui permettent de les réaliser. C'est pourquoi une assemblée constituante me paraît être à l'ordre du jour afin d’établir les bases d'une sixième république.

Selon chacun d'entre vous, quelles sont les règles vous paraissant indispensables ,

Claude
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Re: coup de main

Message par Claude » 27 févr. 2019, 13:54

Houlala ! tu me donnes beaucoup de points différents à étudier. Je ne vais pas pouvoir répondre à tout. Et j’ai peu de temps aujourd’hui (présence familiale). Je vais être bref.

Bravo aux nationalisations de l’après-guerre. Bravo aux effets positifs d’une économie régulée, euh ! Non ! Disons plutöt «  Bravo à une économie BIEN régulée «  …

L’expression « marché libre » te chiffonne. Moi aussi, je n’aurais pas dû associer ces mots. Je n’aurais pas dû amener dans notre discussion un bon vieux pléonasme. Il y a forcément, par définition de la liberté dans un marché. Un marché sans liberté des échanges ne serait pas un marché ! J’aimerais bien que l’on se passe de l’argent mais la répartition|distribution par tickets de pain, de viande, d’essence, de chaussures … etc, ce n’est pas sexy.

:P

Si je peux je repasserai.

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Re: coup de main

Message par Marc » 27 févr. 2019, 16:20

On ne va pas refaire l'histoire....seulement la continuer !
Dans l'économie capitaliste formule vingt-et-unième siècle, le marché, par le truchement de quelques acteurs tels que ceux-ci : "42 personnes, qui détiennent à elles seules autant que la moitié la plus pauvre de la planète ; en 2010, "les 1%" étaient encore 388.(Source Marianne sur une étude d'OXFAM) veulent régler nos existences.
Ce n'est pas de liberté dont il s'agit ! Ceux qui le définisse par ce terme veulent nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Bon là je ne détaille pas ! L'échange en soi n'est pas du capitalisme mais il est transformé ainsi (c'est là qu'il faut (re)lire K Marx).
C'est là qu'il faut faire le lien avec les ouvriers, employés, avec et sans gilets jaunes et les pouvoirs financiers....

Bon je retourne au jardin...

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Re: coup de main

Message par Brigitte » 27 févr. 2019, 18:02

Moi aussi je retourne au jardin... :|

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Re: coup de main

Message par Marie_May » 27 févr. 2019, 18:14

Merci Claude pour l'article demandé.

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Re: coup de main

Message par Claude » 27 févr. 2019, 21:52

C’est un plaisir.
;)

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