nous voulons des coquelicots

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plumee
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Re: nous voulons des coquelicots

Message par plumee » 07 nov. 2019, 07:34

Pour avoir la « signature » (je ne trouve pas le mot qui convient) des Coquelicots, il faudrait que l’organisation générale des Coquelicots en débatte. Non ?
Moi pas comprendu…

Que Glun'Nature, intègre une action Coquelicots en faveur de l'éradication des pesticides, me semblait au contraire
logique.
Tout comme la FRAPNA (fédération Rhône Alpes de protection de la Nature) intègre des associations
au but identique.
Que l'action Coquelicots, soit séparée, ça va être, mais ça veut dire aussi que si la Plume ne prend pas l'initiative,
je doute fort que quelqu'un le fasse.

Claude
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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Claude » 07 nov. 2019, 09:32

FRAPNA -dis-tu- est une fédération. Ce mot signifie que des groupes locaux ont décidé de se regrouper et d’appartenir à une entité légale commune.

Claude
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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Claude » 07 nov. 2019, 09:45

GLUN’NATURE est un groupe local qui a (ou aura) sa logique propre et sa liberté totale d"initiatives. Son programme peut comporter une action anti-pesticides. Cette action (et toutes les autreset la forme de ces actions ne dépendent que de la volonté et de l’inspiration de ses membres.

Demain, ce groupe local autonome pourrait s’apercevoir que d’autres groupes locaux ont un programme similaire et décider de se rapprocher voire de se fédérer, voire de se fondre. Mais cela ne se ferait qu’avec des débats internes.

Donc si la majorité des militants locaux veut former un groupe spécifique, il n’a qu’à le faire. Il ne pourra pas se revendiquer Coquelicot.



Si l’on regarde maintenant les individus, l’on change de perspective.
chacun adhère à ce qu’il veut sauf si une clause du règlement intérieur de l’organisation prévoit le contraire
(il y a peut-être une clause du règlement du Parti Mécaniste
qui interdit d'appartenir aussi au Parti Glandulaire). Rires.

Madame C. m’appelle (à tarte).

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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Chichinette 11 » 07 nov. 2019, 11:10

Rires.
Si tu le dis :roll:

Marie_May
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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Marie_May » 07 nov. 2019, 19:32

Ouais... bref... la conclusion c'est que ton assoc' se démarque des coquelicots.

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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Claude » 09 nov. 2019, 09:59

Je n’ai pas le temps de remettre en forme pour une meilleure lisibilité cette intéressante enquête auprès d’agriculteurs souffrant d’ « agri-bashing «  et de difficultés de voisinage avec de nouveaux ruraux. Je constate que cela ne concerne pas que l'épandage de produits phytosanitaires. Paradoxal. J’y retrouve des éléments des ćonflits connus et relatés par MM et par moi-même.


Plus facile à lire en suivant ce lien : https://www.lemonde.fr/societe/article/ ... _3224.html


Pourquoi tout le monde se retourne contre nous ? » : le profond désarroi du monde agricole face à l’« agribashing »

Par Raphaëlle Rérolle
Publié hier à 03h35, mis à jour hier à 20h29
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ENQUÊTEDe plus en plus d’agriculteurs, de régions et de profils variés, se disent victimes d’« agribashing », une forme de haine, voire de violence, de la part de leur voisinage ou d’organisations animalistes.
« Vous qui êtes journaliste… » On devrait toujours se méfier de ce genre de phrases, elles annoncent des questions difficiles. « Dites-moi : pourquoi tout le monde se retourne contre nous comme ça, d’un seul coup ? » Accoudé sur la toile cirée à fleurs, dans la salle à manger de sa ferme, Philippe Barbeyer finit par exprimer tout haut ce qui le tourmente tout bas depuis huit mois. Passant la main dans ses cheveux blancs, l’éleveur raconte ce jour de mars où le sol s’est soudain dérobé sous ses pieds et ceux de ses deux frères, propriétaires avec lui d’installations pouvant accueillir jusqu’à 130 000 volailles, dans la Drôme.

Un matin, son téléphone s’est mis à sonner : « Va voir, Philippe, prévenait une agricultrice des environs, tu es sur Internet. » Vérification faite, une vidéo tournait bien sur les réseaux sociaux, moulinant à plein régime les habituels commentaires agressifs. On y voyait l’intérieur d’un poulailler, filmé de nuit : des dindons mal en point, l’un boiteux, l’autre mort, en gros plan sur fond de musique triste.

En regardant les images de plus près, l’exploitant de 53 ans se rend vite compte que les séquences diffusées par l’association animaliste DxE mixent des images prises chez lui et d’autres venant d’ailleurs. Le tout avec son nom, son adresse et son numéro de téléphone. Ensuite, ça n’a pas manqué, bien que les services vétérinaires n’aient relevé aucune infraction, la fille de son frère a été prise à partie par des élèves de son collège. Et lui, Philippe Barbeyer, a reçu des appels et des lettres, dont une émanant d’un soi-disant professeur à la faculté de biologie de Nice. « J’ai des amis corses et “gilets jaunes”, on va venir vous détruire vos locaux, promettait l’anonyme. Si vous continuez à faire subir des atrocités à ces animaux, gare espèce de NAZI. » L’air pensif, l’éleveur range le courrier dans une chemise en carton. « A ce rythme-là, on va finir par se faire lyncher… »

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Son histoire n’en est qu’une parmi d’autres, pas la plus grave, mais sa question liminaire reflète bien l’incompréhension actuelle face à l’« agribashing ». Le mot n’est pas vieux, deux ans à peine, et les agriculteurs eux-mêmes le prononcent presque à regret, mais il s’est imposé comme une évidence pour désigner le vent mauvais qui souffle sur les campagnes : une forme de dénigrement systématique dont les effets provoquent, chez ceux qui s’en disent victimes, un mélange de désarroi, de colère et de découragement.

La plupart des paysans reconnaissent pourtant que la critique est légitime et leurs modes d’exploitation perfectibles. Seulement, l’agribashing, c’est autre chose : une mise en cause massive et généralisée qui revient à contester en bloc leurs pratiques, leur utilité sociale et jusqu’à leur existence. « Agressions verbales, intimidation, climat de méfiance, énumère le chef d’escadron Robert Kaufling, officier adjoint de gendarmerie en charge de la prévention de la délinquance à Valence (Drôme). Tout concourt à créer une forme de pression qui pousse les agriculteurs à se demander s’ils ont encore leur place dans la société. »

« Fossé » grandissant

Les jeunes comme les vieux, les prospères comme les plus fragiles, ceux qui ont choisi l’agriculture biologique comme ceux qui sont restés en conventionnel : tous disent souffrir, à des degrés divers, de ce discrédit qui s’ajoute aux difficultés habituelles, économiques notamment. Non seulement ils ne règnent plus en maîtres sur des territoires dont ils furent longtemps les seuls occupants – ils représentent aujourd’hui seulement 19 % de la population rurale –, mais ils se sentent épiés, jugés, vilipendés, presque en état de siège, dans des paysages rattrapés par l’urbanisation, laquelle a grignoté les champs et les forêts, rapprochant les lotissements des fermes sans que les paysans aient leur mot à dire.

« Dans “Plus belle la vie”, ils mettent en scène un enfant cancéreux. La faute à qui ? Au paysan d’à côté, bien sûr ! »
Fabien Baude, éleveur de poules
Les agriculteurs « sont à bout », résume Fabien Baude, 31 ans, éleveur de poules pondeuses bio à Chateaudouble (Drôme). On fait un super métier, on nourrit nos concitoyens, et brusquement on devient des empoisonneurs, des assassins. » La télévision, incontournable à l’heure des repas dans les cuisines, n’arrange pas les choses. « Dès qu’on l’allume, on entend des remarques négatives sur nous », déplore Chloé Chassang, 26 ans, une agricultrice de Massiac (Cantal), qui travaille avec son compagnon, maraîcher, en attendant de pouvoir se lancer dans la vigne. Et quand la fiction s’en mêle, c’est pire. « Dans Plus belle la vie, ils mettent en scène un enfant cancéreux. La faute à qui ? demande Fabien Baude. Au paysan d’à côté, bien sûr ! »

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A l’autre bout de la France, dans l’Orne, Olivier évoque lui aussi ce « fossé » grandissant entre les agriculteurs et le reste de la société. Olivier n’est pas son vrai prénom, ce céréalier de 56 ans ayant souhaité le modifier pour témoigner. L’atmosphère est si tendue, dans ce coin de Normandie situé à une heure et quart de route de la capitale, que personne, dans les parages, ne veut apparaître sous son patronyme, à l’exception d’Anne-Marie Denis, patronne de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA). « On a l’impression d’être devenus la bête à abattre », observe cette femme de 58 ans, bosseuse et près de ses troupes, toujours prête à soutenir ceux dont le moral flanche. « Ils dénigrent tout, peste son voisin Hervé, parlant des néoruraux regroupés sous le vocable “les Parisiens”. On ne sait plus ce qu’ils veulent. »


PASCAL RABATE
Intrusions nocturnes

Ici comme ailleurs, l’agribashing est différent selon qu’il affecte les éleveurs ou l’ensemble des agriculteurs : tandis que les premiers subissent les attaques des associations animalistes, les autres se plaignent d’agressions à la fois moins violentes et plus répandues, plus insidieuses aussi car provenant d’un peu partout. Comme si, d’un jour à l’autre, monsieur et madame Tout-le-monde se transformaient en ennemi potentiel, en Torquemada de village. Dans les deux cas, l’appréhension règne, mais selon des temporalités différentes. « Les éleveurs ont peur la nuit, explique Anne-Marie Denis, les autres le jour. »

Pourquoi la nuit ? Parce que l’essentiel des intrusions dans les bâtiments d’élevage ont lieu au moment où tout le monde dort. Emmanuel, un éleveur normand de 38 ans, s’est réveillé en sursaut, le 17 septembre, quand ses chiens ont commencé à aboyer. Mais lorsqu’il est sorti de chez lui, c’était trop tard, ses trois poulaillers flambaient déjà. Remplis de paille pour accueillir la prochaine cohorte de volailles, les 2 200 m2 de bâtiments ont brûlé rapidement. Encore a-t-il eu de la chance : les trois cuves de gaz situées entre les hangars, à 150 mètres de sa ferme, étaient vides ce jour-là, comme les poulaillers. Elles devaient être réapprovisionnées le lendemain.

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Aujourd’hui, il ne lui reste qu’à regarder les décombres en attendant de pouvoir ­déblayer, quand les assurances auront donné le feu vert. Sur ce qui reste des murs, les ­incendiaires ont laissé des inscriptions : ­« Assassins », « Camps de la mort ». En avril, les mêmes ­invectives avaient été adressées à ­Jacques et à son associé Dominique, propriétaires d’un élevage porcin à Beaulieu, dans l’Orne. Sauf qu’eux ont réussi à s’emparer du téléphone de l’un des membres du collectif Boucherie Abolition, qui filmait la scène et la diffusait sur ­Facebook Live. Retourné contre les intrus, l’appareil a permis de les prendre en photo, puis de les identifier.

« Le jour de l’audience [le 20 septembre], les gendarmes nous ont fait entrer par-derrière, de peur qu’on se fasse agresser devant le tribunal, se souvient Dominique. Comme si c’était nous les fautifs. » Mardi 5 novembre, quatorze activistes de Boucherie Abolition ont été condamnés, par le tri­bunal correctionnel d’Evreux, à des peines ­allant d’un à dix mois de prison avec sursis et à payer solidairement 8 678 euros de préjudice moral ou matériel aux exploitants concernés.

Le rituel des serrures

Pour protéger leurs animaux, leurs installations, mais aussi les registres d’élevage, volés dans plusieurs exploitations, certains agriculteurs se procurent des caméras, d’autres envisagent de clôturer leurs terrains, tous ont été obligés de fermer à clé leurs bâtiments. Cette habitude, si banale en ville, n’appartient pas à la culture paysanne et suscite un certain agacement, mais que faire ?

Tout en refusant de « céder à la psychose », Hélène Bombart, une éleveuse drômoise, s’est pliée au rituel des serrures, forçant son compagnon et son beau-fils à l’imiter. Elle tire donc une clé de sa poche pour faire visiter l’un de ses poulaillers, où 19 000 poussins de deux jours courent sur la paille broyée, entre les minuscules pipettes à eau et les mangeoires circulaires. Avant d’entrer, il a fallu passer dans un pédiluve, puis s’équiper de pied en cap, combinaison intégrale et surchaussures.

« L’un des soucis, avec les intrusions, dit l’éleveuse, c’est que ces gens ne prennent pas les mêmes précautions sanitaires que nous. Du coup, ils risquent d’apporter des maladies. » Quand une alarme sonne, la nuit, signalant un problème dans l’installation, elle y va maintenant avec ses chiens. « Jusque récemment, je pensais d’abord à un ennui technique. Aujourd’hui, je me demande sur qui je vais tomber. » Philippe Barbeyer, lui, balaye les environs avec les phares de sa voiture, par peur des mauvaises surprises.

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Dans leur malheur, ces éleveurs ont tout de même un avantage : ils peuvent clore leur lieu de travail. Ceux qui vaquent dans les champs, en revanche, cultivent à ciel ouvert, au vu et au su des passants. « On est à la merci du regard des autres », constate Michel Baude, 58 ans, père de Fabien Baude et agriculteur bio à Châteaudouble (Drôme). D’où l’angoisse du plein jour, surtout quand ils sortent le « pulvé ». Car cet engin, dont les bras pulvérisent divers produits (et pas seulement des phytosanitaires), est devenu l’objet maudit, celui qui cristallise la phobie des pesticides. Coups de klaxon vengeurs, bras d’honneur, il n’est pas rare que les automobilistes manifestent bruyamment leur désapprobation.

« C’est sans conséquence immédiate, mais à force, ça pèse », confie Marc, spécialisé dans le lin textile, en Normandie. Les piétons sont encore plus redoutés, comme le confirme Jean-Pierre, un céréalier normand de 62 ans : « Quand on voit arriver quelqu’un au bout du champ, on ne sait jamais si c’est pour dire bonjour ou pour nous insulter, voire nous casser la gueule. Et nous, on est seuls sur nos engins. » Même les rencontres anodines, à la boulangerie ou au bistrot, peuvent se transformer en cauchemar : « Ta femme à un cancer ?, s’est entendu demander Olivier, le céréalier de l’Orne. Bah, avec tous les pesticides que tu utilises, faut pas t’étonner… »

Quiproquos en tout genre

Le voisin, surtout, est devenu la figure de l’adversaire, toujours prêt à bondir pour défendre l’environnement – le sien, d’abord – contre l’ogre paysan. « Ce matin, je m’apprêtais à tailler une haie, quand un monsieur a surgi pour m’en empêcher, raconte Mickaël, un ouvrier agricole de 28 ans. Il prétendait que des pesticides allaient passer chez lui si je coupais, même un peu. » Parfois, la querelle s’envenime au point d’aller en justice. « Une personne est arrivée l’an dernier en résidence secondaire à côté de chez moi, se souvient Olivier, qui n’en dort plus la nuit. Au début, nous étions en bons termes, mais petit à petit, elle s’est mise à m’accuser de polluer son jardin, puis sa maison. »

Maire d’une commune où les horaires d’épandage sont strictement encadrés, l’agriculteur a expliqué qu’il utilise des outils sophistiqués, respecte la réglementation, verse le moins de phytosanitaires possible. « Mais rien n’y a fait, elle a porté plainte plusieurs fois pour pulvérisation irrégulière. Après, j’ai dû prouver que sur six passages, deux étaient simplement destinés à nettoyer mes outils. » Dans l’Orne, les agents immobiliers reçoivent des consignes strictes des clients en quête d’une maison à acheter : ils ne veulent aucune culture à proximité.

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Moins aiguë que la peur des produits chimiques mais tout aussi répandue, la question des rythmes de travail offre, à elle seule, un condensé de quiproquos en tout genre. Car les campagnes vivent en perpétuel décalage horaire. « Quand les Parisiens viennent ici au mois d’août, témoigne Jean-Pierre, le céréalier normand, ils sont en vacances, mais nous, on moissonne. Et les céréales, ça se travaille plutôt la nuit, à cette époque de l’année. Seulement, depuis que les habitations se sont rapprochées, la coopérative doit fermer à 20 heures. » Alors quoi ? Travailler le jour seulement ? Mais si les paysans passent leur « pulvé » tôt le matin, profitant de l’humidité pour limiter les doses, « les voisins nous accusent de nous cacher », raconte Hervé. Insoluble.

« Les animaux sont mille fois mieux aujourd’hui ! Beaucoup de gens, à Paris, sont moins bien logés que mes vaches »
Anne-Marie Denis, présidente de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) de l’Orne
Et tout cela sans parler du week-end : « Un dimanche matin, j’ai voulu travailler dans un champ car il allait pleuvoir les jours suivants, se souvient Thierry Mommée, éleveur et agriculteur à Marsanne, dans la Drôme. Aussitôt, j’ai reçu des textos de mon voisin me disant qu’il y a des jours dans la semaine, qu’il avait le droit de dormir, qu’il payait des impôts, etc. » Chez Anne-Marie Denis, c’est le passage des vaches sur la route qui dérangeait le voisin, à l’heure où il partait travailler. « Je me suis adaptée, constate-t-elle, j’ai changé de chemin, même si c’est un peu plus long. »

Dans certains endroits de la Drôme, des chartes de voisinage ont été rédigées, pour adoucir la cohabitation entre ces populations aux modes de vie antagonistes. Au cas par cas, beaucoup d’agriculteurs ne pulvérisent rien qui sente ou dérange pendant les week-ends et préviennent afin que les riverains rentrent leurs lessives. Mais les tensions demeurent, surtout autour des questions esthétiques, domaine où les problèmes se multiplient à l’infini. Car un néorural n’achète pas seulement une maison ou un terrain, mais un paysage, un environnement, un cadre – « une carte postale », dénoncent les paysans. Récemment, Anne-Marie Denis a dû recourir à la force publique pour abattre un arbre mort en dépit des cris de son voisin, qui s’était installé entre le tronc et la machine. « Vous ne pouvez pas faire ça, protestait-il, j’ai acheté la maison avec l’arbre à côté. » En fait, conclut Jacques, l’éleveur de porcs de Beaulieu, « ils n’acceptent pas notre manière d’occuper l’espace ».

« Quand ça veut pas… »

Résultat : de véritables guerres de tranchées pour le moindre permis de construire agricole. « Savez-vous combien de temps il a fallu à notre coopérative bio pour pouvoir construire un nouveau silo ?, demande le Drômois Michel Baude. Neuf ans et demi ! » Accusée de pollution visuelle par des riverains rassemblés en association, la coopérative a vu son permis attaqué, puis réattaqué dans une interminable bataille de procédure. « Finalement, on y est arrivés, dit l’agriculteur, mais à quel prix ! » A Marsanne, Thierry Mommée a camouflé une partie de ses poulaillers grâce à 1,5 km de haies. Mais parfois, ces efforts sont vains, regrette-t-il, en référence à un autre éleveur des environs, en conflit avec le lotissement voisin. « Quand ça veut pas, ça veut pas… »

Tant qu’ils font encore partie des conseils municipaux, les agriculteurs peuvent peser sur les décisions concernant la commune. Mais jusqu’à quand, se demandent certains ? « Nous sommes devenus minoritaires, les maires ne tiennent plus compte de nous », remarque Jean-Pierre, céréalier dans l’Orne. Les arrêtés antipesticides ? « De la politique-spectacle, à l’approche des municipales », estime Fabien Baude. Au fond, disent-ils, nous sommes très souvent critiqués par des gens qui n’y connaissent rien. Ou du moins, plus rien. « Juste ce qu’ils ont lu sur Internet », précise Mickaël, le jeune ouvrier agricole normand.

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« Il y a deux ou trois générations, tout le monde avait des racines proches à la campagne, observe Jacques. Maintenant, c’est terminé. Nous, on travaille avec le vivant, ce qui implique un contact avec la mort, mais aussi avec des bruits, des odeurs… Et là, on voit arriver des gens qui n’ont plus aucun lien avec le vivant. Ni aucune idée de nos manières de travailler. Nous n’avons plus de langage commun. » Pour ces nouveaux occupants, le paysan « sympa » serait un gars en bottes, « un peu bouseux », se moque Jacques, avec quelques poules et un vieux tracteur. « Mais si on se spécialise, pour pouvoir survivre, avance Hervé, si on a 200 bêtes ou 200 hectares de cultures et non plus un simple lopin de terre, alors on devient des salopards, à la tête d’une ferme-usine. »

A les voir, ces agriculteurs de l’Orne réunis dans la ferme impeccable de Jean-Pierre, on se dit qu’en effet, l’image du paysan rustique est loin. Ils sont habillés comme en ville, parlent bien, programment des ordinateurs sur leurs tracteurs, reçoivent des alertes par drones et veulent pouvoir partir en vacances. Comme partout en France, ils ont suivi des formations, passé des certificats phytosanitaires, subi des contrôles très stricts pour obéir aux normes – souvent plus sévères que celles d’autres pays, d’où continuent pourtant d’affluer des marchandises, regrettent-ils. « Quand on nous autorise 2 litres de phytosanitaires, on en passe plutôt un seul, affirme Anne-Marie Denis. Mais on ne peut pas tout changer d’un coup, il faut nous laisser un peu de temps. »

« Maîtriser la communication »

Alors, quand on les traite d’empoisonneurs, ils enragent de voir leurs efforts si mal récompensés. « Nos connaissances sont niées, commente Olivier, nous sommes attaqués au plus profond de nous-mêmes. » Y compris en matière de bien-être animal. Anne-Marie Denis, par exemple, a retrouvé des vieilles photos montrant la ferme de ses grands-parents : « Les animaux sont mille fois mieux aujourd’hui ! Beaucoup de gens, à Paris, sont moins bien logés que mes vaches… » Même réaction dans la Drôme, où Philippe Barbeyer pose sobrement une équation sans issue : « J’ai équipé mes poulaillers de vitres pour que les animaux puissent regarder dehors, j’y ai mis du cœur, et pan ! On me dit que je fais mal… »

Thierry Mommée, lui, sort son téléphone portable pour montrer qu’il peut commander ses poulaillers à distance, depuis l’ouverture des fenêtres jusqu’au taux d’hygrométrie. « Du coup, sourit-il, je suis plus disponible pour observer les animaux, vérifier qu’ils vont bien. » Dans ces conditions, l’idée de passer pour des bourreaux leur soulève le cœur. « Les images diffusées par L214 nous horrifient nous aussi, affirme Jacques, l’éleveur de Beaulieu. On élève nos animaux, on les aime et les tuer n’est jamais un geste anodin, même aux yeux des chasseurs. »

Pour déminer le terrain, « les agriculteurs doivent reprendre la maîtrise de la communication » suggère Véronique Louwagie, députée LR de l’Orne. Les syndicats agricoles font ce qu’ils peuvent, mais « les agriculteurs sont les mieux à même de parler de leur métier, ce sont eux les meilleurs porte-parole », suggère de son côté Florian Leprêtre, chargé de mission à la FNSEA. Toutefois, en matière d’élevage, les agriculteurs savent bien que leurs opposants animalistes ne souhaitent pas améliorer les conditions de vie des animaux : ils veulent mettre fin au système dans son ensemble. « La question, résume Dominique, lui aussi éleveur dans l’Orne, c’est : peut-on encore élever des animaux pour les manger ? »

Avec les voisins, en revanche, le dialogue demeure possible et nécessaire, y compris quand il est chaotique. Nombre de paysans participent à des opérations « fermes ouvertes » et Thierry Mommée a même fait percer une fenêtre spéciale sur ses poulaillers, afin que les curieux puissent jeter un coup d’œil dans ses bâtiments. Mais les échanges sont souvent difficiles, pour ne pas dire impossibles. Quelle que soit leur région, les paysans se plaignent d’être confrontés à des opinions toutes faites, à des gens qui ne « veulent pas discuter », selon Chloé Chassang. D’où leur désir de parler, quand l’occasion se présente.

Comme une profession à risques

Certains ne nient pas leur part de responsabilité dans ce blocage. Ils reconnaissent avoir perdu le contact avec leur environnement quand ils ont cessé les ventes « à la ferme ». Du temps d’Yvette, la mère de Philippe Barbeyer, aujourd’hui âgée de 84 ans, les voisins venaient chercher des œufs, commandaient leur poulet dominical. Puis l’habitude s’est perdue, les agriculteurs se sont spécialisés à mesure que leurs exploitations grandissaient, ils ont souvent considéré que la vente directe n’était plus leur affaire. Ceux qui, aujourd’hui, la pratiquent de nouveau savent pourtant qu’elle facilite les relations de voisinage. C’est même la première chose dont parle Louis, un jeune apiculteur de Haute-Loire, quand on lui demande s’il souffre de l’agribashing : « Moi, ça va à peu près, car je vends miel et pains d’épice en direct, donc je rencontre les gens. Ça change beaucoup de choses. »

Dans le Puy-de-Dôme voisin, en revanche, un couple d’apiculteurs pratiquant surtout la vente en ligne a été en butte, l’été passé, à l’hostilité d’habitants très remontés contre les déjections d’abeilles, accusées de salir leur linge. Sur Facebook, le maire s’est emporté contre certains des « nouveaux habitants », rappelant que ces « déjections » ne sont rien d’autre que du… pollen : « J’en aurai entendu, pendant plus de dix ans en tant que maire, mais celle-ci dépasse beaucoup de limites ! »

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En attendant mieux, des structures de vigilance et de défense sont mises en place. Sous l’égide des préfets, cinq départements ont déjà instauré des comités de lutte contre les actes de malveillance dans le milieu agricole. Le premier d’entre eux a vu le jour dans la Drôme, autour du préfet Hugues Moutouh, particulièrement sensible à la question de l’agribashing. Il réunit les responsables de la chambre d’agriculture, ceux des syndicats agricoles, la direction départementale du territoire (DDT), la police, la gendarmerie, les fédérations de chasseurs et le procureur de la République. « A priori, les agriculteurs n’exercent pas une profession à risque, comme les bijoutiers par exemple, observe M. Moutouh. Pourtant, les mesures que nous sommes en train de prendre sont les mêmes : numéros prioritaires, réseaux d’alerte, etc. »

Comme vis-à-vis des professions à risque, encore, les gendarmes mènent des actions de formation et de prévention. « Nous travaillons en amont, avec des référents sûreté chargés d’aller sur le terrain pour examiner les bâtiments, donner des conseils aux agriculteurs sur les différentes manières de se protéger », explique l’officier de gendarmerie Robert Kaufling. Les forces de l’ordre encouragent aussi les agriculteurs (souvent réticents) à porter plainte ou au moins à signaler l’intrusion dont ils ont été victimes. Enfin, ajoute M. Kaufling, « on leur apprend à réagir en appelant le 17, ce qui déclenchera une patrouille de gendarmerie ». La hantise des responsables agricoles, c’est qu’un agriculteur fragile ou exaspéré finisse par prendre un fusil pour se défendre. Ici ou là, certains ont d’ailleurs déjà commencé à s’équiper. Les autres résistent, mais ils se sentent souvent seuls et de plus en plus désarmés face au miroir brouillé que leur tend la société.

Raphaëlle Rérolle

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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Claude » 10 nov. 2019, 09:28

Coucou,
l’actualité anti-pesticides chauffe en ce moment avec une nouvelle décision du tribunal administratif.
PLANÈTE • SANTÉ-ENVIRONNEMENT

Pour la première fois, un juge refuse de suspendre deux arrêtés antipesticides

La préfecture des Hauts-de-Seine avait contesté la légalité des décisions de deux villes qui avaient interdit l’usage de pesticides sur leur territoire.

Par Patricia Jolly Publié le 08 novembre 2019 à 12h43, mis à jour hier à 06h08 • Temps de Lecture 3 min.


Le tribunal administratif (TA) de Cergy-Pontoise (Val-d’Oise) a rendu, vendredi 8 novembre, un jugement qui pourrait faire date. Son juge des référés a rejeté la demande de suspension par le préfet des Hauts-de-Seine de deux arrêtés interdisant l’utilisation du glyphosate et des pesticides, pris au printemps par les maires de Gennevilliers et Sceaux.

Le 20 mai et le 13 juin, les premiers magistrats de ces deux communes avaient respectivement interdit l’utilisation du glyphosate et d’autres substances chimiques dans les espaces fréquentés par le public sur leurs territoires communaux au motif de la présence importante de populations vulnérables.

Les Décodeurs : Comprendre le débat autour de l’épandage des pesticides


Considérant que les deux maires excédaient leurs compétences, puisque « la police spéciale relative à l’utilisation des produits phytopharmaceutiques » relève du ministre de l’agriculture, le préfet du département avait demandé au juge des référés de suspendre ces décisions. Sans succès…

« Présomption suffisamment établie de dangerosité »

Dans ses ordonnances du 8 novembre, le TA de Cergy-Pontoise, qui statuait en urgence, a bien rappelé que « s’il appartient au maire, responsable de l’ordre public sur le territoire de sa commune, de prendre les mesures de police générale nécessaires au bon ordre, à la sûreté, à la sécurité et à la salubrité publiques, il ne saurait s’immiscer dans l’exercice de cette police spéciale qu’en cas de danger grave ou imminent ou de circonstances locales particulières ».

Compte rendu : Arrêté antipesticides de Langouët : « Les carences de l’Etat justifient l’action des maires »


Mais la juridiction a ajouté qu’il « ne saurait être sérieusement contesté que les produits phytopharmaceutiques visés, (…) qui font l’objet d’interdictions partielles (…), constituent un danger grave pour les populations exposées ». Et qu’« eu égard à la présomption suffisamment établie de dangerosité et de persistance dans le temps des effets néfastes pour la santé publique et l’environnement des produits » concernés, et « en l’absence de mesures réglementaires suffisantes prises par les ministres titulaires de la police spéciale », les maires ont pu « à bon droit » considérer que leurs administrés « étaient exposés à un danger grave justifiant qu’ils prescrivent les mesures contestées [par le préfet] ».

« Carence de l’Etat »

Corinne Lepage, conseil des communes de Gennevilliers et Sceaux dans ce dossier et ancienne ministre de l’environnement, s’est félicitée de cette « première », alors qu’une centaine de communes françaises – dont Paris, Nantes et Lillei) – ont pris des arrêtés similaires contestés par des préfets dans plusieurs dizaines de procédures en cours.

« Le tribunal a reconnu une carence de l’Etat et il reconnaît au maire la compétence pour agir dans la mesure où l’on a suffisamment d’indications sur la dangerosité des produits, a déclaré l’avocate au Monde. Cette décision élargit le débat de politique générale sur le rôle du maire comme intermédiaire et défenseur de ses administrés par rapport à l’Etat. »
Cette ordonnance « permet de faire jurisprudence, cela veut dire que toutes les villes qui ont pris ces arrêtés vont en bénéficier », a déclaré Florence Presson, adjointe au maire de Sceaux pour la transition écologique et impliquée dans le Collectif des maires face aux pesticides, créé en août.

Lire la tribune : « Nous appelons les maires de France à adopter des arrêtés contre les épandages de pesticides »


Le début d’un combat

« L’angle médiatique pris depuis la publication de ces arrêtés cible à nouveau les agriculteurs et contribue à accroître l’“agribashing”, a, pour sa part, regretté la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) Ile-de-France, vendredi soir. Encore un exemple qui va accentuer la fragmentation entre la ville et la campagne. »

Cette première victoire des maires de Gennevilliers et Sceaux ne marque que le début d’un combat. L’Etat ne manquera pas de faire appel des décisions du 8 novembre et, s’il perd à nouveau, ses contestations – pour l’heure rejetées sur l’urgence – devront encore être examinées sur le fond.

Le 25 octobre, dans un premier jugement sur le fond, le tribunal administratif de Rennes a rejeté un arrêté interdisant l’usage des pesticides à moins de 150 mètres des habitations pris, le 18 mai, par Daniel Cueff, maire de Langouët, une commune d’Ille-et-Vilaine de quelque 600 habitants.

Patricia Jolly
Depuis son chez soi, il est devenu possible d’intervenir en commentant un article du journal Le Monde.
:?: Pourquoi s’en priver ? Voici ma petite contribution :

Je suis satisfait de voir que l’on progresse en découvrant que ces phytosanitaires sont avant tout des biocides, des poisons pour les êtres humains. Mais insatisfait de constater qu’une catégorie de victimes reste toujours ignorée ou méprisée par nos opinions. Pourquoi ignorer que les agents de la fertilité, de la vitalité agricole des sol, à savoir les micro-organismes jusqu’aux si utiles vers de terre sont les victimes collatérales, les victimes directes de ces pratiques expéditives ! Les humains ne sont le plus souvent que des victimes indirectes …… Poussons plus loin la réflexion. Si nous voulons un monde plus rempli de Coquelicots, de diversités, d’insectes butineurs comme les abeilles et les bourdons, de vers de terre et de micro-organismes utiles, et un monde plus durable agricolement parlant, il va falloir apprendre à cultiver autrement. Oui, apprendre.

Marie_May
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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Marie_May » 11 nov. 2019, 19:20

L'article du Monde que tu as copié me semble pratiquement dictée la FNSEA. On dirait que les auteurs ont ramassé tous les conflits des campagnes pour défendre les agriculteurs sauvagement agressés par des nouveaux ruraux assoiffés de sang. Ça me paraît très exagéré.

Dans mon coin, il n'y a aucun conflit de ce genre et aucun suicide. Et les agriculteurs sont toujours en majorité dans tous les conseils municipaux à 50 km à la ronde. Les nouveaux ruraux, des retraités pour la plupart, vivent en ville et dans les villages. Ou alors ils viennent en vacances et je ne connais aucun conflit de ce genre. Les fermes sont toujours habitées par des agriculteurs, sauf dans les lieux très en pente.
Quand je lis:
ils [les agriculteurs] représentent aujourd’hui seulement 19 % de la population rurale –, mais ils se sentent épiés, jugés, vilipendés, presque en état de siège, dans des paysages rattrapés par l’urbanisation, laquelle a grignoté les champs et les forêts, rapprochant les lotissements des fermes sans que les paysans aient leur mot à dire.
je me pose vraiment des questions... En tout cas, chez moi, c'est pas ça du tout.

Claude
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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Claude » 12 nov. 2019, 01:55

MM.
Tu parles de l’enquête sur l’agri-bashing. Comme toi, je n’ai pas de telles expériences. Ma campagne est une campagne envahie par le résidentiel et grignotée par les contingences urbaines.

Bon, quand une partie de la famille de JMC (celui qui m’avait prêté le champ) me fait la gueule parce que ma façon d’être jardinier les débecte, et qu’ils m’envoient des signaux désagréables, je me demande si je ne bénéficie pas d’une aigreur plus globale qui met face à face ceux qui travaillent la terre, et ceux qui sont résidents et ont des références différentes. Ton histoire de cadenas posé par la nouvelle voisine participe aussi d’un conflit de mentalités, de rancunes ou d’aigreurs. Tu pourrais réagir en constatant que ni toi, ni moi n’utilisons de pesticides. Tout ça me faites penser au phénomène de la « parole décomplexée » contre des populations pauvres par exemple. Quand certaines personnes se laissent aller, ça enfle, ça fait école, et d’autres se lâchent pour un oui, pour un non.

Logiquement, beaucoup d’agriculteurs doivent connaître un bon gros sentiment de désarroi. Se dire qu’il faut réapprendre son métier, ça ne peut pas se passer sereinement !

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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Chichinette 11 » 12 nov. 2019, 08:15

ma façon d’être jardinier les débecte
Je ne sais pas exactement sur quoi ce type t'a attaqué mais je subodore que l'allure de décharde décharge publique qu'avait pris le terrain avec sommiers, armatures de parasols, tête de lit métallique, tricycle, rouleaux de grillage, bidons découpés, ... était plus en cause que tes méthodes culturales.

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Re: nous voulons des coquelicots

Message par plumee » 12 nov. 2019, 09:49

je subodore que l'allure de décharde qu'avait pris le terrain
"Commin? Y'a des échardes dans le champ de Claude?"

Claude
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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Claude » 12 nov. 2019, 13:58

Mais oui, il y a des échardes dans la main de Claudio le clodo, c’est bien connu, dame Plumette.

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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Chichinette 11 » 12 nov. 2019, 17:28

Z'avez raison, à moi aussi il arrive de me relire trop vite mais ça ne change rien à mon propos lorsqu'on remplace décharde par décharge http://i.les-forums.com/ic/ic10.gif

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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Marie_May » 12 nov. 2019, 19:46

Les voisins qui ont mis un cadenas : c'est la nouvelle propriétaire, qui vit en banlieue et n'est en rien agricultrice. Ses parents avec qui nous avions des rapports cordiaux sont troquet à Paris 10è. La grand-mère, dernière habitante des lieux, qui nous avait reçu fort gentiment il y a un demi-siècle, quand nous sommes arrivés ici, était la seule à avoir vécu ici des années. Elle était originaire de l'autre côté d'Entraygues, avait gagné sa vie à Paris comme femme de troquet, et était revenue dans la vallée avec son mari après guerre. Sans doute avait-il fait quelques sous au marché noir, comme beaucoup, mais je ne lui ai pas demandé.
Tu vois que tout ce monde n'a pas grand chose à voir avec l'agriculture, même si la vieille voisine, Marie-Louise, avait à l'époque des terres qu'elle cédait à un fermier, un jardin potager, des chèvres et des poules. Elle ne vivait pas de ses terres.

Je comprends bien l'amertume des agriculteurs victimes des banquiers, qui ont cru dur comme fer et pendant des années, aux préceptes que leur enjoignaient les techniciens agricoles et les profs des écoles d'agriculture. C'est dur de changer. Et d'ailleurs, beaucoup essaient et beaucoup sautent le pas, achètent à plusieurs des machines permettant de sarcler au lieu de traiter aux herbicides, par exemple.

Non ce qui m'agace c'est cet article - qui est une somme de toutes les injures et autres vacheries que des imbéciles se permettent de faire et de dire - ce qui ne résout absolument pas le problème - un article écrit pour qu'on s'apitoie sur leur sort. Il va sans dire que c'est triste, mais c'est le sort de tous d'avoir parfois à faire à des imbéciles, qu'on soit agriculteurs ou non. La question n'est pas là et je refuse de me laisser aveugler ainsi quand les problèmes posés par l'agriculture intensive et les pesticides sont si graves.

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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Marie_May » 12 nov. 2019, 19:50

Pour changer de sujet et revenir aux Coquelicots, notre assoc' a été contactée récemment au sujet d'un film "Souviens-toi de ton futur" qui va faire le tour des cinoches de France et commence par le Rex d'Espalion... C'est le 19. Nous allons nous y rendre en cortège...

synopsis:
Une viticultrice bio, un couple créateur de jardin, deux éleveurs de brebis qui relancent le pastoralisme et un producteur de purins végétaux : des visages de l’agroécologie en Dordogne. Pour eux, le modèle dominant n’est plus tenable. Ils prennent un autre chemin et font face à la nécessité de changer pour survivre. Alors, au fil des saisons, chacun d’entre eux tâche de réinventer son travail et sa vie. Comment parviendront-ils à apprivoiser leur liberté ?

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Re: nous voulons des coquelicots

Message par plumee » 13 nov. 2019, 18:12

Tu nous raconteras.

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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Claude » 17 nov. 2019, 10:48

L’industriel producteur de pesticides est embarrassé,
on lui fait des misères chez nous avec ces gens inquiets
pour la durabilité de la production de leur nourriture
et souvent pour leur santé et celle des êtres vivants.
Alors il se décide à fourguer sa camelote
là où ils peut espérer se faire facilement
une clientèle captive, l’Afrique.

Article de Le Monde
AGRICULTURE & ALIMENTATION

L’Afrique risque de devenir un déversoir pour des pesticides bannis d’Europe

Des scientifiques mettent en garde contre la diffusion des insecticides néonicotinoïdes sur le continent, où les exploitations agricoles intensives gagnent du terrain.


Par Laurence Caramel Publié le 15 novembre 2019 à 11h55 • Temps deLecture 3 min.


La crainte de voir se répandre en Afrique les insecticides néonicotinoïdes, avec leurs conséquences délétères sur l’agriculture et la biodiversité gagne la communauté scientifique. Jusqu’à présent, les agricultures africaines dominées par un modèle familial de subsistance, peu consommateur d’intrants et de pesticides, étaient restées relativement préservées. La situation est en train de changer. La multiplication de grandes exploitations intensives tournées vers les marchés domestiques ou d’exportation a ouvert la porte à la diffusion de ces substances de manière peu contrôlée.

La récente interdiction par l’Union européenne de trois des molécules les plus toxiques pour les pollinisateurs pourrait accélérer ce mouvement en faisant du continent le déversoir des produits bannis pour des industriels en quête de nouveaux marchés. Cette menace est clairement identifiée dans le rapport sur L’utilisation et les effets des insecticides néonicotinoïdes sur l’agriculture africaine, publié mardi 12 novembre par le réseau des Académies des sciences africaines (Nasac). Lancé fin 2018, quelques mois après la décision européenne, ce travail, qui a rassemblé des scientifiques de dix-sept pays africains et passé en revue la littérature scientifique disponible, fournit l’état des lieux le plus complet à ce jour. Il a été mené en coopération avec le Partenariat mondial des académies des sciences.
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Lire aussi Les néonicotinoïdes sont là pour durer
Deux des trois molécules interdites – imidaclopride et thiaméthoxame – sont parmi les plus utilisées en Afrique. Au Cameroun, 35 formulations différentes contenant de l’imidaclopride sont enregistrées. En Afrique du Sud, 130. Les principales cultures sont concernées et le rapport relève aussi que la pulvérisation de ces insecticides s’étend de plus en plus aux semences en appliquant « des doses inappropriées ». Les réglementations lorsqu’elles existent ne sont bien souvent pas appliquées. En Tanzanie, un audit conduit par le ministère de l’agriculture a aussi montré que de nombreux produits utilisés n’étaient pas homologués et importés frauduleusement.

Mortalité massive d’abeilles

Les conséquences de ces pratiques ne sont encore appréhendées que de façon parcellaire. La moitié des pays ne disposent d’aucune donnée. Mais lorsqu’elles existent, leurs conclusions convergent : les échantillons de miel collectés contiennent ainsi des résidus de néonicotinoïdes aux concentrations bien supérieures à celles relevées en Europe. Un constat identique est dressé s’agissant de la contamination des sols et des cours d’eau.
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Lire aussi Disparition des abeilles : comment l’Europe a renoncé à enrayer leur déclin
Le manque de moyens financiers et humains des centres de recherches laisse aussi encore largement dans l’ombre les retombées réelles sur les abeilles et les autres pollinisateurs. « En raison du faible nombre d’entomologistes et de taxonomistes et de l’absence encore plus criante de spécialistes de la pollinisation, il est difficile de se prononcer sur une tendance », écrivent les auteurs, « les caractéristiques très différentes des écosystèmes entre l’Europe et l’Afrique imposent par ailleurs une certaine prudence dans les comparaisons qui pourraient être faites ».

Plusieurs situations ont toutefois de quoi alerter : au Bénin, des phénomènes de mortalité massive ont été enregistrés dans les populations d’abeilles sauvages aussi bien que domestiques. En Afrique du Sud, une enquête menée en 2014 a montré un effondrement des populations domestiques pouvant atteindre localement près de 50 % en quelques années. Selon le rapport, des exemples semblables sont relevés au Kenya, en Tanzanie et en Ouganda.
Lire aussi Agriculture : « L’Afrique aussi doit consommer local »
L’Afrique ne représente que 2 % à 6 % du marché mondial des néonicotinoïdes : une part modeste qui fait dire aux scientifiques qu’il n’est pas trop tard pour la mettre à l’abri d’un recours massif et désordonné à ces insecticides qui mettrait en péril ses chances de construire une agriculture durable capable de nourrir une population appelée à doubler au cours des prochaines décennies. Pour cela, ils appellent à une réglementation stricte à l’échelle du continent et à la promotion de politiques agricoles qui protègent « l’environnement, la santé humaine et la biodiversité ». Ils demandent aussi aux bailleurs internationaux de soutenir les efforts de recherche pour que la science puisse éclairer ce qui aujourd’hui se joue à bas bruit.

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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Claude » 19 nov. 2019, 18:18

SDHI : pesticide de la catégorie des fongicides.

PLANÈTE
Pesticides SDHI : l’avertissement des chercheurs validé

La commission nationale des alertes en santé publique estime qu’un « doute sérieux » existe sur ces fongicides.

Par Stéphane Foucart Publié aujourd’hui à 11h02, mis à jour à 11h07 • Temps de Lecture 3 min.

La mise en garde des chercheurs relative aux pesticides SDHI (« inhibiteurs de la succinate déshydrogénase ») doit être prise au sérieux. La Commission nationale de la déontologie et des alertes en matière de santé ­publique et d’environnement (cnDAspe), une instance officielle indépendante constituée de 22 experts bénévoles, a publié, mardi 19 novembre, un avis estimant que l’alerte, lancée par une dizaine de scientifiques fin 2017, sur les dangers de cette famille de fongicides, est fondée, étayée par « des données scientifiques de qualité ».

Les informations fournies par les auteurs de l’avertissement, précise l’avis, « posent un doute sérieux sur des dangers qui ne sont actuellement pas pris en compte dans les procédures de toxicologie appliquées selon la réglementation européenne ». Et ce, en dépit des « incertitudes substantielles » qui demeurent sur les risques induits par ces produits dans leurs conditions d’utilisation.
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Lire aussi Pesticides SDHi : la controverse révèle le hiatus entre science réglementaire et académique
Les données transmises par le biologiste Pierre Rustin (CNRS) et ses collègues viennent par ailleurs d’être publiées dans la revue PLoS One. Elles montrent, sur des cultures cellulaires, que les substances appartenant à la famille des SDHI ne ciblent pas seulement les champignons et les moisissures, mais une diversité d’organismes comme l’abeille domestique, le lombric ou l’être humain. Les scientifiques redoutent que le mécanisme ciblé par ces produits phytosanitaires n’élève les risques de certains cancers et de maladies neurodégénératives comme Alzheimer ou Parkinson. Selon les chercheurs, le recul n’est pas suffisant sur les usages actuels de plusieurs de ces produits pour pouvoir se fonder sur des données épidémiologiques relatives aux personnes exposées. Sur les onze substances en question, huit ont été autorisées pour la première fois il y a moins de dix ans.

L’Anses a réagi de manière « réactive et approfondie »

Créée par la loi d’avril 2013 sur la protection des lanceurs d’alerte, la cnDAspe est constituée de 22 membres, nommés pour quatre ans par arrêté ministériel. Y siègent des représentants d’organismes publics de recherche et d’agences sanitaires, des médecins, des juristes, des conseillers d’Etat, etc. Ses avis n’ont pas valeur d’expertise scientifique, mais la commission précise en l’espèce avoir demandé l’appui de deux experts toxicologues membres de son comité spécialisé, le Comité de la prévention et de la précaution (CPP), qui ont estimé fondées les inquiétudes des lanceurs d’alerte.
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Lire aussi Pesticides : une faillite réglementaire
Ceux-ci n’ont saisi la cnDAspe qu’en avril 2019, après avoir échangé à l’automne 2017 avec l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Cette dernière n’a considéré l’avertissement formellement lancé qu’au mois d’avril 2018, avec la publication d’une tribune dans le quotidien Libération, dans laquelle les chercheurs appelaient à la suspension de l’autorisation des SDHI. L’agence a alors mandaté un groupe d’experts pour plancher sur le sujet. Ce panel a finalement publié son rapport en janvier, estimant que l’alerte n’était pas constituée, mais que des recherches ultérieures devaient être conduites. Mécontents du traitement de leur signalement par l’agence, plusieurs chercheurs du collectif se sont retournés vers la cnDAspe.

La commission estime toutefois, dans son avis, que l’Anses a réagi de manière « réactive et approfondie », notamment en informant ses homologues internationales du signalement des chercheurs français, ainsi qu’en « engageant des financements importants pour améliorer les connaissances sur les dangers identifiés ».
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Lire aussi « Les scientifiques lanceurs d’alerte ont plus que jamais besoin de protection »
Une alerte dès 2012, selon la députée Delphine Batho

« Nous avons, en outre, demandé au CPP de préparer une méthode de travail à laquelle seront conviés les organismes de recherche et les agences compétentes pour rédiger un avis susceptible d’encadrer la manière dont les autorités sanitaires doivent tenir compte des données scientifiques nouvelles, dès lors qu’elles sont publiées, explique Denis Zmirou-Navier, professeur honoraire de santé publique de l’université de Lorraine et président de la cnDAspe. Cela permettra de faire en sorte que des alertes puissent être traitées sans qu’il soit nécessaire d’attendre que les médias s’en fassent l’écho. »

Les responsables de l’Anses étaient auditionnés sur le sujet, le 6 novembre, par le Groupe d’étude sur la santé environnementale de l’Assemblée nationale. Pour sa coprésidente, Delphine Batho, députée des Deux-Sèvres, l’alerte pourrait en réalité remonter à 2012, au moins pour l’un de ces SDHI, le bixafène. « Des travaux financés par l’Anses ont été publiés en 2012 et montrent que le bixafène est génotoxique [toxique pour l’ADN] in vitro, dit Mme Batho au Monde. Les experts toxicologues disent que ce type de résultat doit être confirmé in vivo : j’ai donc demandé à l’Anses si, depuis sept ans, de tels travaux avaient été entrepris. » L’Anses n’était pas en mesure de répondre, mardi matin.

Stéphane Foucart

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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Marie_May » 20 nov. 2019, 19:57

Zut zut zut...
J'avions écrit une longue critique du film : Souviens-toi de ton futur et... pfuittt... disparu bêtement par ma faute... zut et zut... Du coup je vais essayer de faire plus court.
Nous étions huit Coquelicots hier soir à Espalion; le reste de l'assemblée se composait de six personnes, dont un agriculteur sans doute retraité et une jeune fille assez convaincue des nécessités de l'agro-écologie et de la défense des animaux. Plus quatre nanas en goguette qui ne semblaient pas bien savoir ce qu'elles étaient venues voir.

Le film... Désolée de le dire mais ... personnellement je me suis barbée et je n'ai pas appris grand chose.
Je l'avais vu en lien, mais comme notre réseau est minable et que ça rame... je pensais que peut-être sur grand écran. Ben non. Je ne suis pas très convaincue par ce film.
Peut-il convaincre d'autres que moi ? euh... je n'en suis pas sûre. Les interviews sont saucissonnées, c'est la mode... Et le photographe qui n'est pas très doué, s'appesantit trop longuement sur des images pas très intéressantes (pourquoi faut-il voir et revoir les serres dévastées de cet ex maraîcher converti à la production de purin d'ortie ? Ça n'a aucun intérêt et c'est moche...)
Les personnes interviewées... ouais... bof.
L'agriculteur éleveur de brebis a des propos intéressants et semble s'en tirer plutôt bien. Il explique avec intelligence les difficultés du passage au bio, ..."quand on est en conventionnel, on fait comme tout le monde, on reçoit des directives des coopératives, on se contente de les appliquer. Si on se plante, ce n'est pas notre faute. C'est notre problème, mais pas notre faute. Si on s'est converti au bio, on est plus libre mais si on se plante, c'est notre faute." Ses brebis sont toujours en conventionnel. Il n'est pas sûr de pouvoir faire face aux difficultés. Bref, il doute. Et c'est utile de l'entendre. Cependant il semble pour le moment plutôt satisfait de son sort.
La vigneronne a la pêche. Et suit son petit bonhomme de chemin, tracé par son père qui était déjà en bio en 1960... Les propos de son compagnon n'ont pas d'intérêt du tout (qu'il ait eu envie de partir en Californie ou en Australie et n'ait pas réalisé son rêve, c'est dommage pour lui mais ... et alors?) Elle s'intéresse à la biodynamique, mais elle n'a pas le temps de la mettre en pratique. Au fait, c'est quoi la bio-dynamique ?... Ils ont l'air de s'en sortir assez bien.
L'ancien maraîcher, venu dans le coin par hasard, reconverti en fabriquant de purins divers et variés, quoique convaincu de la nécessité d'un changement des pratiques agricoles et capable d'en parler correctement, a plutôt l'air de surfer sur une mode... je ne sais pas comment vous l'expliquer, il m'a un peu fait rire à ramasser un caillou après l'autre dans son champ ... de quoi ? les orties poussent toutes seules. De consoudes peut-être ? on voit ses bacs mais pas ses plantes. On le voit mélanger avec sérieux des purins qu'on peut tous faire nous-mêmes On l'entend beaucoup causer.
Quant à Brigitte Lapouge-Déjean, la paysagiste qui écrit pour les 4 saisons du jardin bio et vit dans le même coin de Dordogne que les trois autres, elle m'a passablement agacée. Ça aurait peut-être mieux passé si je l'avait lue sans la voir... Ce qu'elle disait aurait pu être intéressant pour des gens moins accoutumés à ses pratiques que nous - notamment elle monte une lasagne... mais à quoi ça va servir, pourquoi faire comme ça, comment planter dessus, on ne l'apprend pas, faut sans doute se payer un de ses bouquins... On la voit se faire photographier par son mari en train d'arroser avec l'eau de son arrosesoirlllCe n'est pas un exemple qui va convaincre les paysans de chez nous. Elle fait un jardin plutôt agréable - dans lequel les pesticides sont complètement inutiles, dit-elle. Bien, mais au potager elle "intervient". Comment ? Pourquoi ? mystère... D'ailleurs on ne le voit pas, son potager. De toute façon, elle ne vit pas de son jardin, bien qu'il soit ouvert au public, mais de ses écrits.

Au cours des débats que nous avons animés (personne n'était venu de l'équipe du film) nous avons fait signer la pétition des Coquelicots à tout le monde et parlé de choses et d'autres - Que peut-on faire à notre petit niveau ? Comment remplacer les produits de synthèse ? Faut-il s'attendre à un grand écroulement et qu'est-ce que la collapsologie ? Comment nourrir les gens des villes ? -
Et c'est à ce sujet qu'une des 4 nanas a dit avec le plus grand sérieux : C"est sûr... ils viendront jusqu'ici pour nous piller....
(quand je pense à l'argent que les Aveyronnais ont gagné au marché noir, pendant la dernière guerre... il y a de quoi rire).
Bref...
Si vous voulez voir le film sans vous déplacer je vous mets sous Privé un lien et un code qu'on nous a donnés à nous autres Coquelicots pour venir animer les débats. Après tout nous sommes tous Coquelicots ici.

singe
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Re: nous voulons des coquelicots

Message par singe » 21 nov. 2019, 10:57

Merci !

plumee
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Re: nous voulons des coquelicots

Message par plumee » 22 nov. 2019, 09:02

Le film... Désolée de le dire mais ... personnellement je me suis barbée et je n'ai pas appris grand chose.
Heu… quel film? :oops:
Pas le courage de faire des recherches.

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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Chichinette 11 » 22 nov. 2019, 09:52

C'est un peu noyé au début du long texte que Marie_May a eu la gentillesse de se fader pour nous donner son avis. Il s'agit de la
critique du film : Souviens-toi de ton futur

Claude
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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Claude » 22 nov. 2019, 13:32

Bonne idée de mettre en caractères gras
;)

plumee
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Re: nous voulons des coquelicots

Message par plumee » 22 nov. 2019, 15:16

Bonne idée de mettre en caractères gras
Evidemment la Plume navet pas repéré le titre du film à la première ligne,
à cause qu'elle a l'habitude de toujours mettre les citations, titres ou textes entre guillemets.
Mais franchement, c'était pas difficile à deviner. :roll:
Ça m'avait semblé bizarre mais pas plus et j'avais cavalé au reste du texte.

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Re: nous voulons des coquelicots

Message par Marie_May » 23 nov. 2019, 11:08

Pour les guillemets, vous m'excuserez, je le fais toujours d'habitude et je l'avais fait dans mon premier jet. Toi qui vois si souvent tes textes disparaître Plumee, tu devrais comprendre que ça puisse m'échapper au moment de réécrire un second long texte. D'ailleurs je ne l'ai pas relu, doit y avoir d'autres phôtes...

Est-ce que quelqu'un a regardé le film ? (j'ai mis un lien en Privé). J'aimerais savoir si c'est moi qui suis devenue difficile à contenter ou si effectivement le film est pauvret.
(Si c'est aussi lent à défiler que chez moi, on peut toujours le mettre à charger pendant qu'on fait autre chose et revenir dessus plus tard.)

Je sais bien que plus on parle des problèmes d'écologie, plus on tape sur la table avec les sujets qui fâchent - comme les pesticides - et plus on aura de chance de se faire entendre. Mais quand il s'agit de solutions, il faut voir un peu plus loin que le bout de son nez - et là, il s'agit de gens qui essaient des solutions.

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