ICI L'ON SÈME...... Prenons-en de la graine

Au sujet de notre voisinage (je rappelle que nous habitons en pleine campagne).

La voisine du bas a un cancer de la thyroïde, heureusement peu évolutif car depuis 30ans.
Ma Dame du hameau d'en haut vient de se faire enlever une tumeur cancéreuse à un sein.
Quant à ma voisine proche, c'est tout le sein qu'on vient de lui enlever.
Son mari est mort il y a quelques années de la maladie de Charcot (sclérose en plaque amyotrophique).
La voisine de la Dame d'en Haut vient de mourir d'un cancer foudroyant à l'intestin.
Son autre voisine vient d'être diagnostiquée cancer du pancréas.
Pour les autres voisins, je ne sais pas.

Je continue à faire le lien avec le diagnostic que notre petit coin a été celui de France le plus contaminé par Tchernobyl
(étude de la CRIRAD).
Finalement, avec mon intolérance alimentaire et mon glaucome évolutif, je peux aller me rhabiller, c'est la forme! :P

J'ai vu à la télé deux enfants de 8 et 5 ans qui avaient fait des …AVC.
Et entendu parler par ma vielle Gelmina d'un enfant de 2 ans à qui on avait découvert du diabète… :shock:

En rentrant du marché, longeant la voie ferrée, nous sommes doublés par un convoi de voitures.
J'ai la manie de les compter… et un et dix et vingt…soit environ une centaine de voitures.
Des voitures rutilantes, qui, peut-être, roulaient vers Marseille pour être exportées.
Je me pose la question de la marque. Plumix jette un œil: "Des Mercédès".
Et me dit que je n'imagine pas ce qu'elles coûtent.

:o :o :o

Et moi, de suite dans la tête, les chiffres d'augmentation de vente des voitures neuves (dont ces luxueuses).
Me souviens plus, mais ça m'avait estomaquée (+12%? l'an dernier?).

Certains ne peuvent pas manger à leur faim et d'autres, se paient des Mercédès?
Bon, OK, peut-être qu'ils ont un chauffeur et donnent ainsi du travail… :mrgreen:

Tu viens de réinventer la "théorie" du ruissellement,
quand la richesse des uns ruisselle sur les pauvres qui profitent ou profiteraient indirectement
de cette richesse liquide !

:lol:

J'ai mis des guillemets au mot théorie car je ne sais pas s'il s'agit d'une vraie théorie,
au sens des théories économiques. Il semblerait que des économistes lui refusent ce titre.

Ce n'est pas qu'ils lui refusent le titre de théorie, c'est qu'ils disent qu'elle ne fonctionne pas.

Voici le message que je viens de recevoir de ma belle-fille, qui adore son métier d'institutrice:

Rentrée difficile pour moi, plus de motivation : retrouver une classe bien peu agréable, ruminer les annonces gouvernementales
qui m'ont une fois de plus coupé les ailes.
J'avais envie de tous les tuer mardi...
Et puis jeudi s'est mieux passé, vendredi aussi, on a bcp chanté, et ils se donnent à fond. Et puis on cogite à un projet de classe découverte, on prépare déjà l'année prochaine...
Et je discute avec ma sœur, qui bosse à Pôle Emploi. Je lui demande de me dire quels boulots je pourrais faire. Et à chaque fois je me dis: "ah oui mais je vais m'ennuyer... ce sera pas intéressant... pas vivant... pas assez de contacts humains..."
Bref je me remotive!... jusqu'au prochain coup de massue?

Elle n'est pas la seule, c'est le troisième témoignage que j'ai autour de moi depuis peu.
Ça m'attriste…
Je n'ai pas l'âme d'une tueuse mais je me sens des instincts bien bas vis à vis de l'administration en question qui, comme d'habitude,
PENSE et décide, sans avoir aucunement conscience de ce qui se passe en bas.
Mais je suis sûrement mauvaise langue… :mrgreen:

J'ai répondu ça:

Pour changer, ne faudrait-il pas réfléchir à quasiment faire un métier indépendant qui réunisse les qualités que tu souhaites?
Quitte à innover, en fonction des - comme on dit- besoins du marché?
Etre instit à domicile? Créer une école solidaire?

Ben, faut aussi remplir son frigo.

Je suis en train de lire un bouquin d'un anthropologue américain, David Graeber, qui s'appelle Bullshit Jobs et qui traite précisément de ce sujet. Voici ce que Babelio en dit :
...Que penser d'une société qui, d'une part, méprise et sous-paie ses infirmières, chauffeurs de bus, instituteurs, jardiniers ou musiciens ? autant de professions authentiquement créatrices de valeur ? et, d'autre part, entretient toute une classe d'avocats d'affaires, d'actuaires, de managers intermédiaires et autres gratte-papier surpayés pour accomplir des tâches inutiles, voire nuisibles ? Graeber s'appuie sur les réflexions de grands penseurs, philosophes et scientifiques (et j'ajoute : sur le témoignages éclairants envoyés par des salariés de tous pays, récits tour à tour déchirants, consternants ou hilarants) pour déterminer l'origine de cette anomalie, tant économique que sociale, et en détailler les conséquences individuelles et politiques : la dépression, l'anxiété et les relations de travail sadomasochistes se répandent ; l'effondrement de l'estime de soi s'apparente à « une cicatrice qui balafre notre âme collective ».
Le dilemme dont tu parles est bien connu. Evidemment, ça ne suffit pas de savoir qu'on n'est pas seul à avoir les mêmes problemes pour se remonter le moral, et d'ailleurs je crois comprendre qu'elle s'appuie aussi sur les moments de grâce, ta belle-fille. Et heureusement qu'ils existent.
Ce n'est pas un livre très facile à lire, mais c'est vraiment instructif et donc je vous le recommande chaudement. (J'ai d'ailleurs l'impression de l'avoir déjà fait... mais c'était peut-être un autre de ses bouquins...? il en a pondu un bon peu, heureusement qu'il était prolifique très tôt, parce qu'il est mort du Covid, à la quarantaine.)