Mon coup de gueule du moment

[Marc]

Oui, c'est bien l'optique des gouvernements successifs, au moins depuis ces 25 dernières années.

Je dis même un objectif : rentabiliser dans le sens financier. Transformer notre système hospitalier de sorte que le privé (les cliniques) puisse pratiquer ce qui est rentable avec ce qui en découle comme les dépassements d'honoraires, refiler au public ce qui ne l'est pas ou moins. certaines cliniques de l'Indre et Loire rendent même les parkings visiteurs payants, de l'ordre de 6 euros dans certains cas.

Cela rejoint bien l'orientation néolibérale, touchant tous les services publics quels qu'ils soient et où qu'ils soient. Le marché capitaliste a besoin d'étendre ses parts de marchés partout où il le peut. Jusqu'à la limite du possible. Le possible c'est notre absence de résistance pour défendre, reconquérir nos droits. LE peu de résistance que nous offrons est même de plus en plus réprimée, de plus en plus violemment réprimée par tous les moyens possibles, policière, judiciaire, financière. Jusqu'où ? Les gilets jaunes sont une forme de résistance, ce n'est évidemment pas la panacée, mais mais elle est là. Ce n’est bien sûr pas la seule.

Je crois que nous devons apprendre à nous impliquer davantage. Sans très forte résistance nous continuerons à plonger au fond. Pas dans 10 ans, ni dans 5 ans, parce que le virage dangereux est pris.

À nos âges, nous aurons recours de plus en plus à la médecine sous toutes ces formes pour nous maintenir en bonne santé. Et nous aurons rapidement de moins en moins de moyens, individuels et collectifs.

Lisez ou relisez l'article du Diplo de ce mois-ci, le cauchemar de 'l'hôpital du futur, on y retrouve tous les ingrédients...

[Marc]

Des formes de résistances intéressantes qui pourraient s'étendre sur tout le territoire....

https://reporterre.net/L-action-d-Extin ... l-Italie-2

[plumee]

Hou la la! J'ai regardé près d'une demi-heure et ce fut un bon pensum: pas de son,
de quoi manquer attraper la nausée avec une caméra qui bouge en permanence.
Mais bon, j'ai fini par comprendre que c'était à Paris pour le climat et j'ai trouvé tous ces jeunes bien revigorants,
mais j'ai fini par caler avant la fin.

[Claude]

Ma propre expérience ne m’a pas amené à trouver des situations dantesques ici du côté de Nice comme celle vécue par Marc mais la grève des urgences est à soutenir. Dans le passé, le nombre de médecins a été sciemment limité, trop limité. Le numerus clausus pèse aujourd’hui.

[Claude]

Hou la la! J'ai regardé près d'une demi-heure et ce fut un bon pensum: pas de son,
de quoi manquer attraper la nausée avec une caméra qui bouge en permanence.
Mais bon, j'ai fini par comprendre que c'était à Paris pour le climat et j'ai trouvé tous ces jeunes bien revigorants,
mais j'ai fini par caler avant la fin.

Je préfère ne pas regarder de vidéos. C’est souvent plus long qu’un texte qui raconte la même chose.
Et quand c’est de la vidéo d’amateur, pfffttt, ça dure, c’est pas monté, c’est bavard. C’est à fuir (pour moi).

;)

[Claude]

Je suis inquiet du sujet qui va s’ouvrir aujourd’hui. La façon de présenter le thème de l’immigration me chagrine. Notre Président n’aurait pas dû s’avancer sur ce terrain miné et minable qui est le fond de commerce de la famille LP.

Depuis qq décennies en France, le nationalisme essaie de se refaire une jeunesse. La famille LP a instrumentalisé la peur de l'étranger, et plus précisément, la peur de l’ étranger pauvre pour s’imposer. Cette idéologie pourrit les bases de notre vie sociale.

.

Je conseille à ceux qui se sentent concernés de se demander
quelle est l’importance des flux de populations et donc ce que disent réellement les chiffres.
Avant de parler, il faudrait avoir pris en compte les données statistiques.
Le très grand « tabou » c’est l’ignorance de ces données ……
et l'idéologie du «remplacement» et de l’«identité».

Pour ceux qui veulent vraiment s’informer, écoutez par exemple le démographe Francois Héran,
expert en démographie,
interviewé dans le Sept-Neuf de samedi, sur France Inter.

Lien .
https://www.franceinter.fr/emissions/le ... tobre-2019

À 8h20 soit dans le dernier quart de l’emission.

[Claude]

Sur ce sujet, encore des commentaires intéressants faits par des économistes,
dans « On n’arrête pas l’éco » sur France Inter, l'émission diffusée ce samedi.
C’est presque au début de l'émission.

Personne n’est exempt d'idéologie, ces économistes, aussi bien sûr,
mais ils se préoccupent de sortir des impressions, de l'émotion
et de l’ignorance qui a contaminé, sclérosé notre société.

.
Cliquer sur le podcast du 5 octobre : https://www.franceinter.fr/emissions/on ... -pas-l-eco

[Marc]

je pense qu'il ne faut pas être exempt d'idéologie. La confrontation permet d'enrichir les uns et les autres. En ce moment nous apprenons tous les jours, les faits s'enchaînent et se ressemblent, divergent parfois et finalement s'assemblent. Une convergence nécessaire qui doit permettre l’essor d'une prise de conscience. Conscience d'une force pacifique d'ampleur. Des gilets jaunes il y a maintenant 1an, la jeunesse s'en mêle et plutôt bien. Elle joint l'humain et son besoin de vivre, de construire ses projets et la nécessité vitale, impérieuse de sauvegarder notre planète. C'est un système à bout de souffle auquel nous nous heurtons, nous le savons bien.
Extinction Rebellion ici et là comme à Italy 2 ou au châtelet, de nouvelles formes d'actions redéploie la résistance à ce système néo, ultra, conservateur, que j'appellerai plus clairement le capitalisme.
Suivez le journal Reporterre qui est très impliqué, comme ici :https://reporterre.net/Extinction-Rebel ... -nationale
ou là : https://reporterre.net/Extinction-Rebel ... lein-Paris
C'est à suivre, mais pas seulement.

[Marie_May]

Je suis d'accord avec toi, Marc, le mot idéologie est depuis trop longtemps mis au rancard quand il n'est pas accusé des grands maux du vingtième siècle (Nazisme et Stalinisme) et amène tout de suite l'idée d'abus de pouvoir.
C'est ridicule.

[plumee]

J'ai reçu trois cousines dont j'ai été très proche dans mon enfance et ma jeunesse.
L'une d'elle a eu, en fin de carrière, une petite entreprise de nettoyage qui a bien marché.
Elle a pu se payer son appart. Avec l'argent de la vente et "l'accord de mes enfants pour pour que je dilapide une partie
de leur héritage", elle voyage.
Là, elle revient de Pologne et va repartir en Louisiane.
En nous disant ça, elle ajoute: "et l'empreinte carbone…" avec un grand geste vers le plafond.
= je m'en fiche, vous l'aurez compris.
Ça m'a tellement surprise que je n'en ai rien dit.
Comme d'habitude, j'attends que le cheval passe pour sauter dessus et que ma parole arrive…
dans trois jours, trois mois, trois ans…
Pour une bavarde, ce serait presque rigolo, non?
En tous cas, comme en ce moment, je ne perds aucune occasion pour me faire rabattre le moral social
ça m'a filé un plomb.

[ege]

ben pourtant elle te l'a dit:
..."l'accord de mes enfants pour que je dilapide une partie de leur héritage"...
y a pas que le sous!

[Claude]

Vivement que le transport aérien ne soit plus sous-taxé puis devienne même sur-taxé !

[Marie_May]

Ça ne m'étonne pas tant que ça, Plumee, que tu sois restée muette devant tant de désinvolture. Mais aussi parce que nous sommes tellement habitués à parler entre nous que les mots nous manquent parfois quand on se trouve devant les inconscients ou directement les adversaires. Ce sont peut-être justement les plus bavards (et me compte dans le groupe) qui en perdent leur latin.

[Claude]

C’est du vécu garanti grand teint.
Faut beaucoup d’art pour tenir sa place au milieu des propos de comptoir.

Et en plus. Perso, j’ai plus de facilité avec l’écrit qu’avec l’oral depuis toujours. Jeune j’étais mm terriblement timide, du genre Je m’excuse de vous demander pardon. À se demander comment j’ai pu faire le métier que je faisais. Sourire !

[plumee]

Ça ne m'étonne pas tant que ça, Plumee, que tu sois restée muette devant tant de désinvolture. Mais aussi parce que nous sommes tellement habitués à parler entre nous que les mots nous manquent parfois quand on se trouve devant les inconscients ou directement les adversaires. Ce sont peut-être justement les plus bavards (et me compte dans le groupe) qui en perdent leur latin.

Pas sot du tout, ta réflexion, Marie-May.
Je m'en vas étudier la question…voire ouvrir un sujet ici.

[Claude]

?

[ege]

et, plumee, tu vas nous donner des "éléments de langage" pour contrer les "inconscients et les adversaires"?

[Marc]

Plumee ....J'ai reçu trois cousines dont j'ai été très proche dans mon enfance et ma jeunesse.
L'une d'elle a eu, en fin de carrière, une petite entreprise de nettoyage qui a bien marché.
Elle a pu se payer son appart. Avec l'argent de la vente et "l'accord de mes enfants pour pour que je dilapide une partie
de leur héritage", elle voyage.
Là, elle revient de Pologne et va repartir en Louisiane.
En nous disant ça, elle ajoute: "et l'empreinte carbone…" avec un grand geste vers le plafond.
= je m'en fiche, vous l'aurez compris.
Ça m'a tellement surprise que je n'en ai rien dit.
Comme d'habitude, j'attends que le cheval passe pour sauter dessus et que ma parole arrive…
dans trois jours, trois mois, trois ans…
Pour une bavarde, ce serait presque rigolo, non?
En tous cas, comme en ce moment, je ne perds aucune occasion pour me faire rabattre le moral social
ça m'a filé un plomb.

C'est très souvent que je me trouve confronté à ce genre d'attitude. Il y a des personnes tellement atteintes que le moindre remède semble bien inconcevable. Peut-être y aura t-il un jour où ce genre d'individu sera placé devant un choix crucial, que nos explications, plus d'autres, vont d'un seul coup percuter leur esprit, souvent parce que touché par des évènements inattendus.

Il y a tellement de citoyens dont la situation est grave, déconnectés de tout lien avec les choix politiques de société, que toute prise de conscience semble impossible, ajouté au fait que la culture médiatique empêche de faire ce chemin. Et pourtant non, il ne faut jamais renoncer, nous ne sommes jamais seuls.

Les adversaires ne jouent pas dans la même cour, ils ont besoin du désordre et de la violence pour gagner, celle que les médias se complaisent à nous montrer. Mais la vraie violence est ailleurs que sur les écrans. Les inconscients sont leur cible...

C'est pour ça que, depuis quelques temps je m'interroge sur les méthodes que nous devons utiliser pour ouvrir les yeux et sortir de cette ornière. Les gilets jaunes, puis les différents mouvements dont la jeunesse pour les manifs climat sont en train de montrer la voie, à nous de réfléchir et, au-delà des idées, trouver la route pour briser ces chaînes. Attention : les adversaires ont compris et se servent maintenant de la force, de la violence pour faire peur, nous sommes dans un virage extrêmement dangereux, parce qu'ils ont peur...
Ils ont peur de ça : https://reporterre.net/La-carte-des-lut ... uotidienne Une bonne convergence est à l’ordre du jour...

[Claude]

Le « virage dangereux » existe en effet mais plus pour les gens de la base que pour ceux qui ont gagné au jeu de l’accumulation parce que la révolte ne suffit pas. Cette convergence quand tu y incorpores les GJ, c’ est une illusion.

[plumee]

Marc, lumineux tes propos sur les inconscients et les adversaires.
Restent les jeunes en mouvement qu'ON a vite fait de traiter de…
"Jeunes" cons, raillés et critiqués, qui feraient mieux de retourner dans leurs écoles.
"Greta, si tu m'entends…".
Espérer d'eux et attendre qu'ils soient majeurs et qu'ils votent?
Ma fille espère avoir élevé son fils de manière à ce qu'il ne soit pas manipulable…
mais en cas de survie, que fait-on?

Il y a longtemps que je prévois un soulèvement radical (saignant…) de la jeunesse.
Parce qu' actuellement, notre génération en retraite, pour la plupart, peut aider ses enfants et petits enfants.
Mais la génération suivante avec des retraites de misère pour la plupart ne pourront pas le faire.
Mon fils, il y a déjà quelques années (tout bien loti qu'il soit) prévoyait très possibles
soulèvements, guerre civile et suicides (ayé, on y est).
Bien sûr, une autre forme de société est en train d' émerger…dont je me demande comment elle va prospérer,
et s'imposer face à la puissance des résistants au changement.

Je suis allée voir là

https://reporterre.net/La-carte-des-lut ... uotidienne

Pas très loin de nous, à Chatte en Isère, il y a un atelier Vuitton.
Pas trouvé pourquoi il était sur cette carte…
Je connais le coin: il est tout près de la forêt de Chambarand, voire dedans. C'est un lieu protégé.
Serait-ce une question de pollution qui passe par-dessus l'accès au travail?

[Claude]

Pour gagner quand on joue à des jeux de société, il faut avoir dans sa tête « plusieurs coups d’ avance ». Ceux qui réfléchissent simplement au coup suivant finissent toujours par perdre (sauf si leur adversaire fait pareil évidemment). Or la réflexion de GJ de base est à un coup. Demander la démission de Macron puis demander le RIC sans voir les coups suivants étaient des stratégies perdantes.

Enfin pour la plupart des citoyens, s’être révolte pour une augmentation de qq malheureux centimes des carburants reste et restera l’événement fondateur et anti-écologique des GJ. Pour beaucoup de monde cet acte de baptême est indélébile, et voir des GJ rejoindre la marche du climat est une faute. La convergence à ce niveau est un leurre.

[Marc]

Les gilets jaunes sont des femmes et des hommes comme nous. Le fait qu'ils aient revêtu l'attribut fluo les distinguent mais ne les différencient pas sur le fond. Les médias MS nous trompent et veulent en faire une catégorie à part. En réalité, un peu de recul nous permet de comprendre pourquoi. Lorsque nous abordons différemment ces questions, nous voyons les problèmes autrement, sur le fond.

La révolte gronde ? Ce n'est pas d'aujourd'hui, les "nuits debout" et bien avant les manifs syndicales avaient déjà commencé....et même avant....mais...Une révolte n'est jamais un aboutissement, toujours un début à autre chose.

Les méthodes de la bourgeoisie capitaliste changent parce que le capitalisme "traditionnel" s'est progressivement mué en capitalisme international, cette fois-ci à un niveau très élevé, je parle de la concentration financière. C'est une force pour lui mais en même temps une faiblesse, parce qu'il se coupe des sociétés, y compris des couches sociales sur lesquelles il s'appuie. Par conséquent, il utilise des moyens de plus en plus importants pour contrer les révoltes, ici et là.

C'est pour ça qu'il faut repenser notre vision du monde et imaginer d'autres réponses. Cela ne se fait pas sur un coin de table.

Aujourd'hui, nous avons un héritage, celui issu de la guerre 39-45 avec la cohorte des syndicats et partis de gauche et bien entendu des luttes populaires qui en ont découlé. Cet héritage est resté figé, pour l'essentiel. c'est là que ça coince.

Face à l'urgence, les questions climatiques émergent de plus en plus, cela devient même un phénomène de masse, la conscience qui en découle s'étend progressivement dans les couches sociales populaires. La liaison entre pauvreté, chômage, précarité et choix politiques financiers commence à se former, se formuler. Ce n'est certes pas un aboutissement, le chemin pour changer de politique reste à faire, mais il est visible désormais.

Je pense que les changements se produiront lorsque la jonction sociale et écologique se fera, progressivement. La jeunesse emprunte cette voie. Une force en naîtra et fera irruption dans les mouvements qui, s'ils ne convergent pas encore, bousculeront les idées reçues et innoveront, vraiment.

Il faut du temps, toujours du temps, mais ça vient.

[Claude]

Je suis bref. Si l’on veut expliquer la différence notre nous Marc, au fond, c’est que tu veux qu’on sorte de quelque chose sans nous dire vraiment comment ce serait après ! Tu accumules les raisons d’en sortir, et là tu en parles souvent bien, mais tu ne peux nous dire ce qui se passera ensuite. Donc il nous faudrait signer un chèque en blanc.

Signer un chèque en blanc ! C’est un peu ce qui se passe au Royaume-Uni depuis 3 ans où une direction a été donnée, le « Sortons » a gagné et cela produit du chaos sans qu’une porte véritable s’ouvre ce qui est dommageable pour tous, pour les autres Européens. Un tel changement aurait dû prévoir dès le départ deux consultations populaires, la seconde pour évaluer, légitimer le contenu des négociations !

Comme ce n’est pas la première fois dans l’histoire des hommes que d’autres générations humaines ont voulu sortir sans bien savoir où cela les mènerait, je reste profondément sceptique.

Et vouloir faire converger des luttes aussi contradictoires que la lutte pour le climat et celle des Gilets Jaunes ne peut que brouiller encore plus les perspectives. Or les citoyens ont besoin de comprendre pas de se laisser emporter par les émotions. Comprendre c’est tourner le dos à beaucoup de ces emportements, emballements qui font le plus gros de l’acualité des médias.

[ege]

eh, tout le monde, vous entendez le bruit des foules qui s'élève (ou qui s'élèvent, suivant comment on veut faire la liaison!), de la chine au liban en passant pat le chili et l'australie? si c'est pas un tantinet convergent ça? et la bolivie s'y met itou

[Claude]

oui ça bouge mais qu’en conclure ?

Des Hong- Kongais contre la main-mise d’une dictature par des citoyens pugnaces ça serait sympa mais Hong-Kong c’est un fleuron du capitalisme et pas mal de privileges particuliers.

Les indépendantistes catalans aussi invoquent la liberté mais c’est aussi l’ »égoïsme » ou la solidarité défaillante de la région la plus riche contre la pauvreté des autres !

Heureusement que la dynamique des marches pour le climat est elle, naturellement universelle.