Forum intersexe
Posté : 07 juil. 2015, 20:54
http://www.liberation.fr/societe/2015/0 ... on_1341357
Suivent les témoignages de ces 4 personnes intersexe.Sans contrefaçon, je suis fille et garçon
PIERRE-HENRI ALLAIN RENNES, DE NOTRE CORRESPONDANT 1 JUILLET 2015 À 20:23
Genres. Le premier forum intersexe ouvert au public vient de se tenir à Douarnenez. L’occasion pour ces personnes nées avec des attributs masculins et féminins de témoigner des opérations pratiquées à leur insu.
Chaque année, on dénombre en France quelques milliers de naissances de bébés intersexe. On parle d’hermaphrodisme, ce phénomène physiologique dans lequel un individu présente des caractéristiques génétiques, physiques, hormonales mélangeant féminin et masculin.
Alors qu’elles sont plusieurs dizaines de milliers, ces personnes n’ont aucun véritable statut légal, social, voire médical. Invisibles, elles sont souvent victimes de mutilations et de médicalisations lourdes et arbitraires - à leur insu quasi systématiquement - dans une logique de rejet entretenu par le corps médical.
«Pour les médecins, nous ne sommes que des garçons et des filles plus ou moins ratés qu’on va réparer, résume Vincent Guillot, fondateur du mouvement intersexe en Europe. On explique aux parents qu’on ne peut pas ne rien faire et on continue d’avoir des pratiques qui n’ont aucune justification médicale».
C’est pour tailler une brèche dans ce déni et mettre en lumière une réalité taboue que s’est tenu à Douarnenez (Finistère) lundi et mardi, à l’initiative du festival du cinéma et des minorités, le premier Forum public intersexe international. Pour rompre aussi un peu l’isolement de ces personnes. «Beaucoup ne savent rien de leur intersexualité et vivent dans un total isolement», souligne Vincent Guillot.
«On s’est tous construits comme des seuls au monde», renchérit Morgane, l’un(e) des participant(e)s du forum. Des sortes d’extraterrestres. Libération a recueilli quatre témoignages, qui relatent autant de parcours de personnes déclarées femmes à la naissance et qui se vivent autant comme des garçons (l’inverse existe aussi).