MONSANTO —> BAYER

l'actualité, les projets, les envies, bref tout ce dont vous avez envie de parler !
Règles du forum
Les modérateurs de ce forum s'efforceront de supprimer ou éditer tous les messages à caractère répréhensible aussi rapidement que possible. Toutefois, il leur est impossible de passer en revue tous les messages. Vous admettrez donc que tous les messages postés sur ce forum expriment la vue et opinion de leurs auteurs respectifs, et non celles des modérateurs ou des administrateurs (excepté des messages postés par eux-mêmes) et par conséquent qu'ils ne peuvent pas être tenus pour responsables des discussions.
Répondre
Claude
Administrateur
Messages : 28615
Enregistré le : 01 août 2013, 21:06
Localisation : 06- Collines niçoises (300 m) entre mer et montagnes, près du lit du Var.

MONSANTO —> BAYER

Message par Claude » 03 nov. 2018, 00:03

Quand j'ai entendu parler du rachat de Monsanto par le groupe allemand Bayer, je me suis dit que les dirigeants de ce dernier prenaient un sacré risque. Tout seul, je me disais : Mais qu'est-ce qu'ils pouvaient bien avoir dans la tête ?

Un commentateur a pu écrire que ce rachat pouvait être interprété comme la volonté de Monsanto d'organiser sa propre insolvabilité, dans la perspective de procès collectifs. Que Monsanto veuille disparaître quand des nuées noircissent au-dessus de sa tête, cela paraît logique. Mais que Bayer trouve intéressant de le racheter … surprend. :?: Le mot est faiblard.

Voici un article du Monde qui marque une étape. Et qui, pour un jardinier anti-pesticides, apporte du grain à moudre. De quoi réfléchir.

;)
Bayer, dans l’enfer du mariage avec Monsanto

Depuis la fusion effective des deux groupes, en juin, la valeur du nouvel ensemble ne cesse de fondre. Les investisseurs s’inquiètent du risque environnemental que constitue le glyphosate.

LE MONDE ECONOMIE | 02.11.2018 à 06h34 • Mis à jour le 02.11.2018 à 18h43 |
Par Cécile Boutelet (Berlin, correspondance)

{ 1 }
Ce jour-là, l’action Bayer a décroché, pour ne plus jamais se relever. Le 9 août 2018, Dewayne Johnson, un ancien jardinier en phase terminale de lymphome non hodgkinien, obtient gain de cause dans son procès contre Monsanto, qui ne l’a pas informé des risques qu’il courait en utilisant son produit phare, le Roundup. Le célèbre herbicide à base de glyphosate, le plus utilisé dans le monde, est pour la première fois rendu responsable d’un cancer par un tribunal, qui condamne Monsanto à verser au plaignant 289 millions de dollars (253 millions d’euros) : 39 au titre du préjudice moral et financier et 250 millions au titre des dommages.

L’allemand Bayer, qui a racheté le semencier Monsanto au mois de juin, accuse le coup : 10 milliards d’euros de valeur boursière s’évaporent en quelques heures. Le « risque Monsanto » correspond désormais à un chiffre, monstrueux. Et la descente aux enfers commence.

Bayer, ébranlé par la sanction, se défend. Il assure aux investisseurs que le procès sera cassé en appel, que la peine sera allégée et que le juge se rendra aux conclusions des « 800 études scientifiques » prouvant l’innocuité de la molécule. L’action reprend des couleurs. Mais lundi 22 octobre, le couperet tombe : la juge Suzanne Bolanos ne rouvrira pas le procès. Elle maintient le jugement mais allège la sanction financière, la ramenant au total à 78,5 millions de dollars. L’action s’effondre à nouveau, pour atteindre son plus bas niveau depuis cinq ans. Le 1er novembre, Dewayne Johnson a accepté – dans le but d’éviter le poids d’un nouveau procès – les dommages et intérêts réduits.

{2} Branle-bas de combat

Depuis le rachat de Monsanto, Bayer a perdu la somme gigantesque de 30 milliards d’euros de valeur boursière, alors que le groupe a opéré une augmentation de capital de 9 milliards d’euros pour boucler la fusion. Le « mariage du siècle » au sommet de l’agrochimie mondiale était-il une erreur ? Déjà condamné par les écologistes, voilà qu’il est aussi remis en cause par les marchés.

Tout, dans cette alliance, est démesuré : le prix de la transaction (63 milliards de dollars) ; la taille du nouveau groupe, devenu le premier producteur de glyphosate du monde et le champion mondial de l’agrochimie ; la réputation de Monsanto, un nom si chargé négativement que Bayer a prévu de le faire disparaître. Mais c’est surtout l’ampleur du nouveau risque judiciaire qui affole les investisseurs : 7 800 procès sont actuellement intentés contre Monsanto aux Etats-Unis, soit plusieurs milliards de dollars de dommages et intérêts potentiels.


« Les activités de Monsanto apportent des risques élevés en matière environnementale, sociale et de gouvernance, » juge Ingo Speich, gestionnaire de fonds chez Union Investment. Bayer a-t-il suffisamment mesuré les risques ? Les actionnaires sont d’autant plus inquiets que les autres activités du groupe affichent des signes de faiblesse : le département des médicaments sans ordonnance a vu ses résultats reculer au dernier semestre. En pharmacie conventionnelle, plusieurs brevets Bayer arrivent bientôt à échéance, et les nouvelles molécules en cours d’homologation ne pourront pas compenser la perte de chiffre d’affaires.

En interne, depuis le mois d’août, c’est le branle-bas de combat. « L’ambiance est désastreuse. Beaucoup avaient déjà eu du mal à avaler la décision de racheter Monsanto, vu l’image qu’ils en ont. Mais là, la situation n’est pas tenable à long terme. Si un hedge fund veut nous racheter, il peut le faire à bon compte », s’inquiète une source interne. Pour sauver la fusion, même les bijoux de famille sont examinés. Fin septembre, la presse allemande rapporte que Bayer étudie de près une cession de ses activités en santé animale, qui pourrait rapporter 6 à 7 milliards d’euros. Une information non confirmée par le groupe.

Fin septembre, lors d’une réunion du personnel à Leverkusen, au siège de Bayer, Werner Baumann, patron du groupe, a évoqué la possibilité de se séparer de certaines parties de son département recherche en médicaments, un des cœurs traditionnels de Bayer. Les représentants des salariés sont alarmés.

{3} Sauver le soldat glyphosate

Surtout, Bayer veut sauver le soldat glyphosate. L’herbicide controversé est d’une importance cruciale pour le groupe. Il représentait un quart des ventes de Monsanto. Dans le groupe Bayer consolidé, il pèse 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Alors Werner Baumann monte lui-même au créneau dans la presse. Dans le numéro du 23 septembre de Bild am Sonntag, version dominicale de Bild, le quotidien le plus lu d’Allemagne, il pose souriant dans un laboratoire du groupe. « Grâce au glyphosate, les gens mangent à leur faim », affirme-t-il, au risque de s’attirer les foudres des milieux écologistes.

La sortie pro-glyphosate du patron de Bayer surprend. Car depuis début 2018, c’est un tout autre discours qui était mis en avant. Liam Condon, directeur du département Crop Science, a multiplié les interventions dans la presse et auprès d’associations environnementales pour expliquer la démarche du nouveau groupe. Il joue la carte du dialogue et de l’apaisement.

Fin mars, dans le magazine Capital, une discussion est organisée avec le coprésident du parti écologiste allemand, Robert Habeck, sur la question de savoir comment nourrir la planète avec 10 milliards d’habitants en 2050. C’est la première fois qu’un tel débat est organisé dans le pays, symptomatique d’un double mouvement : la volonté de Bayer de trancher avec le passé de Monsanto, qui refusait systématiquement le débat avec ses contradicteurs, et la nouvelle orientation des Verts allemands, traditionnellement parti d’urbains très diplômés, qui ne veulent plus passer pour des ennemis de l’innovation.

Les positions restent antagoniques, notamment sur la question des brevets sur les plantes, mais certains points d’entente sont identifiés. « Je ne veux pas revenir à une agriculture de carte postale avec trois cochons et deux poules, » dit M. Habeck, aujourd’hui une des personnalités politiques les plus en vue d’Allemagne. « Le glyphosate n’est pas notre avenir », assure de son côté M. Condon.

La question est brûlante : dans le contexte d’une augmentation de la population, d’un réchauffement du climat et d’une extinction des espèces, comment augmenter la production agricole sans étendre les terres arables au détriment des espaces sauvages ? Comment adapter l’agriculture à la montée du niveau des mers ? Comment faire avec moins d’eau, moins d’engrais et moins de pesticides de synthèse ?

{4} Plus de technique, moins de chimie

Liam Condon est l’arme de Bayer dans ce débat sensible. Mi-juin, dans l’hebdomadaire FAS, il laisse entrevoir à quoi pourrait ressembler l’agriculture du futur selon Bayer : davantage de technique et moins de chimie. Même s’il continue à défendre le glyphosate comme un herbicide « sûr ». « La grande solution qui va sauver le monde n’existe pas, explique-t-il. L’agriculture est trop variée. Mais il y aura une série de petits apports. »

Il en nomme trois.
Le premier est la technologie Crispr/Cas, ou « ciseau génétique » une technologie co-découverte en 2012 par la Française Emmanuelle Charpentier, qui permet de modifier l’ADN d’une plante de façon plus rapide qu’avant, sans avoir recours au matériel génétique d’une autre plante. Elle pourrait permettre de créer des organismes plus résistants à la sécheresse, capables de grandir dans l’eau salée, ou plus productifs, promettent les scientifiques, qui parlent de « révolution dans l’agriculture ». La méthode divise actuellement les écologistes allemands et le thème est très controversé en Europe. Un arrêt de la Cour de justice européenne, rendu fin juillet, a ainsi mis un coup de frein au développement de la technologie sur les sols européens. Les plantes traitées avec la méthode Crispr/Cas sont considérées comme des OGM et devront être dûment étiquetées.

… La deuxième technologie sur laquelle mise Bayer est l’agriculture numérique ou « digital farming », qui suppose par exemple l’utilisation de robots autonomes dans les champs qui repèrent les plantes nuisibles et les détruisent au laser. Ou celle de capteurs, capables de mesurer au plus près l’hygrométrie et la quantité d’intrants à utiliser.

… La troisième innovation repose sur une meilleure connaissance des micro-organismes ou microbes présents dans le sol et leur relation avec la croissance de la plante. Elle propose des solutions biologiques pour la fertilisation des sols ou la protection contre les maladies. Certaines préparations déjà sur le marché sont d’ailleurs utilisables en agriculture bio.

Interrogées par le Monde, plusieurs sources des milieux écologistes conviennent, en off, que ces innovations sont « intéressantes » et qu’elles consacrent l’émergence d’une agriculture post-chimie. Mais elles maintiennent leur condamnation de la concentration du secteur de l’agrotechnologie. Pour les actionnaires, ces nouvelles méthodes ne promettent cependant pas de profits à court terme. Or la Bourse est cruelle : elle mesure le risque environnemental, mais ne veut pas renoncer aux profits sûrs. Pour Bayer, le défi est double : il doit convaincre que son modèle d’agriculture du futur est aussi « durable » qu’il le prétend, et qu’il peut générer autant de profits que le glyphosate.

Marie_May
Administrateur
Messages : 15816
Enregistré le : 01 août 2013, 23:36
Localisation : Nord Aveyron, Gorges du Lot, zone 8A, climat 4

Re: MONSANTO —> BAYER

Message par Marie_May » 03 nov. 2018, 09:47

Pourquoi mets-tu ce sujet dans le Privé, Claude ?
Ta crainte parce que tu copies un texte du Monde ?
Franchement, où sont les loups-garous qui pourraient s'égarer chez nous ?

A part ça, c'est intéressant, cette projection dans l'avenir, à la fin de l'article.

Claude
Administrateur
Messages : 28615
Enregistré le : 01 août 2013, 21:06
Localisation : 06- Collines niçoises (300 m) entre mer et montagnes, près du lit du Var.

Re: MONSANTO —> BAYER

Message par Claude » 03 nov. 2018, 13:53

Oui, je trouve intéressant d'archiver des infos qui viennent du travail d'un journaliste, et de préserver ce stock sans prendre trop de risques. C'est comme si on s'échangeait entre proches des publications auxquelles quelques-uns sont abonnés.
C'est quand même moi qui prend le risque.

Parfois j'aimerais mettre plus de choses dans le forum public, un lieu où j'ai été parfois tenté de publier (en lieu et place de ces articles complets de presse) des résumés ce qui serait tout à fait légal mais faire un bon résumé c'est beaucoup de travail et quand on sait que ce lectorat, purée, on le cherche.

:P CQFD

Claude
Administrateur
Messages : 28615
Enregistré le : 01 août 2013, 21:06
Localisation : 06- Collines niçoises (300 m) entre mer et montagnes, près du lit du Var.

Re: MONSANTO —> BAYER

Message par Claude » 03 nov. 2018, 14:03

Sur la quatrième partie de l'article (c'est moi qui ai créé cette numérotation),
on découvre les pistes qui seront reprises par la grosse agro-industrie'

J'ai déjà vu des application du "digital-farming" (la 2° innovation). Avec des drones,
des capteurs pour distribuer à chaque plante la "bonne" quantité,
des robots sachant biner, cueillir, traiter pour remplacer des humains et ordinateur contrôlant tout ça.

Quant à la 3° innovation, on (c'est-à-dite nous) pourrait s'y retrouver tout en se disant qu' " ils" ont fini par comprendre qq chose à l'agronomie !

Claude
Administrateur
Messages : 28615
Enregistré le : 01 août 2013, 21:06
Localisation : 06- Collines niçoises (300 m) entre mer et montagnes, près du lit du Var.

Re: MONSANTO —> BAYER

Message par Claude » 16 janv. 2019, 02:13

Un coup dur pour le Round-Up. Nouvelle étape. Y aura-t-il appel ?
.

PESTE OU CHOLÉRA

Glyphosate : sérieux revers judiciaire pour le Roundup de Bayer-Monsanto
Par Coralie Schaub — 15 janvier 2019 à 18:53


La justice a annulé mardi l’autorisation de mise sur le marché du Roundup Pro 360, un herbicide à base de glyphosate commercialisé par Monsanto, filiale de l’Allemand Bayer. Plusieurs voix s'élèvent déjà pour généraliser cette décision à l'ensemble des produits à base de ce pesticide



Gros revers judiciaire pour le géant de l’agrochimie Bayer-Monsanto. Le tribunal administratif de Lyon a annulé mardi l’autorisation de mise sur le marché du Roundup Pro 360, un herbicide à base de glyphosate commercialisé par Monsanto, filiale depuis 2018 de l’Allemand Bayer. Pesticide le plus utilisé au monde – rien que dans l’Union européenne, les produits à base de cette molécule représentent un marché d’environ un milliard d’euros –, le glyphosate a été classé «cancérogène probable» par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ), créé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) des Nations unies.

«Erreur d’appréciation»

S’appuyant sur les études du CIRC, les juges ont estimé que le Roundup Pro 360, utilisé entre autres sur les cultures légumières, fruitières et la vigne, devait «être considéré comme une substance dont le potentiel cancérogène pour l’être humain est supposé». Saisi en mai 2017 par le Comité de recherche et d’information indépendantes sur le génie génétique (Criigen), le tribunal a estimé que l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) avait «commis une erreur d’appréciation au regard du principe de précaution» inscrit dans la Charte de l’environnement en autorisant ce produit le 6 mars 2017.

«Malgré l’approbation de la substance active (glyphosate) par l’Union européenne, le tribunal a estimé que les études scientifiques et les expériences animales montraient que le Roundup Pro 360, préparation dont la toxicité est plus importante que celle du glyphosate, est un produit potentiellement cancérigène pour l’homme, suspecté d’être toxique pour la reproduction humaine et pour les organismes aquatiques, explique la juridiction administrative de premier degré dans un communiqué. Il en a déduit que l’utilisation du Roundup Pro 360 porte une atteinte à l’environnement susceptible de nuire de manière grave à la santé humaine.»

«Décision généralisable à tous les Roundup»

Pour Corinne Lepage, avocate du Criigen et ancienne ministre de l’Environnement, il s’agit là d’une «grande première qui doit être généralisée». «La justice française prend une sorte de leadership en Europe sur ce sujet, en prenant une décision qui est généralisable à tous les Roundup, car ce qui est bon pour le Roundup Pro 360 est bon pour les autres. Il n’y a aucune différence entre celui-ci et les autres en termes de dangerosité», explique-t-elle à Libération. Quand le Criigen a décidé de faire le recours, le Roundup Pro 360 était le dernier à avoir été autorisé : c’est donc c’est celui-ci que l’avocate a attaqué, mais cela aurait pu être un autre produit de la marque.

Bien que le jugement du tribunal administratif de Lyon ne porte pas spécifiquement sur la substance active (le glyphosate) mais sur le produit phytosanitaire (le Roundup), l’avocate estime que celui-ci pourrait créer un précédent et faire jurisprudence pour le glyphosate. «Ce jugement porte sur le Roundup en tant que cette préparation comporte 41,5% de glyphosate. Comme vous n’avez jamais de glyphosate pur dans un produit, mais toujours du glyphosate avec autre chose, à mon avis c’est valable pour pratiquement tous les produits contenant du glyphosate.»

Corinne Lepage redoute-elle une annulation de ce jugement en appel, au motif que celui-ci appliquerait le principe de précaution de façon très extensive, en indiquant de facto comment l’Anses aurait dû agir, alors que d’ordinaire, ce principe se borne à indiquer qu’il faut agir, sans dire commen ? «Il y a toujours des risques d’annulation en appel. Mais à mon avis, il s’agit ici d’une application extrêmement rigoureuse du principe de précaution, très très bien motivée, justifiée», répond-elle.

Effet immédiat

La décision rendue mardi prend effet immédiatement. Pour le Roundup Pro 360, c’est comme si l’autorisation n’avait jamais été donnée. «En conséquence, la vente, la distribution et l’utilisation du Roundup Pro 360 sont interdites à compter de ce jour», a réagi mardi l’Anses. L'agence se contente pour l'heure d'assurer qu’elle examinera «avec attention» la décision du tribunal administratif de Lyon, sans donner d’indication quant à la décision qu’elle compte prendre. Va-t-elle reprendre la même décision d’autorisation de mise sur le marché en la motivant mieux qu’avant, ou non ? «Pour les autres produits Roundup, il n’y a pas d’effet immédiat bien sûr, mais je pense que le gouvernement et l’Anses doivent prendre position», estime Corinne Lepage, pour qui la décision, «historique, peut créer un précédent» à même d’accélérer l’interdiction du glyphosate en France, promise fin 2017 par Emmanuel Macron dans un délai de trois ans.

Mardi, les appels en ce sens se multipliaient déjà. «Le gouvernement doit tirer toutes les conséquences de cette décision en appliquant immédiatement l’article L253-7 du code rural qui lui permet de prendre une mesure d’interdiction de tous les produits à base de glyphosate dans l’intérêt de la santé publique», a demandé Delphine Batho, présidente de Génération écologie et ancienne ministre de l’Ecologie de François Hollande.

«Organiser la sortie» du glyphosate

«Alors que l’usage des pesticides à base de glyphosate est interdit pour les particuliers depuis le 1er janvier 2019 grâce à la loi proposée par le sénateur écologiste Joël Labbé, la décision du tribunal, prise en application du principe de précaution, permet d’envisager la fin de l’usage des pesticides à base de glyphosate pour les professionnels», estime pour sa part EE-LV. Le parti indique avoir introduit un recours similaire devant le tribunal administratif de Paris contre le Roundup Pro 360 et l’ensemble des produits à base de glyphosate : «L’affaire est pendante et nous avons toutes les raisons d’espérer que celui ci suive les conclusions du tribunal administratif de Lyon.» Et d'appeler le gouvernement à «organiser la sortie» du glyphosate en faisant bénéficier les agricultrices et agriculteurs d’un «plan d’urgence pour les accompagner dans la transition vers une agriculture moins dépendante des produits chimiques, plus rémunératrice, et plus intensive en emplois».

Même requête de la part les eurodéputés socialistes et radicaux. «L’Etat français, à défaut de pouvoir interdire le glyphosate lui-même – ce qui relève du ressort communautaire – peut invoquer le principe de précaution pour bannir sur son territoire l’usage de produits contenant cette substance active», estiment-ils mardi dans un communiqué de presse. Ils demandent au gouvernement français «la suspension de l’ensemble des produits à base de glyphosate, dans l’attente d’une étude impartiale, objective et indépendante». Référence à une étude commandée par plusieurs eurodéputés de gauche et écologistes et publiée mardi, selon laquelle le rapport de l’institut fédéral allemand d’évaluation des risques (BfR), réalisé à l’occasion du renouvellement de la licence du glyphosate en Europe, «recopie mot pour mot» des passages de la demande déposée par Monsanto, ce qui constitue «de toute évidence du plagiat» orienté

plumee
Confirmé
Messages : 18835
Enregistré le : 19 sept. 2013, 19:37
Localisation : Ardèche centrale-côteau surplombant le Rhône

Re: MONSANTO —> BAYER

Message par plumee » 16 janv. 2019, 07:27

J'ai entendu ça hier. Tant mieux, mais la bataille est loin d'être gagnée.
Les dégâts, pour moi (je veux dire que c'est mon avis), sont irréversibles et l'issue fatale pour l'humanité.
Bonne journée! :mrgreen:

Claude
Administrateur
Messages : 28615
Enregistré le : 01 août 2013, 21:06
Localisation : 06- Collines niçoises (300 m) entre mer et montagnes, près du lit du Var.

Re: MONSANTO —> BAYER

Message par Claude » 17 janv. 2019, 20:21

Ce soir sur France2, Élise LUCET et le glypho.

Marie_May
Administrateur
Messages : 15816
Enregistré le : 01 août 2013, 23:36
Localisation : Nord Aveyron, Gorges du Lot, zone 8A, climat 4

Re: MONSANTO —> BAYER

Message par Marie_May » 18 janv. 2019, 16:00

Plumee, quand on voit comment la nature a repris ses droits à Tchernobyl, on peut tout de même garder un peu d'optimisme, je pense.

Répondre