Extraits de nos lectures : citations ou morceaux choisis.

[roja]

Le monde est plein de personnages pitoyables qui s'imaginent que Dieu peut être dupé, et qu'il leur suffit de ne pas tuer et de ne pas voler pour avoir les mains propres. Amin Maalouf, les Désorientés

[roja]

Canonicemos a las putas / Il faut canoniser les putes( Jaime Sabines Los poemas del peaton/ Les poèmes du piéton)

Il faut canoniser les putes. Martyrologue du samedi : Bety, Lola, Margot, vierges perpétuelles, reconstruites, martyres provisoires pleines de grâce, sources de générosité.

Tu donnes le plaisir, oh pute rédemptrice du monde, et tu ne demandes en retour que quelque misérable monnaie. Tu n'exiges pas qu'on t'aime, qu'on te respecte, qu'on s'occupe de toi, et tu n'imites pas les épouses en pleurnichant, avec les reproches et la jalousie. Tu n 'obliges personne à prendre congé ni à se réconcilier ; tu ne bouffes ni le sang, ni le temps, tu es libre de toute faute ; tu reçois sur ton sein les pécheurs, tu écoutes les mots et les rêves, tu souris et tu embrasses. Tu es patiente, experte, sujette aux tribulations, savante et sans rancœur.

Tu ne trompes personne, tu es honnête, intègre, parfaite ; tu annonces ton prix, tu te présente, tu ne fais pas de discrimination contre les vieux, les criminels, les demeurés, ceux d'une autre couleur ; tu supportes les agressions de l'orgueil, les guets-apens des malades ; tu soulages les impuissants, tu stimules les timides, tu satisfais les comblés, tu trouves une formule pour les désenchantés. Tu es la confidente de l'ivrogne, le refuge du fugitif, le repos de celui qui est sans repos.

Tu as éduqué ta bouche et tes mains, tes muscles et ta peau, tes viscères et ton âme. Tu sais t'habiller et te déshabiller, te coucher et bouger. Tu es précise quant au rythme, exacte quant aux gémissements, docile dans les manières de l'amour.

Tu es la liberté et l'équilibre ; tu n'attaches ni ne retiens personne ; tu n'imposes ni les souvenirs ni l'attente. Tu es pure présence, fluidité, perpétuité.

Dans le lieu où tu sers la vérité et la beauté de la vie, dans un bordel élégant, dans une maison discrète ou sur le lit des pauvres, tu es comme une lampe et un verre d'eau et un morceau de pain.

Oh pute mon amie, mon amante, mon aimée, recoin de ce jour de toujours, je te reconnais, je te canonise de l'autre côté des hypocrites et des pervers, je te donne tout mon argent, je te couronne avec des feuilles d'herbe et je me prépare à tout apprendre de toi tout le temps.

[roja]

Le monde est plein de personnages pitoyables qui s'imaginent que Dieu peut être dupé, et qu'il leur suffit de ne pas tuer et de ne pas voler pour avoir les mains propres. Amin Maalouf, les Désorientés

[Marie_May]

Le texte sur les "putas" est très beau, merci Roja.

Le second, tu l'as mis deux fois. Pour qu'on y réfléchisse, peut-être? :lol:

[roja]

Le second, tu l'as mis deux fois. Pour qu'on y réfléchisse, peut-être? :lol:

Je la perds! http://www.smiley-emoticones.com/smiley ... co2010.gifou alors c'est que je l'aime trop...

[roja]

"L'homme est prêt à toutes les souffrances, tant qu'il peut y déceler un sens."

Victor Frankl, psychiatre juif emprisonné par les nazis pendant la seconde guerre mondiale.

[roja]

"Une détresse profonde a humanisé mon âme."
William Wordsworth

[plumee]

Je viens de dévorer en trois jours "Les chaussures italiennes" dont parlaient des forumeuses.
Je cite la phrase qui m'a marquée:
( commentaire d'un personnage, après avoir entendu le facteur chanter divinement un air d'opéra, au cours d'une petite fête entre amis).

"Ben merde alors".

[roja]

Cette phrase sortie de son contexte est d'une banalité....!
En revanche, dans le contexte que tu décris, c'est génial et plein d'un sens...vraiment émouvant.

[plumee]

Dans "Je bouquine", je parle du livre où j'ai lu la célèbre phrase citée plus haut:

"Ben merde alors"


Je pense que les deux topicsdevraient en faire un seul…

[Claude]

Plumette.

Hum ! Faudrait que ce topic n'attire que des citations ou des morceaux choisis.

;)

[plumee]

Plumette.
Hum ! Faudrait que ce topic n'attire que des citations ou des morceaux choisis.

Ah bon. OK. :P

[roja]

Tout ce qui est soumis au contact de la force est avili, quel que soit le contact. Frapper ou être frappé, c'est une seule et même souillure.
Simone Weil

[Claude]

Un homme ça s'empêche.

A. Camus

[roja]

Si vous saviez combien la peau est profonde. Oui cela dépend comment on la touche...
Il y a des personnes qui vous touchent comme une écorce et d'autres qui vous remuent jusqu'à la sève. Il ya des mains qui vous chosifient, vous bestialisent, et il y a des mains qui vous apaisent, vous guérissent et quelquefois même vous divinisent.
Paul Valéry

[roja]

Tu te mets toute nue comme si tu étais seule
et tu découvres tout à coup que tu es avec moi.
Comme je t'aime alors
entre les draps froids!

Tu flirtes et me taquines comme un inconnu
et je te fais une cour solennelle et tiède.
Je pense que je suis ton mari
et que tu me trompes avec moi.

Et comme nous nous aimons alors dans l'éclat
de rire
de nous retrouver seuls au milieu de l'amour
défendu!

(Plus tard, quand le moment est passé, j'ai peur de toi et je sens comme un frisson.) JAIME SABINES

[roja]

Ce qui te manque, cherche le dans ce que tu as.
Koan Zen

[roja]

La beauté est dans les yeux de celui qui regarde.
Oscar Wilde

[Claire]

Ça va avec ça :

"C'est le regardeur qui fait l'œuvre."

Marcel Duchamp

[roja]

Tout à fait...
Et, si on réfléchit, c'est bien vrai.

[roja]

"Il n'y a pas de plus grande joie que celle qu'on n'attend pas."
Sophocle

[roja]

L'argent ne fait pas le bonheur, mais ça rend moins nerveux.
Mais quand il occupe toute la place, il est difficile de dormir sereinement dans le lit social.

Extrait de "on marche sur la dette" de Christophe Alévêque et Vincent Glenn.

[singe]

... et même dans son lit tout court ! :lol: :lol: :lol:
Ceci dit je trouve ça très juste !

[roja]

... et même dans son lit tout court ! :lol: :lol: :lol:
!

C'est sûr!

[roja]

Je poursuis des extraits de "on marche sur la dette" :

"Cette dette publique, c'est la dette de l’État. Nous sommes l’État, donc c'est notre dette. Que vous soyez d'accord ou pas, on ne vous pose pas la question, on vous donne une réponse.
Cette dette publique n'a rien à voir avec une dette personnelle.
Dans un bar, imaginons que vous ayez une ardoise :
-Tiens Roger, remets ça, j'ai pas d'argent, t'as qu'à noter.
Vous avez au moins eu le plaisir de boire quelque chose que vous n'avez pas encore payé.
Avec la dette publique, vous n'avez encore rien bu, mais vous trinquez déjà."